Témoignages de chefs d’entreprise face au Covid-19

Vincent Martin, Président de la FRTP BFC et directeur général de Roger Martin.

« La situation que nous vivons est très compliquée parce qu’en tant que patron d’une entreprise, même de taille familiale pour ma part, on ne sait jamais tellement quelles décisions prendre dans ces moments. D’autant que ce sont souvent des décisions qu’il faut prendre dans l’urgence. Mais j’ai la chance d’être bien épaulé par mon comité de direction qui m’assiste au quotidien et avec qui nous prenons l’ensemble des décisions. Je crois aussi qu’il faut être le plus transparent possible vis-à-vis de nos salariés. On se doit de les maintenir à l’écart des problèmes et de les protéger puisque ce qui prime reste leur santé et celle de leurs proches et s’ils sont en bonne santé à la reprise, tout le monde aura à y gagner. La communication est tout aussi importante sur ce qu’il va se passer après. Parce qu’actuellement, nous sommes en pleine crise, certes, mais il faut travailler dès maintenant sur la reprise et sur toutes les mesures pour anticiper sur le plan économique et juridique la vie de l’entreprise de demain. De par le travail qui sera fait dans les mois qui suivront la reprise, je crois qu’on arrivera à sortir encore plus fort. Et bien sûr, nous aurons besoin de l’ensemble du personnel. »


Bernard Laborey, Président de la FFB BFC et président du groupe HL Finances.

« Dès le début, tout le monde a été placé au chômage partiel. Sur nos activités de gros tertiaire industriel, nous sommes à l’arrêt sur 98 % de nos chantiers. On a redémarré cette semaine quelques petits chantiers qui ne concerne que 10 à 15 % du personnel sur une cinquantaine de salariés. Dans les faits, nos cinq entreprises voudraient redémarrer, mais reste à savoir comment on peut faire, tout en assurant la sécurité de nos 150 salariés. Sur de l’automatisme, on peut être en télétravail, mais quand on travaille purement en installation dans le bâtiment, ce n’est pas possible. »


Alfred Morais, Président de la Capeb BFC et directeur de la société Morais.

« Au tout début, nous avons été arrêtés comme tout le monde pendant une semaine et au bout d’une semaine, nous avons redémarré une activité en mettant en place des mesures de distanciation sociale. C’est à dire que le matin, on décale les prises de poste, équipe par équipe, tous les quarts d’heures, ce qui d’office permet qu’ils ne rentrent pas tous en même temps en fin de journée. Ensuite, dans un véhicule double cabine, de six à sept places, nous ne mettons que quatre salariés. Enfin, sur les chantiers, on fournit à chacun de nos salariés un sac individuel avec tous les produits nécessaires pour se laver les mains et désinfecter les outils avant de les transmettre à une autre personne. Aujourd’hui, on ne fait que des chantiers privés chez des particuliers. Nous avons environ un tiers de nos salariés qui travaille et nous avons six salariés en chômage partiel. Enfin, cette semaine, nous avons décidé de donner une semaine de congés à tout le monde sans exception. »