Le groupe Tagar ne comptera plus qu’une seule activité, sur son site de Carignan.
Alors que Tagar comptait encore près de 200 salariés en 1990 sur ses trois sites de production de Margut, Sedan et Carignan, le groupe Tagar sera réduit, le 31 décembre 2020, à une seule unité industrielle. Jean-Christophe Corthier, l’actuel PDG de Tagar SAS, vient d’annoncer cette funeste issue qui était déjà une réalité depuis le courant de l’été, son activité et ses deux derniers opérateurs ayant été transférés à Carignan. C’est là que se trouve désormais le dernier maillon de Tagar SAS, qui en plein développement, réalise 8 millions d’euros de chiffre d‘affaires dans le parachèvement d’acier pour les charpentiers et les constructeurs de ponts roulants, après la cessation d’activité de son activité refendage à Margut.
Seule cette usine qui emploie 20 salariés survivra à la saga Tagar dans les Ardennes.
JUSQU’À 1 000 SALARIÉS EN FRANCE
« À l’époque de sa splendeur, la SA Tagar a compté dans son giron, jusqu’à 24 entreprises industrielles en France dont Attelage Lemoine à Prunay et Silver à Sillery (Marne) ainsi que Jouffrieau à Estissac (Aube). Il a fallu beaucoup de passion pour développer cet ensemble industriel qui par la suite, a été vendu et cédé à diverses sociétés », se remémore Jean-Marc Roze qui a créé et dirigé le groupe jusqu’en 2014.
Spécialisée dans la première transformation de l’acier, une étape intermédiaire entre la production sidérurgique et la métallurgie consommatrice, Tager transformait et vendait alors 100 000 tonnes d’acier par an et était l’un des premiers indépendants français de l’acier.
13 000M2 À RECONVERTIR
« Le groupe ardennais s’était taillé une réputation en déroulant des bobines d’acier pour les cisailler et oxycouper à Carignan ou les refendre à Margut », précise Jean-Marc Roze, l’actuel adjoint délégué aux Finances, à l’évaluation et à la prospective et rapporteur général du budget de la ville de Reims.
Avant-dernière activité du groupe, cette usine était dirigée ces dernières années par Stéphane, Roze, le fils de Jean-Marc, Jacky Leflochmoan puis Jean-Christophe Corthier lequel conclura l’aventure de Tagar à Margut en fin d’année. Fondée dans les années 1950 sous l’appellation Savel avant de prendre le nom d’Ardennes Refendage quand elle a été vendue à la société sedanaise Lipka, l’usine de Margut devenue ensuite Tagar Refendage tournait au ralenti depuis plusieurs mois et était donc condamnée à une fermeture inéluctable. Elle avait été fragilisée par la baisse de son volume de production mais aussi la forte concurrence européenne et chinoise.
« Ce qui traduit bien ce qui se passe, aujourd’hui dans ce secteur d’activité », constate avec regret Jean-Marc Roze. Redevenu entre-temps actionnaire de Tagar SAS à hauteur de 35% et toujours propriétaire des machines et des 13 000 m2 de bâtiment, Jean-Marc Roze va désormais s’employer à trouver une solution de reconversion à la future friche industrielle basée le long de la RD 8043.
Pour ce site historique de l’économie yvoisienne, une seconde vie peut être envisagée sous la forme d’une transformation en piste de moto-cross indoor ou en zone artisanale. Affaire à suivre…