Sur les traces de… Saint-Jacques… La Mecque

Pourquoi ne pas poser ses valises sur un lieu de tournage emblématique pour faire du tourisme comme au cinéma ? Cette semaine, direction Le Puy-en-Velay, en Haute-Loire sur les traces de… Saint-Jacques…La Mecque, un film de Coline Serreau.

La Via Podiensis au départ du Puy-en-Velay est l’une des quatre voies jacquaires majeures pour rejoindre Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle est celle qu’empruntent les neuf protagonistes de ce film de Coline Serreau, sorti en 2005 et dont le tournage s’est déroulé au Puy-en-Velay, à Grèzes, et à Chanaleilles, pour la partie altiligérienne. Dans cette comédie dramatique, chacun vient avec son histoire, ses problématiques et parmi eux, figure une fratrie en rupture, réunie sur ce chemin par leur défunte mère qui leur promet via son notaire, qu’ils hériteront à la condition de cheminer ensemble jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle. À travers un parcours que l’on peut qualifier d’initiatique, ou de chemin de rédemption – sous une version “laïque” – chacun va se découvrir et apprendre à composer avec l’autre. Si on aurait aimé à l’image d’Antoinette dans les Cévennes une place plus ample des paysages incontestablement beaux de la Haute-Loire – mais ce n’était pas le propos – le cheminement des acteurs débute au Puy-en-Velay. L’occasion de découvrir la préfecture de Haute-Loire et les joyaux qui l’animent. Sa cathédrale, sa gastronomie, l’une de ses traditions historiques et sa fête phare.

S’AMUSER

Quatre jours durant, chaque troisième week-end de septembre, la ville se replonge dans son passé et invite le public à partager la vie de la cité au XVIe siècle. Les organisateurs donnent ainsi à voir différents spectacles ayant trait à un ancien et authentique concours d’archerie : camps de toile, luttes au son du canon, mercenaires en rupture de solde, artisans itinérants déambulent dans la ville, troubadours, cuisine d’époque et pèlerins en partance pour Saint-Jacques de Compostelle composant un véritable décor vivant. Cette fête du Roi de L’Oiseau créée en 1986 par l’association éponyme mise sur l’authenticité et les visiteurs sont invités à se déguiser pour mieux participer à cette fresque grandeur nature.

DÉGUSTER

Produit dans la région du Velay depuis des siècles, le fromage aux artisous ou artisons est un fromage fermier à pâte molle fabriqué à partir de lait cru de vache. Très populaire dans la région, il est peu connu dans le reste de la France. Il se présente sous la forme d’une tomme d’environ dix centimètres de diamètre et cinq centimètres de hauteur. Sa croûte se colore en brun, tandis que sa pâte est beige, ferme, souple et ajourée. On retrouve au nez des notes de sous-bois. Pour souligner sa nature boisée, il est conseillé de le déguster accompagné d’un vin blanc comme un Chablis ou un Hermitage, dans tous les cas avec un vin pas trop jeune !

S’INITIER

Disposant d’une appellation depuis 1931, la dentelle du Puy s’apprécie à l’Atelier conservatoire national de la dentelle. L’occasion de découvrir un savoir-faire ancestral, la technique de fabrication de la dentelle aux fuseaux. Depuis le XVe siècle, la Haute-Loire est l’un des centres historiques de cette production. Fabriquée à la main, cette dentelle est un savoir-faire traditionnel que l’on retrouve encore dans les boutiques de la ville, notamment sur l’itinéraire menant à la cathédrale du Puy. Créé en 1976, l’Atelier perpétue une technique traditionnelle de haute technicité par l’élaboration de dentelles aux motifs contemporains.

DÉCOUVRIR

La cathédrale Notre-Dame-du-Puy-en-Velay se mérite. Edifiée sur le mont Anis, on y accède après avoir grimpé 134 marches exactement. Fleuron de la ville, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1998, elle a reçu une restauration d’ensemble entre 1994 et 1999. Ainsi l’escalier central fermé au 18° siècle a été restitué, les parements intérieurs et le remontage de l’orgue avec son buffet à double face du XVIIe siècle, rénovés. Un nouvel autel a été placé à la croisée du transept, tandis que l’autel des “pèlerins” porte la “Vierge Noire” qui a remplacé la statue primitive, brûlée à la Révolution.

Par Stéphanie Véron, pour RésoHebdoÉco, association regroupant 27 titres de presse hebdomadaire économique régionaux en France. reso-hebdo-eco.com