Toulouse Esport Concept entre dans la compétition

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Renaud Very et Sébastien Chazalon veulent développer le sport numérique grâce à leur nouveau lieu d’accueil.

Contrairement à certains pays européens où l’e-sport se pratique dans de nombreuses salles, la France reste encore en retrait alors qu’elle compte plus de deux millions de joueurs. Cependant, Toulouse pourrait bien devenir un berceau français d’e-sport avec la création de Toulouse Esport Concept (TEC). Ouvert en mai dernier dans le quartier de Montaudran, l’enseigne destinée autant aux amateurs qu’aux compétiteurs et également aux entreprises, qui s’étend sur 330 m2, draine déjà plus de 500 clients.

En 2017, deux passionnés de jeux vidéo et ingénieurs en systèmes embarqués dans l’automobile, Renaud Very et Sébastien Chazalon, en poste chez Continental, décident de se lancer ensemble dans l’aventure entrepreneuriale. « Nous étions tous deux intéressés par le haut niveau du jeu vidéo. Nous avions très vite fait le constat que pour les joueurs, il est primordial de se rencontrer physiquement. Il existe de nombreux projets qui tournent autour de la formation aux métiers de l’e-sport, mais pas de concept comme le nôtre. Les bars e-sport, qui ont vu le jour depuis une dizaine d’années ne permettent pas vraiment d’avoir l’atmosphère nécessaire à une pratique du jeu vidéo », explique Renaud Very, co-créateur de Tec.

Grâce à une campagne sur le site de financement participatif Ulule, les trentenaires ont pu gagner en visibilité et récolter plus de 10000€ de fonds. « Une somme plus élevée que l’objectif initialement fixé, ce qui nous a confortés dans notre idée. Aussi, nous avons reçu une aide de 8000 € du département, via la branche départementale d’Initiative France », détaille l’ancien ingénieur, avant de poursuivre. « Notre concept est de proposer un endroit qui soit accessible aux joueurs débutants et confirmés. Nous avons conçu notre espace selon différentes pratiques, avec une pratique découverte, à travers notamment des casques de réalité virtuelle, une pratique détente entre amis ou en famille avec les consoles, et enfin une pratique plus sérieuse avec trois salles PC. Nous avons au total quatre casques de VR, quatre postes consoles (avec chacun Xbox One X, PS4 Pro et Nintendo Switch) et 24 PC gamers, et des jeux mondialement connus ».

ESPRIT DE COMPÉTITION ET D’ÉMULATION

Plus qu’un loisir, le Tec, adhérent à l’association France Esport – association nationale, impulsée par le gouvernement qui a pour objectif de structurer l’e-sport au niveau français– souhaite accompagner les joueurs vers la compétition à travers des tournois et lance ainsi son championnat baptisé « TEC Championship » qui débutera mi- septembre. « Il s’agit d’un championnat multigaming, avec un tournoi tous les vendredis. Enfin, le dernier tournoi du mois récompensera les gagnants par un cash prize (récompense financière) ». Dès cette rentrée, l’entreprise met également en place un partenariat avec l’académie Toulouse Université Club ( Tuc). « 24 jeunes de 12 à 17 ans viendront s’entraîner tous les mercredis après-midi dans un cadre structuré. L’objectif du Tuc Esports est à la fois de former des joueurs pour monter des équipes et les faire participer à des événements majeurs comme les grandes Lan françaises (organisations de jeu en réseau local comme Lyon Esport, Paris Games Week, Gamers Assembly, …), mais aussi permettre des compétitions en ligne ». D’autres signatures devraient voir le jour avec l’ETPA, l’école de game design de Toulouse et le club sportif toulousain afin de créer des événements autour du jeu.

L’enseigne qui vise un CA de 200 000 €, tend aussi à démocratiser la participation de la gente féminine. Ainsi, pour relever ce défi, le Tec a adhéré à l’association Women In Games France. « Nous souhaitons développer des actions avec ses membres, avec la présence des joueuses dans notre salle, ou encore des rencontres professionnelles dans un milieu pour l’instant davantage masculin ».

D’ici les cinq prochaines années, l’entreprise entend consolider son développement à travers d’autres partenariats et devenir le centre de référence e-sport, dans le Sud-Ouest de la France, en essaimant quelques franchises, avant que d’autres initiatives se multiplient.