Technicien RTE un métier sous haute-tension

Au poste RTE très haute tension de Creney les interventions selon cette technique sont fréquentes.

Dans la région, des chantiers sous 400 000 volts pour assurer la maintenance du réseau sans coupures électriques.

Lorsque l’on achemine le courant des lieux de production comme la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine jusqu’aux réseaux d’Enedis et des gros industriels, pas question de couper le courant même lorsqu’il s’agit de très haute tension à 400 000 volts. En France, 330 techniciens de RTE – Réseau de Transport d’électricité – ont été spécifiquement formés pour réaliser des travaux sous tension sans couper le flux électrique. « Nous disposons d’équipements spécifiques à ce genre d’intervention comme une plate forme élévatrice isolante permettant à nos techniciens de travailler en sécurité », précise Bertrand Schieber, directeur du groupe de maintenance réseaux Champagne-Morvan. La sécurité est évidemment la première des priorités sur ce type de chantier où le risque principal est celui du court-circuit et de l’électrisation. « Nous avons à RTE plusieurs dizaines d’années d’expérience dans le domaine des travaux sous tension, avec des procédures très strictes sur les chantiers et des équipements sans cesse améliorés », poursuit Bertrand Schieber.

ACCUEILLIR LES ÉNERGIES RENOUVELABLES

C’est le cas sur le chantier de Creney-près-Troyes où RTE possède des installations accueillant les lignes 400 000 volts d’électricité. Le site joue en quelque sorte le rôle d’une gare de triage ferroviaire en orientant les flux d’électricité vers la vallée du Rhône ou les pays voisins comme l’Allemagne en fonction des besoins. Chaque année, RTE réalise 1500 interventions sous tension, notamment dans le cadre de la maintenance de ses équipements. C’est précisément le cas dans l’Aube où il s’agit de remplacer des sectionneurs d’aiguillage, un équipement permettant d’orienter les flux électriques.

Les travaux sous tension permettent d’assurer la continuité de service et éviter les coupures d’électricité.

Des précautions doivent être prises pour toucher des tubes conducteurs où circule de l’électricité à 400 000 volts. Techniquement, le principe consiste à isoler l’opérateur de la terre, un peu à l’image de l’oiseau se posant sur une ligne électrique. Pour pouvoir travailler sur des lignes de 400 000 volts sous tension, il faut du matériel conçu spécifiquement à l’image d’une plate-forme élévatrice représentant un investissement de 250 000 euros. Les opérateurs portent également une combinaison conductrice de couleur jaune qui jouera le rôle de « cage de Faraday » en les protégeant en cas d’accident. Si RTE continue d’investir dans les équipements et la formation des techniciens aux travaux sous tension, c’est aussi parce que cette technique est désormais de plus en plus utilisée. En effet, l’accueil sur le réseau d’électricité produite par les énergies renouvelables comme les parcs éoliens et les fermes photovoltaïques de Champagne-Ardenne nécessite des interventions constantes de la part des techniciens, évidemment, sans coupure de réseau.