Tous en selle derrière les « Cycles Mercier »

Il se murmure que l'usine revinoise pourrait porter le nom de Raymond Poulidor qui a longtemps porté le maillot de la célèbre marque Mercier.

Longtemps privée de nouveaux industriels, la commune de Revin qui a souffert des disparitions de Faure, Porcher et Electrolux espère que l’arrivée des Cycles Mercier participera à une redynamisation économique.

La nouvelle que nous avions annoncée en tout début d’année a donc été officialisée le 1er février (PAMB 7897 et 7901). Une usine d’assemblage de vélos de la marque Mercier va être relocalisée à Revin au prix d’un investissement de 2,4 millions d’euros. Avec en prime l’embauche de 140 salariés au terme des deux premières années d’activité pour arriver à 270 employés à l’horizon 2026. Le tout en privilégiant la parité hommes-femmes et en offrant de véritables opportunités à de jeunes diplômés et apprentis. Détenant la célèbre marque française, Jean-Marc Seghezzi, a en effet décidé de réinstaller à Revin, après une échappée internationale de quelques années, la fabrication de vélos mécaniques et électriques Premium sous la marque « Mercier » ainsi que des cycles en marque de distributeur.

Cette relocalisation débutera dès le mois de mars de manière à ce que l’entreprise soit opérationnelle en fin d’année 2021. Elle se fera sur un terrain de 60 000 m2 où un ancien bâtiment Porcher d’une superficie estimée entre 12 000 et 15 000 m2 sera réhabilité en usine et show room.

Les Cycles Mercier ne se limiteront pas à cette implantation puisqu’ils projettent aussi de signer des partenariats locaux pour la fabrication de composants pour vélos mécaniques et électriques. La perspective de pouvoir sous-traiter une partie de leur activité à différentes PME des environs de Revin a, d’ailleurs, joué positivement dans la décision des dirigeants.

Se voulant fers de lance de la relocalisation de l’industrie du cycle en France, Les Cycles Mercier entendent donc aller sur les chapeaux de roue et sprinter afin de profiter de l’engouement actuel pour le Made in France et surfer sur le dynamisme de la filière vélo pour « devenir un acteur fort de la mobilité douce en Europe ».

DANIEL DURBECQ : « REVIN REPREND SON DESTIN EN MAINS ! »

Cette nouvelle spécialité pourra peut-être agir positivement sur la relance économique d’une ville martyre de l’industrie française qui se lamentait de son riche passé révolu. C’est ce que veut en tout cas croire le maire de Revin, Daniel Durbecq, pas peu fier de ce « bon coup ». « Ce n’est que le début du retour de l’industrie et de la création d’emplois sur notre territoire.

Revin reprend son destin en main ! Tant mieux, car la ville compte 27% de chômeurs. On va ainsi stopper l’érosion et espérer une redynamisation industrielle ».

Accompagné par l’agence économique, Ardennes Développement, qui a joué pleinement son rôle de point d’entrée et de coordinateur, le maire a par ailleurs été soutenu par L’Europe, l’Etat, la Région Grand Est et la communauté de communes « Ardennes Rives de Meuse ».

Le choix de la localisation a aussi été motivé selon l’investisseur par « le fort ADN industriel » des Ardennes et la facilité d’accès à Revin par l’autoroute. En proie à la désindustrialisation depuis les fermetures de ses deux poumons économiques – Porcher en 2011 et Electrolux en 2018 – Revin en devenant le lieu de relocalisation d’une célèbre firme française espère retrouver aussi ses anciennes lettres de noblesse.

En accord avec le chef d’entreprise, une présentation du projet sera organisée dans les prochaines semaines sur le site retenu, en présence de l’ensemble des partenaires et probablement d’un ou plusieurs ministres.

« Grâce à ce projet, les Ardennes regagnent de l’attractivité »

Suite à l’annonce de l’implantation de l’usine Cycles Mercier à Revin, voici les réactions des acteurs les plus impliqués directement dans la réussite de ce dossier

Jean-Sébastien Lamontagne, Préfet des Ardennes : « Il s’agit d’un magnifique succès pour le département qui vient conforter les efforts entrepris dans le cadre du Pacte Ardennes pour redonner de l’attractivité au territoire. Le choix des Ardennes, terre d’industrie, portant la création de nouveaux emplois sur un territoire durement touché par le chômage se conjugue à la reprise d’un site à réindustrialiser.»

Jean-Luc Warsmann, député : « Les responsables de cette entreprise continueront à avoir un soutien maximal et coordonné de tous les acteurs ardennais. C’est une récompense pour les centaines d’ardennais qui permettent chaque jour la prise d’ampleur du pacte Ardennes. Les Ardennais relèvent la tête pour que les Ardennes retrouvent leur attractivité. »

Bernard Dekens, président d’Ardennes Rives de Meuse : « C’est un appel d’air pour la commune de Revin et une formidable nouvelle pour la vallée de la Meuse, et plus globalement pour nos Ardennes. Non, l’industrie n’est pas morte dans les Ardennes et l’installation des Cycles Mercier le prouve ! L’arrivée de cette marque mondialement connue représente aussi une bonne promotion pour les éventuels autres investisseurs qui savent pouvoir compter ici sur une main d’œuvre au savoir-faire emblématique. »

Daniel Durbecq, un maire heureux : « Les promesses de ré-industrialisation de Revin n’étaient pas vaines mais bien réelles ! Les efforts déployés pour défendre un dossier qui tenait la route ont porté leurs fruits. On ne nous reprochera plus de ne rien faire. »

Géraud Spire, président de la CCI : « Une bonne nouvelle de plus après les projets d’Hermès, Sanou Koura, Agronutris et de l’ANTS sans oublier le développement d’entreprises existantes. Les Ardennes regagnent en attractivité. C’est aussi la preuve que les efforts réalisés sur l’A34 pour désenclaver Revin comme la prolongation pour deux ans du « Bassin d’Emploi à Redynamiser », contribuent à ce type d’opération exogène. Ça bouge dans le bon sens. »