Télémédecine, écologie, bâtiment : l’exemple aubois

Le président du Département de l’Aube, Philippe Pichery, a reçu à Troyes son homologue de l’Essonne, François Durovray.

Les deux Départements ont décidé de travailler en commun en partageant les expériences.

Les départements de l’Aube et de l’Essonne ont bien des points communs. « Chaque année, nous continuons de gagner des habitants et des emplois », souligne François Durovray, le président du conseil départemental de l’Essonne. « Pour notre part nous sommes le seul département du Grand Est avec une évolution démographique positive, et notre proximité avec la région parisienne en est l’un des facteurs », analyse Philippe Pichery, son homologue aubois. Ce dernier a guidé son collègue pendant toute une journée, à Troyes, pour une visite qui jette les bases d’une future collaboration entre les deux départements. « Notre pays va avoir grand besoin d’actions de proximité pour repartir, et le niveau territorial idéal pour cela est le département, qui offre la puissance et la souplesse nécessaires », estime François Durovray. Le président du Conseil départemental de l’Essonne est venu à Troyes pour y puiser des idées. En particulier, les actions menées en matière de télémédecine dans l’Aube ouvrent des perspectives pour le voisin francilien confronté à une « démographie médicale dépressive ». L’Aube a trouvé le remède à la désertification médicale grâce à Omedys, une start-up de la Technopole de l’Aube fondée, en 2019 par deux médecins urgentistes, les docteurs Arnaud Devillard et Jérémie Goudour. Leur approche de la télémédecine a été élaborée de manière concertée avec les professionnels de santé, les élus et les autorités de tutelle. En moins d’un an, leur cabinet a réalisé plus de 3 000 consultations dans le Grand Est, et le groupe Korian s’est intéressé à la téléconsultation en prenant la majorité du capital d’Omedys. Les deux présidents ont rencontré les fondateurs de la start-up pour évoquer leur solution.

LE BÂTIMENT AUSSI

« Nous avons de notre côté à nous inspirer des actions lancées dans l’Essonne en matière de rénovation énergétique des bâtiments », ajoute Philippe Pichery. Les élus essonniens ont lancé, voici un an, la « prime éco-logis 91 », destinée à résorber les 200 000 logements qui sont des passoires énergétiques. Une prime destinée à tous, sans condition de ressources et cumulable avec les aides existantes pour la rénovation énergétique. Cette prime s’élève à 30 % du montant hors taxes des travaux engagés, dans une fourchette de 3 000 a 6 000 euros HT. À cela s’ajoute un bonus de 500 euros, par exemple pour l’utilisation d’isolants biosourcés. L’Aube réfléchit à la mise en œuvre d’un dispositif pour accélérer la transition énergétique.

Avec l’écologie et le digital, l’innovation est aussi un sujet commun aux deux entités départementales. « Avec la présence du plateau de Saclay et son importance en matière de recherche et d’enseignement supérieur, il y a forcément des rapprochements à opérer avec les établissements aubois », estime Philippe Pichery. Surtout que, géographiquement, l’Aube et l’Essonne sont des voisins reliés par l’autoroute A5. « J’ai mis une heure et vingt minutes pour venir à Troyes, c’est plus rapide que d’aller au centre de Paris », constate François Durovray. La route est donc tracée et les échanges entre les deux départements devraient se multiplier à l’avenir.