« Soutenir sur le long terme la production en France »

Bruno Arcadipane

Bruno Arcadipane appelle à l’accélération du pacte productif lancé par le Gouvernement.

Président du Medef Grand Est et membre du bureau national du Medef, Bruno Arcadipane appelle le pays en général et les entreprises à la solidarité.

Alors que la crise sanitaire a d’ores et déjà des conséquences dramatiques sur certains secteurs d’activité (transport, tourisme, hôtellerie, restauration, évènementiel, spectacle, logistique…), le président du Medef Grand Est a alerté le ministre de l’Economie Bruno Le Maire dès la fin février sur les risques d’une extension vers l’ensemble de l’économie.

« Il est indispensable de prendre des mesures immédiates et de plus long terme pour en diminuer au maximum les impacts sur l’emploi et la compétitivité. Comme l’a rappelé le président de la République, juguler l’épidémie est une urgence absolue et sauver nos entreprises sera déterminant dans la gestion et la sortie de la crise », note Bruno Arcadipane.

Si selon lui le Gouvernement a commencé à prendre les bonnes mesures, la désorganisation économique qui découle de cette crise va continuer à monter en puissance. « La priorité doit donc être donnée à des mesures d’urgence visant à soutenir les secteurs les plus rudement affectés où de nombreuses entreprises sont menacées de mettre dans les jours ou semaines qui viennent, la clé sous la porte. Ce sont ces secteurs là qu’il faut que l’Etat et les organismes sociaux aident extrêmement vite et extrêmement fort. Il est important que les dispositifs et mesures annoncées par le Gouvernement se déploient très vite et soient intensifiés sinon des milliers de PME risquent de disparaître ».

ACTIONS STRUCTURELLES DE LONG TERME

La mobilisation annoncée par les banques et Bpifrance, les reports d’échéances fiscales et sociales, les dispositifs de recours au chômage partiel sont donc, selon le Medef « des éléments positifs ».

« Mais, dans certains secteurs, ça ne suffira pas. Il faut maintenant sortir les Canadairs, les lances à incendies ne suffisent plus. Il faut des exonérations immédiates de charges pour les entreprises des secteurs qui connaissent depuis le début de la crise une baisse brutale de leur chiffre d’affaires.»

Par ailleurs, l’annonce présidentielle de la fermeture des crèches et des écoles jusqu’à nouvel ordre va conduire les entreprises à recourir au télétravail (qui est recommandé pour freiner la propagation du virus).

« Le télétravail n’est pas toujours possible pour certains métiers. Il faudra donc envisager des solutions de garde, prises en charge par la solidarité nationale », insiste Bruno Arcadipane. « Au-delà de ces mesures d’urgence, il faudra des actions structurelles de long terme destinées à rendre l’outil productif plus compétitif. Le pacte productif annoncé par le Gouvernement doit être accéléré et amplifié pour tenir compte de la situation exceptionnelle que nous traversons aujourd’hui et soutenir sur le long terme la production en France. Emmanuel Macron a parlé de reprendre le contrôle de notre destin. C’est une question de souveraineté que nous partageons totalement. »

RESTER SOLIDAIRES

L’organisation patronale est formelle : assurer la continuité économique, c’est soutenir la capacité nationale de rebond. Et ce parce que les entreprises sont les principales contributrices à la croissance, à l’emploi et aux finances publiques.

« Depuis le début de la crise, le Medef a mis en place plusieurs dispositifs afin de fournir à ses adhérents un maximum d’informations sur l’épidémie de COVID-19 et sur les mesures de soutien aux entreprises. En plus de l’organisation de visio-conférences avec les membres du réseau, le Medef a activé une messagerie dédiée pour répondre aux questions des entreprises. Dans cette période où la crise s’intensifie, nous appelons à l’union sacrée des entrepreneurs et les invitons à rester solidaires notamment dans la relation avec leurs fournisseurs (adaptation des contrats, des délais de paiement…) ».

Quant à la demande de la CFDT de reporter l’entrée en vigueur (prévue le 1er avril) de la réforme de l’assurance chômage, la décision revient au Gouvernement. « S’il venait à la prendre, il faudrait qu’il reporte également l’application de la taxe de 10€ sur les contrats courts, sous peine de pénaliser des entreprises déjà brutalement pénalisées par des baisses d’activité », insiste Bruno Arcadipane.