Trois entreprises marnaises soutenues pour leur stratégie RSE

Les lauréats des trois entreprises : Les Papillons Blancs, la Case à pain, MK Énergie.

La RSE était à l’honneur de l’Agence du territoire Marne Développement, remettant les prix du concours RSE Grand Reims à trois entreprises marnaises, grâce au fonds de revitalisation Itron, destiné à soutenir les PME industrielles et de services locales.

«La RSE touche l’ensemble des acteurs qui tournent autour de l’entreprise et non pas uniquement l’entreprise elle-même », rappelle Benoit Mercier, président de Marne Développement. Une des missions de l’agence a été d’identifier les entreprises qui pouvaient être soutenues par le fonds de revitalisation Itron, les prix allant de 15 000 à 30 000 euros. Sur une dizaine de candidatures six ont été retenues et trois ont été récompensées. La présidente du jury, Valérie Hauchart, également consultante RSE de l’agence Un pas pour demain, a précisé les critères qui avaient été déterminants. « Si les approches de la RSE peuvent être différentes, nous l’avons constaté au sein des huit membres du jury, la volonté de mise en place de pratiques plus éthiques, correspondant à de véritables valeurs a été déterminante. Le premier point clé est la démarche globale et transverse. »

La Case à pain a été élue coup de cœur du jury avec un prix de 30 000 euros, afin de récompenser l’engagement RSE de cette chaine de boulangerie créée en 2000, à Sillery, dans la Marne. 21 ans après, ce sont six points de vente qui ont été développés dans le département. « La construction a été totale puisque pour la première boutique j’ai déposé un permis de construire », narre Nabil Sbai, boulanger fondateur de la Case à pain. Aujourd’hui l’entreprise compte 75 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros par an. En 2017, Nabil Sbai effectue un diagnostic de performance globale, l’ancêtre de la RSE, pour réfléchir à ses pratiques, ses outils de production (type de four) mais aussi à la gestion de ses déchets entrants et sortants. « À un moment donné, j’ai fait en sorte de transformer mes contraintes en opportunités. » Par exemple, le boulanger revient sur le type d’œufs employés : de vrais œufs avec coquilles plutôt que des œufs déjà pré-séparés. Le type de four aussi est transformé pour être moins énergivore et émetteur de CO2. Quant aux déchets verts, plutôt que de les brûler, il décide de les épandre. Nabil Sbai met aussi fin aux couverts en plastique et propose de consigner le verre. Concernant la matière première, les restes de pain sont transformés en chapelure, dont une petite partie (10%) est réutilisée dans les préparations de pains et viennoiseries. Les invendus de la journée sont quant à eux proposés à la vente à moindre coût sur la plateforme Too Good To Go, application luttant contre le gaspillage alimentaire.

L’ESAT Les Papillons Blancs a bénéficié d’un prix de 15 000 euros pour son projet de légumerie éco-responsable. Et c’est justement dans cet esprit de RSE que la présentation du projet a été effectuée par Lionel, un des travailleurs en situation de handicap de l’ESAT. Créés respectivement en 1955 et 1961 par Mesdames Odile Madelin et Geneviève Caron, les Papillons Blancs de Reims et Épernay ont fusionné en 2018 pour devenir les Papillons Blancs en Champagne. « Aujourd’hui, l’Association des Papillons Blancs en Champagne regroupe 350 adhérents et de nombreux bénévoles. Elle offre une solution à plus de 1 000 enfants et adultes déficients intellectuels, polyhandicapés ou atteints de troubles envahissants du développement. Elle intervient dans les domaines de l’éducation, du travail et de l’hébergement médicalisé ou non. Elle emploie plus de 650 salariés au sein de ses 26 établissements et services », précise Loïc Flamand, Directeur du Pôle Travail et Insertion Professionnelle. L’association dispose d’un budget de 40 à 45 millions d’euros par an. L’objectif de la légumerie est de transformer 1 500 tonnes de légumes par an et de les vendre à la restauration collective principalement pour s’ouvrir progressivement à la grande distribution. « La formation pour travailler à la légumerie a été adaptée à chaque personne en développant des outils spécifiques », explique Loïc Flamand, indiquant que le projet avait eu un coût de 540 000 euros. « Ce projet de légumerie solidaire est un projet économique, social et écologique puisque nous travaillons exclusivement avec des producteurs du territoire, situés à moins de 70 kilomètres. »

• La troisième entreprise lauréate est MK Énergie, concepteur et intégrateur de solutions dans les métiers de l’énergie, créée en 2013. « Étant donné notre secteur, nous avons voulu très rapidement nous doter d’un responsable QSE qui mettrait en œuvre une stratégie misant à la fois sur la croissance et la richesse humaine », déclare Johan Manka, Pdg de MK Énergie. « Conquérir des certifications dans les domaines de la santé, de la sécurité et de l’environnement, aussi bien pour nos clients que nos salariés a été rapidement une priorité. » En 2019, l’entreprise de 130 salariés aux 21 millions d’euros de chiffre d’affaires créé ainsi un poste de Directrice de capital humain. « La RSE accompagne notre stratégie pour faire grandir le groupe, elle fait partie intégrante de notre gouvernance représentée par 4 valeurs fondatrices : Conquérir, mais toujours dans l’optimisme en intégrant de nouvelles sociétés en les faisant grandir ; Protection, en accompagnant les salariés pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes en les protégeant avec des offres de santé ; Excellence, en créant une école de formation interne comme un lieu d’échange et Confiance, en décentralisant les compétences aux agences afin qu’elles puissent elles-mêmes piloter leurs performances. »