Tismail fait face et prépare la reprise

Benoît Seguin compte sur le savoir-faire de ses équipes pour remonter la pente après

Le fabricant troyen de chaussettes, impacté sur certains de ses marchés, a pu conserver des débouchés pour sa production.

Malgré les incertitudes liées à la crise sanitaire, certaines entreprises commencent déjà à préparer progressivement la relance de l’activité. « Nous avons déjà un tiers de notre effectif qui a repris le travail en respectant les règles de sécurité avec des masques et gels hydro-alcooliques mis à disposition », indique Benoît Seguin, pdg de Tismail. Cette PME troyenne de 48 salariés est l’un des derniers fabricants français de chaussettes avec un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de cinq millions d’euros. Ses ateliers, situés à Troyes, produisent 10 000 paires de chaussettes par jour et plus de 3 millions par an. Cette année, il en ira forcément autrement. « Nous allons probablement perdre trois ou quatre mois de chiffre d’affaires mais nous allons pouvoir absorber le coup », annonce le responsable de l’entreprise qui a mobilisé les divers dispositifs mis en place tels que le chômage partiel ou encore le prêt garanti par l’Etat. Dans une telle situation, la préservation de la trésorerie est essentielle pour pouvoir ensuite repartir dans de bonnes conditions. « Comme nous n’avions pas tous mis tous nos œufs dans le même panier avec notre stratégie de diversification, l’impact sera plus limité sur certains de nos marchés », analyse Benoît Seguin. Par exemple, la marque La Chaussette de France, lancée il y a quelques années notamment pour les marchés des sports d’hiver et du running, a été stoppée net en pleine ascension.

UNE ACTIVITÉ RALENTIE

« La marque a connu une progression de 38 % en 2019 et était bien partie cette année lorsque toutes les stations de ski ont fermé huit semaines avant la fin de la saison. Et le salon sur lequel se font les commandes pour la saison suivante a été annulé », constate-t- il. D’autres marchés de Tismail ont, heureusement, été moins impactés. « Nous fabriquons également des chaussettes pour la grande distribution dont les magasins sont restés ouverts même si la consommation a baissé et surtout, dans le cadre de marchés publics, pour l’armée ou des entreprises publiques pour qui les commandes continuent d’êtres assurées », précise-t-il. Ainsi, cette activité historique a pu être maintenue, même si elle a tourné au ralenti. Des difficultés d’approvisionnement en matières premières subsistent, 95 % des filatures étant encore fermées. Cette période particulière aura permis à l’entreprise troyenne de faire des travaux d’entretien, de rattraper du retard et aussi de se préparer à la reprise d’activité. « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts », affirme Benoit Seguin, résolument optimiste. « Lorsque la période de confinement sera terminée, les gens vont ressortir et auront envie de bouger et de courir, et nous serons là avec La Chaussette de France, d’autant que cette période aura mis en évidence l’importance de disposer d’une industrie française plus forte », conclut le chef d’entreprise troyen. La jeune marque, déjà présente dans 10 pays en Europe et plus de 600 boutiques en France pourra alors reprendre sa marche en avant.