ThincLab Châlons, l’incubateur passerelle

ThincLab à l'heure australienne.

Epaulé par l’expérience de l’Université d’Adelaïde (Australie), l’incubateur châlonnais accompagne des porteurs de projet locaux vers la création tout en permettant à des entrepreneurs étrangers de faire un pas vers le marché français.

Une quarantaine de projets a déjà été suivie par l’équipe du ThincLab Châlons en quinze mois d’existence de la structure. Parmi eux, sept sont en provenance d’Australie pour une première prise de contact avec les marchés français et européen. C’est justement la démarche entreprise par Karen Sanders, co-fondatrice de la société Real Serious Games. Depuis dix ans, elle développe l’utilisation de la réalité virtuelle pour créer des simulations interactives et précises pour résoudre les problèmes du monde professionnel. « Nous proposons notamment de pouvoir former virtuellement à la conduite d’un bus ou d’un train », explique celle qui est à la tête d’une équipe de 28 salariés à Brisbane (Australie).

En modélisant avec une grande précision l’environnement de travail, Real Serious Games évite les effets indésirables de la réalité virtuelle, qui peut parfois donner la nausée à ses utilisateurs. Outre le gain de temps et l’absence des risques, elle voit plusieurs avantages à ce système qui permet d’obtenir de nombreux indicateurs basés sur les compétences en temps réel comme la vitesse, le temps de trajet entre les différents arrêts et le confort des passagers. « La réalité virtuelle peut aussi être utilisée dans la maintenance pour contrôler différents aspects ou vérifier si l’opérateur va se servir des bons outils pour agir. Cela permet de tester différents scénarios, y compris pour simuler des risques », ajoute-t-elle. Bien d’autres secteurs comme la construction, l’agriculture ou l’enseignement peuvent en tirer profit selon Karen Sanders.

EMBAUCHE D’UN PREMIER STAGIAIRE À CHÂLONS

Si ses solutions sont actuellement testées en Australie, la chef d’entreprise estime que le cœur technologique sera véritablement opérationnel à l’été 2019 pour une commercialisation à plus grande échelle et une déclinaison dans tous les métiers intéressés. Après des premiers contacts avec le ThincLab Châlons au printemps 2018 et quelques séjours dans la Marne, elle a commencé à recruter un stagiaire (programme informatique Exia du CESI Reims) pour faire le lien avec ses équipes en Australie et débuter son approche marketing en France. « C’est une première étape avant une possible installation d’un bureau », annonce Karen Sanders qui cible également le marché britannique où la réalité virtuelle est déjà plus ancrée qu’en France.

Comme dans le cas de Real Serious Games, Emilie Mothé, présidente du ThincLab, estime crédible de voir une entreprise australienne, ou singapourienne (autre partenaire du réseau ThincLab), concrétiser sa découverte du marché européen par une implantation à Châlons. « C’est en tout cas bénéfique pour l’attractivité du territoire ».

Comme tout incubateur, le ThincLab propose ainsi un accompagnement (ateliers, formations) à ses résidents : « De l’idée à l’adéquation entre le projet et le marché en passant par le business plan, savoir se vendre… nous organisons beaucoup d’événements et nous créons des synergies entre les start-up ».

La réalité virtuelle apparaît comme un outil de formation idéal.

L’Australienne Karen Sanders dans les locaux du ThincLab Châlons.