Steam au chevet des professionnels de santé

Jean-Pierre Boffy, PDG de Steam France.

L’entreprise montpelliéraine met les bouchées doubles avec une offre clé en main pour lutter contre le risque infectieux.

Parmi les enseignements que l’entreprise montpelliéraine Steam France espère voir tirer du Covid-19 se trouvent de nouveaux réflexes et une sensibilisation renforcée face au risque infectieux. Spécialiste de la stérilisation en milieu médical depuis plus de 20 ans, elle propose aux professionnels de santé, établissements médicaux, centres hospitaliers, cliniques, et depuis trois ans, aux laboratoires de recherche ou de production, et animaleries, une gamme de solutions de lavage, stérilisation et désinfection. Pendant la crise sanitaire, l’entreprise, qui a été particulièrement sollicitée notamment par les Ehpad, et les professionnels de santé libéraux comme les chirurgiens-dentistes, a ainsi réfléchi à une offre globale de désinfection pour lutter contre le risque infectieux. « L’idée est née d’un besoin du terrain, précisément un médecin généraliste qui intervient dans quatre Ehpad. Nous envisageons ainsi de déployer sur le marché, début juillet, une offre constituée de solutions de désinfection classique, combinée à des technologies pointues. Il s’agit d’une offre modulable car certains sites médicaux sont plus avancés que d’autres, en France et à l’étranger. L’objectif est de proposer une solution économiquement viable afin de permettre un gain de temps et de démobiliser des ressources humaines. Nous nous sommes appuyés sur notre expertise pour trouver des partenaires et des produits qui correspondent à chacune de nos cibles. Par exemple, nous allons proposer dans nos kits, une lampe UV, des solutions à base de peroxyde d’hydrogène ou encore une solution de désinfection par voie aérienne, ou de purificateur d’air à base de plasma, des partenariats que nous sommes en train de finaliser », détaille Jean-Pierre Boffy, PDG de Steam France.

Au-delà de cette offre clé en main, l’entreprise envisage la mise en place d’un service complet comprenant l’accompagnement des clients pour le respect des protocoles d’utilisation, jusqu’au retraitement des déchets à risque infectieux. « Nous travaillons actuellement avec la société Tesalys, avec qui nous sommes déjà en relation sur le marché international », confirme-t-il.

MARCHÉS INTERNATIONAUX

L’entreprise, qui affiche un CA de 12 M€ consolidés, détient cinq agences en France et trois filiales internationales (Casablanca, Tunis et Dubaï). Elle envisage de conquérir de nouveaux marchés à travers cette offre et d’autres services. « L’extension de notre activité sur la désinfection devrait booster nos ventes en France, marché qui représente pour l’heure, un millier d’établissements clients et la majorité de notre activité. Nous espérons ouvrir des marchés sur lesquels nous ne sommes pas et nous positionner davantage à l’export, l’objectif étant que l’international devienne un vrai relais de croissance, explique le président. Nous espérons une progression  de 15 % en France et étendre notre service dans des pays émergents, avec des plans de restructuration hospitalière ambitieux, où nous sommes présents comme le Sénégal où nous avons déployé des unités de stérilisation dans trois hôpitaux avant le confinement. » L’entité, leader sur le territoire national, qui a pour ambition « d’accompagner les professionnels de santé dans la durée; en fonction de l’évolution des structures, de la rotation du personnel » souhaite asseoir sa notoriété en Égypte où elle a récemment obtenu une première commande de consommables de stérilisation, et en Algérie, pays dans lequel le groupe sera présent d’ici la fin de l’année, son implantation ayant été retardée. En parallèle, la société développe des solutions informatiques qui sécurisent les processus de stérilisation, à travers sa filiale Satys, depuis une douzaine d’années. Du fait de la pandémie, cet axe de développement, qui intéresse déjà l’Inde, pourrait s’accélérer à grand pas, un enjeu de taille.

La société, qui a ainsi généré en 2019, 1 M€ à l’export ambitionne de quadrupler ce montant d’ici deux ans principalement en Afrique – passant d’une dizaine à une vingtaine de pays –, dans le Golfe persique et en Asie du Sud-Est.

Sur le marché national, l’entreprise vise également un autre créneau : les stérilisateurs à basse température. « Nous avons signé un partenariat avec la société américaine ASP afin de reprendre le suivi de son parc de stérilisateurs Sterrad « basse température », représentant 75 sites clients et la moitié du parc français. Le territoire national accuse un retard sur ce sujet, ce qui est problématique pour le traitement et la stérilisation des instruments thermosensibles tels que les endoscopes souples. Nous comptons 150 stérilisateurs dans l’Hexagone, contre 300 au Portugal. Nous sommes le pays européen qui en est le moins doté. C’est un véritable créneau pour se différencier », conclut le dirigeant.

Si l’entreprise a subi une baisse d’activité en France pendant le confinement, elle a de quoi espérer de beaux jours devant elle.