TER : la région raccroche son dernier wagon

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Un avenant à la convention TER 2018-2025 entre la région Bourgogne Franche-Comté et la SNCF a été voté le 14 février en assemblée plénière à Dijon. Une version revue, qui selon la collectivité fait progresser la qualité de service aux usagers.

Saint Valentin a-t-il adoucit les mœurs ? Quoi qu’il en soit, les élus du Conseil régional ont finalement adopté l’avenant à la convention TER 2018-2025 rejeté en décembre dernier, avec des changements notables pour les usagers. La présidente de région Marie-Guite Dufay a défendu « une négociation qui apporte de réelles avancées » et se veut l’architecte des mobilités dans le cadre de la toute nouvelle loi d’orientation des mobilités adoptée en décembre qui met notamment en place des “bassins de mobilité ”. Et cela commence par une bonne nouvelle pour les Nivernais : outre le maintien du guichet à Clamecy, Cosne et Nevers les dimanche, les usagers pourront, dès le 1er avril prochain, opter pour les tarifs BFC sur le TER Nevers-Montargis-Paris avec à la clef, des réductions pouvant atteindre 60 % pour les porteurs de cartes. Au rayon des mesures qui ont fait l’unanimité, citons aussi : 3.000 places en plus sur l’axe Bourgogne nord (effectif depuis fin janvier) et 1.200 places supplémentaires sur la ligne Dijon-Besançon, le vendredi après-midi uniquement, avant sa généralisation au reste de la semaine en mai ; le développement de Mobigo en application multimodale tel qu’exigé par la loi LOM ; l’ouverture des salles d’attente dans les gares du premier au dernier train ou la suppression du compostage. Moins bien accueillie, les fermetures annoncée des guichets : « Elle est gelée pour un an, détaille Michel Neugnot, vice-président de la région BFC, le temps pour les maires de trouver des alternatives ». Parmi celles-ci, la vente en débit de tabac ou chez les commerçants. À condition, bien sûr qu’il y en ait encore et c’est toute la difficulté de la tâche. Pour les gares qui ne possèdent pas de guichet ou de distributeur reste l’achat à bord, pénalisé par un surcoût que certains élus de la majorité, tel Hicham Boujlilat conseiller pour la Nièvre, dénoncent : « Le barème est imposé par la SNCF et fait parfois doubler le prix du billet ». Mais la présidente argumente : « Si le billet est au même prix, les usagers n’ont plus d’intérêt à l’acheter en gare ».

L’avenant instaure aussi un droit à l’erreur pour les passagers contrôlés sans billet à la sortie de trains sans contrôleurs qui pourront désormais se faire rembourser l’amende d’un montant de 50 euros, mais uniquement la première fois. « Inapplicable », selon les cheminots qui manifestaient devant le siège du conseil régional. Si Michel Neugnot regrette d’être responsable « d’une satisfaction globale avec des moyens limités », les élus d’extrême droite se sont livrés à une passe d’arme, le RN dénonçant une « opération d’enfumage », et regrettant la « déshumanisation des gares ». Réponse d’Antoine Chudzik (NDA) : « Les gares ne sont pas des lieux de rencontre ; il n’y a plus de demandeurs hors-internet et téléphones portables et les guichets coûtent trop cher ». Le moratoire a un coût tout relatif : 501.000 euros pour 2020, soit 0,21 % du devis de la SNCF qui atteint 229,63 millions d’euros.

Michel Neugnot, vice-président de la région Bourgogne Franche-Comté.

Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne Franche-Comté.