Entre impératifs environnementaux et réalités économiques, entre fiscalité et attractivité des métiers, le menu de la dernière assemblée générale de la FNTR aura été dense.
La Fédération nationale des transports routiers (FNTR) de Côte-d’Or a tenu récemment son assemblée générale dans le cadre du stade Gaston-Gérard de Dijon et en présence de Florence Berthelot, déléguée générale de la FNTR au plan national. Cent cinquante participants étaient présents. Georges Grenier, président de la fédération, n’a pas manqué de faire un parallèle entre ce haut lieu du sport local et l’esprit de compétition dont doivent faire preuve au quotidien les professionnels du transport routier. L’esprit d’équipe est aussi une constante qui doit prévaloir, alors que les sujets auxquels la profession est confrontée ne manquent pas : nouvelles technologies, block-chain, camion autonome, transition énergétique et écologique, Brexit, nouvelles relations au travail, recrutements. Sur la thématique de la transition énergétique la profession tente de concilier les objectifs environnementaux de l’État avec les réalités économiques et opérationnelles des entreprises. Depuis 2008, les transporteurs se sont engagés dans la réduction des gaz à effet de serre grâce au programme « Objectif CO2 les transporteurs s’engagent ». Ils poursuivent aujourd’hui cet effort en intégrant le programme d’Engagements volontaires pour l’environnement (EVE). Le plan de déploiement du Gaz naturel véhicules (GNV) se poursuit avec un certain succès et les objectifs nationaux fixés en termes de parcs et de stations d’avitaillement seront dépassés. L’ambition est d’aller vers le Bio GNV en grande majorité et étudier toutes les solutions alternatives au diesel dans une logique de « mix énergétique ». Pour clore ce chapitre, la FNTR a tenu à rappeler qu’elle s’opposerait fermement à toute fiscalité supplémentaire que ce soient une écotaxe régionale, une vignette poids lourds, ou le rabot ou la suppression de la ristourne de Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE).
UTILISATION DE LA FISCALITÉ
Les transporteurs financent actuellement à hauteur de sept milliards d’euros par an (TICPE, taxe à l’essieu et péages) et l’ensemble des usagers de la route rapporte près de 40 milliards d’euros à l’État chaque année. La FNTR réclame donc un audit sur son utilisation et un fléchage vers le financement des infrastructures. Par ailleurs, dans le cadre du grand débat et pour faire bouger les lignes, la FNTR a déposé 37 propositions dans un cahier d’acteur. Elle souhaite ainsi démontrer que le transport routier de marchandises est bel et bien une mobilité incontournable du quotidien. Une préoccupation majeure de la profession est la promotion des métiers avec le projet initié en 2018 de journées du transport routier, intitulé « La route de ton avenir » qui a permis aux entreprises et aux organismes de formation d’ouvrir leurs portes. Montrer la réalité du travail, casser les idées reçues et donner aux jeunes et moins jeunes l’envie de venir dans ces métiers sont les objectifs poursuivis, avec une deuxième édition programmée du 14 au 18 octobre. Enfin, cette assemblée générale aura été marquée par l’intervention d’Agnès Verdier-Molinié, économiste et directrice de la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (IFRAP) venue présenter son dernier livre En marche vers l’immobilisme, paru aux éditions Albin Michel.