Trois partenaires pour un leadership

Guillaume Gellé, président de l'Université de Reims Champagne-Ardenne, Philippe Mauguin, président directeur général de l'Inra et Gilles Trystram, directeur général d'AgroParisTech ont signé la convention tripartite entre AgroParisTech, l'Inra et l'URCA. (Photo : Benjamin Busson)

Accompagnée de ses partenaires, parmi lesquels figurent l’Institut National de la Recherche Agronomique et AgroParisTech, l’Université veut aller plus loin dans la recherche et le développement en matière de bioéconomie sur le territoire marnais.

«En 2016, nous avons fait un pari d’avenir pour notre université et pour le site champardennais d’Enseignement Supérieur de Recherche : celui de faire de la bioéconomie un des atouts de notre territoire, un défi de notre région Grand Est, mais également une signature de notre université. Autrement dit de devenir à moyen terme, un des leaders du domaine à l’échelle nationale et européenne », rappelle Guillaume Gellé, président de l’Université de Reims Champagne-Ardenne. Pari tenu en partie trois ans plus tard puisque s’il est indéniable que la bioéconomie et le territoire sont aujourd’hui indissociables, il reste encore à conquérir de manière pérenne et durable un leadership international.

Accompagnée de ses partenaires, parmi lesquels figurent l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et AgroParisTech, l’Université veut donc aller encore plus loin dans la recherche et le développement. Il en va de l’avenir de la planète et de l’humanité, résume Guillaume Gellé, à la lumière de la prise de conscience croissante de l’intérêt de s’écarter des énergies fossiles, de trouver des solutions pour nourrir une humanité toujours plus nombreuse, de réduire l’empreinte environnementale et de lutter contre le réchauffement climatique.

« Face à ces défis socio-économiques et scientifiques du 21ème siècle, l’actualité nous démontre jour après jour à quel point la recherche, notamment en bioéconomie, est une part importante de la solution : elle permet de reconnecter l’économie et la préservation l’environnement avec un développement plus équilibré de notre société », souligne-t-il.

POUR UNE VITICULTURE DURABLE

Pour le président de l’Université, il est de la responsabilité de son établissement de s’approprier ces défis afin de participer à leur résolution, grâce à la formation des générations futures.

C’est dans ce contexte qu’intervient donc la signature d’une convention tripartite, entre l’URCA, l’INRA et AgroParisTech. Une collaboration engagée dès 1996 entre l’INRA et l’URCA avec l’Unité mixte de recherche FARE (Fractionnement des Agroressources et Environnement). Entre l’URCA et AgroParisTech, le partenariat est plus récent mais s’inscrit au sein du CEBB (Centre Européen de Biotechnologie et de Bioéconomie).

Une signature définie comme « événement majeur dans la mise en place de la stratégie scientifique de notre établissement », souligne Guillaume Gellé, avec en ligne de mire deux enjeux majeurs : la valorisation des ressources, matériaux et molécules issus de la biomasse et la gestion de la vigne pour une viticulture durable. « Des recherches sont menées sur de nouvelles stratégies de biocontrôle. Il s’agit maintenant de trouver comment certaines molécules peuvent avoir un effet dans la stimulation de l’immunité végétale, par exemple ».

Pour Gilles Trystram, directeur général d’AgroParisTech, le lien entre son établissement et le territoire rémois n’est pas nouveau, puisque des actions communes existent depuis une trentaine d’années avec Neoma notamment. Soulignant « une dynamique et un éco-système » présent autour de Reims, le directeur juge donc logique pour AgroParisTech de s’y mêler encore plus activement. « Nous avons su depuis longtemps coconstruire une vision de la recherche et y inclure l’enseignement supérieur. Et nous le faisons très bien avec l’URCA », a-t- il ajouté. D’ailleurs un Master européen Erasmus mundus BIOCEB porté par AgroParisTech vient d’être validé par les instances et accueillera ses premiers étudiants en septembre 2020 à Reims.

UNE UNITÉ INRA DE 26 PERSONNES

Philippe Mauguin, président directeur général de l’Institut National de la Recherche Agronomique rappelle quant à lui l’importance pour sa structure de fixer un partenariat sur le territoire marnais : « Pour nous, il s’agit de tirer profit du Centre Européen de Biotechnologie et de Bioéconomie développé à Reims sur le site de Pomacle-Bazancourt en intégrant encore mieux les académiques avec les industriels ».

D’autant que l’INRA est d’ores et déjà engagé dans la recherche pour la bioéconomie avec son UMR Fractionnement des AgroRessources et Environnement, avec un effectif de 26 personnes. « Cette unité est importante pour l’INRA et, avec 25 thèses et 210 articles en 8 ans, elle est particulièrement féconde », rappelle-t-il.

« La bioéconomie est une priorité pour l’INRA mais elle est aussi une opportunité pour la recherche, plus généralement d’œuvrer pour le bien commun en proposant des solutions durables pour la société dans son ensemble et rémunératrices pour le monde agricole. Je suis donc particulièrement heureux que trois poids lourds du domaine scellent leur partenariat aujourd’hui dans la région Grand-Est », poursuit le Pdg.

Outre l’accession à un leadership européen parmi les enjeux identifiés par les trois partenaires, celui de contribuer à la fois à l’impact économique et sociétal de la bio-économie sur le territoire. « Cet impact ne peut pas être atteint sans avoir le souci de la formation », insiste Guillaume Gellé.

La convention a notamment pour objectif d’intégrer encore mieux le monde académique avec celui des industriels. (Photo : Benjamin Busson)