Témoignages de chefs d’entreprise face au Covid-19

Jean-Joachim Bissieux, responsable de l’Étude Bissieux

« Nous sommes en confinement total au sein de l’Étude. Mes collaborateurs sont tous en télétravail et nous ne recevons plus de public. Nous communiquons essentiellement par mail pour le suivi des dossiers. Mais comme il n’y a plus d’activité judiciaire, il n’y a plus d’audience non plus, tout est suspendu et décalé. Donc j’ai beaucoup de questions sur le suivi des dossiers. Aujourd’hui, nous ne faisons plus que de l’information et de la communication auprès des entreprises que nous suivons. Pour les plans de redressement, j’indique aux entreprises que je vais leur faire une année blanche cette année pour leur permettre de redémarrer et de payer cette échéance à la fin de leur plan, sachant qu’un plan de redressement s’étale sur dix ans. En ce qui concerne les liquidations, tout est gelé et je pense que ce sera décalé d’autant. Au sein de l’Étude, nous avons traité en priorité tous les dossiers sociaux et nous sommes à jour et tout a été payé. Maintenant, nous avons bloqué tout ce qui concerne les opérations de réalisation d’actif et de répartition aux créanciers. »


Rémy Barthelmé, directeur général de Streit Groupe

« Depuis le mardi 17 mars, les sites français sont en activité partielle, nous commençons à manquer de composants qui venaient d’Asie, certains de nos clients ont fermé et nos commandes ont baissé. Nous avions pris des mesures de distanciation sociale depuis fin février lorsque deux de nos salariés avaient participé à une soirée d’anniversaire en Haute-Saône et avaient été alertés par l’ARS quelques jours plus tard qu’un des participants était atteint. Actuellement, nous avons en plus de notre activité en France deux sites de production en Slovaquie et en Serbie. Nous prenons donc en compte la situation sanitaire et la réglementation de chaque pays et nous avons une visio-conférence quotidienne. Nous avons cependant décidé d’imposer les mêmes préconisations sanitaires sur l’ensemble de nos sites. Nous commençons aussi à préparer une reprise partielle et progressive de notre activité en France. Cette crise sanitaire deviendra une crise industrielle demain et une crise économique après-demain. Il est donc impératif de préparer le futur et de continuer à faire un minimum d’activité pour le préparer. »