Stand 21 : à plein régime pour produire des masques

Depuis 50 ans, cette entreprise basée à Talant fabrique des combinaisons et du matériel pour les pilotes de courses. Romain Morizot, le dirigeant, a décidé de reconvertir sa chaîne de production pour produire des masques destinés au grand public.

C’est sa manière de participer à l’effort de guerre pour enrayer l’épidémie de Covid-19. Depuis lundi 23 mars, Romain Morizot dirigeant de la société talantaise Stand 21 qui produit initialement des équipements pour les pilotes de sport automobile depuis 50 ans, fabrique des masques de protection. « Dans un premier temps, nous avons fait don de nos stocks de masques FFP2 et FFP3 qu’on utilisait pour se protéger lors de la fabrication des casques en carbone. Puis quand j’ai entendu parler des problèmes d’approvisionnement, des vols ou encore de la revente sur le marché noir, je me suis dit qu’il fallait faire plus. Toutes les courses automobiles ont été reportées voire annulées, nous ne pouvions plus produire de combinaisons pour les pilotes. Mais, on sait concevoir des équipements de protection, sauver des vies est notre coeur de métier, alors pourquoi ne pas essayer ? », explique-t-il avant de poursuivre : « En temps normal, nous sommes surtout présents sur le marché international mais là, c’est justement l’occasion de donner du sens à notre activité au niveau du tissu local ».

« Nos masques s’adressent plutôt aux supermarchés, aux pompiers et à toutes les entreprises qui ne peuvent pas s’arrêter de tourner mais qui doivent protéger leurs salariés. Les masques qui sortent d’ici ne sont pas homologués pour les usages médicaux comme les masques FFP2 ou FFPT3. Ces types de masques doivent en effet répondre à un cahier des charges stricte et nous préférons ne pas faire courir de risques au personnel soignant. » En une semaine, cette entreprise qui compte habituellement une cinquantaine de salariés, est capable de produire plus d’un millier de masques. « Nous allons essayer d’augmenter nos capacités de production au fil du temps mais c’est compliqué car nous sommes passés d’une vingtaine de personnes à six actuellement en production. Tous sont bien évidemment volontaires. Les mesures de sécurité à respecter ajoutent une contrainte puisque tous les salariés doivent être espacés d’un mètre minimum », précise le dirigeant. Vendus au prix coûtant main-d’œuvre, ces masques à base de tissu microfibre déperlant sont lavables à 60 degrés et donc réutilisables.

Ils ont été réalisés à partir d’un patron de l’Institut français du textile et de l’habillement (IFTH) et de préconisations émises par différents CHU dont celui de Lille (Hauts-de- France) et validés par le CHU de Dijon. « Nous avons beaucoup travaillé avec le CHU de Dijon qui a été très réactif pour répondre à nos questions en matière de cahier des charges. » Il précise : « Nous faisons avec nos connaissances techniques sur les notions de résistance du tissu, de perméabilité mais dans ce cas de figure, c’est plus complexe, c’est la raison pour laquelle nous avions besoin d’être guidés par des professionnels de santé ». En plus des masques, Stand 21 travaille également à l’élaboration de surblouses lavables pour les soignants du CHU de Dijon : « Ils ont récemment lancé un appel, ils ont besoin de 10.000 blouses dans un délai de folie. Nous n’avons pas de matière première officielle mais on fait avec ce qu’on avait ». Romain Morizot, conclut : « Ce projet me vide la tête, les salariés qui produisent ces masques sont fiers. C’est positif, ça montre que malgré la tempête, on trouve des solutions. C’est comme cela que la Résistance s’organise. »