Tesalys à l’assaut du coronavirus

TESALYS

Tesalys compte augmenter sa croissance de 50 % en 2020 et modifie un peu son procédé pour contrer le coronavirus.

L’entreprise qui a créé une solution de traitement des déchets médicaux répond à l’appel de la Chine et compte apporter son soutien pour contrer la propagation.

Le coronavirus poursuit sa progression, dépassant les 2000 décès en Chine continentale. D’autres cas d’infection ont été détectés dans le monde, certains pays redoutent même un cauchemar épidémiologique. Si ce fléau menace d’engendrer une paralysie économique, Tesalys, entreprise toulousaine, peut sortir son épingle du jeu en apportant une aide précieuse à l’Empire du milieu pour lutter contre sa propagation. Créée en 2012, l’entreprise a conçu une solution de traitements de déchets biocontaminés via un système de broyage et un processus de décontamination par stérilisation. « Nous avons développé cinq modèles miniaturisés qui peuvent traiter de 10 à une centaine de kilos par heure », explique Miquel Lozano, le fondateur. Après avoir investi 1,9 M€ en 2019 pour construire une usine d’assemblage basée en face de la maison mère à Saint-Jean afin de recentrer l’ensemble de la production en France et augmenter la cadence de production, Tesalys a désormais une capacité annuelle de fabrication de 200 à 300 machines. « Nous pouvons nous concentrer sur le marché chinois, en apportant une modification de notre procédé pour une double sécurité. Nous implémentons actuellement un système de pré décontamination à 80 degrés qui vient s’ajouter au cycle de stérilisation classique à 180 degrés pour lutter contre ce virus volatile. Près de 50 machines seront expédiées, les premières dans un mois », poursuit Miquel Lozano. La complexité est de finaliser les contrats avec les hautes autorités de santé chinoises, d’expédier les machines et de les installer. « Il faut organiser la logistique, la mise en route et la maintenance. Dans les 60 pays avec lesquels nous travaillons, nous avons des partenaires commerciaux qui se chargent de l’installation. Dans le cas actuel, nous ne pouvons pas apporter de supports directs, nous développons ainsi des tutoriels vidéos ». Le Vietnam et la Thaïlande ont également consulté l’entreprise qui réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires à l’export, notamment avec l’Asie du Sud-Est, son marché historique. « Nous avons aussi des activités en Amérique Latine, au Moyen-Orient et en Afrique, des zones où le ramassage et l’incinération des déchets médicaux ne font pas partie des usages contrairement à la France qui passe par des opérateurs. » La donne pourrait changer et l’entreprise aurait ainsi une carte à jouer avec l’Hexagone, l’Europe et certains pays développés. « Les établissements de santé prennent de plus en plus conscience des enjeux écologiques et certaines structures françaises se rapprochent de notre service homologué. Nous avons la capacité de décontaminer sur place en limitant les transports, les émissions de CO2 et en supprimant d’éventuels dangers de contamination », souligne le fondateur. Actuellement 400 machines sont installées dans une soixantaine de pays. L’entreprise, qui emploie une trentaine de collaborateurs, a lancé une phase de recrutement afin d’accélérer sa croissance de 50 % en 2020 et garde dans le viseur, la Chine et le marché outre-Atlantique, notamment le Brésil et les USA.