Troyes emprunte pour maintenir les investissements

La réhabilitation des berges de la Seine dans la traversée de Troyes fait partie des projets pour lutter contre les îlots de chaleurs urbains.

Le budget 2021 est impacté par les effets de la crise sanitaire marqué par la volonté de poursuivre les projets.

C’est en quelque sorte un budget de crise qui attend la ville de Troyes pour 2021.

« C’est le budget le plus difficile à préparer pour ma part depuis 25 ans parce que la période est hors norme », souligne François Baroin. Le maire de Troyes met en avant plusieurs facteurs imprévisibles tels que les dépenses supplémentaires liées à la crise sanitaire à hauteur de 2,5 millions d’euros. Autre conséquence de la crise sanitaire, la baisse de 2 millions d’euros des recettes liée à la diminution globale des activités. En cause également la suppression de la taxe d’habitation qui n’est pas compensée dans sa totalité. Lors du dernier conseil municipal, le maire a dévoilé sa stratégie dont l’un des objectifs est de « faire de la ville un acteur majeur du rebond économique ». L’équation n’est pas simple puisque les capacités d’auto-financement de la capitale auboise reculent de 35 % pour atteindre 2,4 millions d’euros.

POURSUITE DE LA PAUSE FISCALE

« Nous avons aussi fait le choix de la neutralité fiscale pour ce budget », précise encore François Baroin. Pour maintenir un niveau d’investissements importants dans ce budget, la ville de Troyes va souscrire un emprunt de 12 millions d’euros. « Nous pouvons le faire car nous avons réduit l’endettement de la ville de 33 millions d’euros en quinze ans et que notre dette par habitant est nettement inférieure aux villes de même strate », fait remarquer Isabelle Héliot-Couronne, adjointe au maire chargée des finances. Ces ressources venant s’ajouter aux financements d’autres partenaires publics, les investissements prévus s’élèvent donc à 27 millions d’euros.

Une enveloppe qui permettra de financer les nombreux projets prévus dans tous les domaines. Dans le domaine de l’urbanisme, la requalification du quartier de la Planche-Clément va se poursuivre ainsi que celle du quartier Jules Guesde. Des travaux de voirie importants sont programmés. Autre dossier de taille, l’aménagement de l’hôtel des sécurités aux Bas-Trévois pour y accueillir la police municipale et le centre de vidéoprotection. Sur le boulevard Danton, 1,4 million d’euros seront consacrés à la création d’un parking clos de surface dont les travaux sont prévus fin juin 2021.

LA CHASSE AUX ÎLOTS DE CHALEUR

Parmi les grands dossiers que la ville de Troyes compte lancer cette année figure le lancement d’une étude pour cartographier les îlots de chaleur urbains. Les espaces fortement minéralisés, les zones de forte densité du bâti et les grands axes de circulation se traduisent par une élévation des températures en zone urbaine. À l’inverse, les parcs, les arbres ou encore les fontaines constituent des îlots de fraîcheur. En décidant, pour la première fois, de cartographier ces fameux îlots de chaleur, la ville de Troyes veut se doter d’un nouvel outil pour orienter sa politique d’aménagement urbain et des espaces publics. Dans cette optique, afin de lutter contre les effets du réchauffement climatique et de la chaleur urbaine, l’eau pourrait prendre davantage de place dans la politique urbaine. Des projets sont d’ailleurs déjà à l’étude pour requalifier les berges de la Seine et de ses méandres dans différentes partie de la ville.