Après avoir créé OB Services en 2013, il vient de créer avec sa femme, Sandra Durupt, Roc et Gravillon, une société de vente et de location de pierres.
«Je souhaite faire découvrir aux gens les belles pierres », annonce Olivier Baquet. Depuis l’âge de ses virées en culotte courte avec « des cailloux plein les poches » jusqu’au moment où il a commencé à entasser des « cageots entiers de pierres rapportées d’un peu partout », en passant par le temps de sa découverte des alignements de menhirs, tumulus et autres dolmens de Carnac, dans le Morbihan, – alors qu’il y effectuait en 1992 son service militaire -, tout indiquait le chemin qu’il a fini par prendre.
Il a cependant commencé son parcours professionnel dans un tout autre domaine, comme mécanicien. En 1991, avec en poche un CAP, un BEP et un BAC Pro mécanique moto, il est employé chez Paris-Nord Moto, à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Puis, son service national dans la Marine l’éloignera de sa région natale. « Je ne rentrais plus. Cela m’a permis de découvrir le site mégalithique de Carnac et les mystères qui l’entourent. J’aime la Bretagne, la mer, la pierre et le végétal », souligne-t-il.
ARRIVÉE DANS L’AUBE
De retour en 1994 à Drancy, où il est né, il est embauché comme mécanicien poids lourds. Il y travaillera jusqu’en 1998. « Je passais mes week-ends à Eaux-Puiseaux, dans l’Aube, où mes parents avaient acheté une maison de campagne en 1984, quand j’avais onze ans », relate Olivier Baquet. Puis il quitte la région parisienne en 1998, pour venir travailler à Troyes en tant que mécanicien poids lourd chez Fraikin location. Et s’installe à Eaux-Puiseaux, dans la maison que ses parents lui vendent. « La maison étant située en bout de village, j’ai acheté le champ attenant. J’avais ainsi 1,5 hectare, que j’ai aménagé en jardin paysager avec bassin, cascade, galets et souches ».
En l’an 2000, suite à la vente par la société Fraikin de l’activité nacelle élévatrice à Loxam, il entre dans cette entreprise en tant que mécanicien, au service location. Il y restera jusqu’en 2010, date à laquelle il devient associé de SND, une société spécialisée en matériel électroportatif. « J’ai toujours travaillé dans le service. J’y suis dans mon élément », observe-t-il.
En 2013, il crée l’entreprise OB Services, spécialisée dans la réparation et le dépannage sur les chantiers et dans les ateliers. Grâce à son fourgon-atelier et à ses connaissances en électronique, mécanique et hydraulique, il intervient sur place pour réparer et assurer la maintenance de matériels variés. « C’est une société multi-services qui fonctionne bien », explique le chef d’entre- prise, qui consacre aujourd’hui trois jours et deux matinées par semaine à cette activité.
C’est également en 2013 qu’il rencontre Sandra Durupt et quitte son village. Ensemble, ils achètent une maison à Saint-André-les-Vergers. Dans un bassin de 35 m3, ils créent une piscine naturelle où poussent des plantes au milieu de poissons. Tout en continuant à cultiver ce goût pour les pierres, qui est devenu leur passion commune, au détour de balades.
ROC ET GRAVILLON
En 2019, Rocalia, le salon de la pierre naturelle à Lyon, sera le déclic qui décidera le couple à « monter une société pour vendre de la pierre ». « Tout s’est enchaîné facilement » après l’enthousiasme vécu lors de cette 3e édition de l’événement faisant la part belle aux roches ornementales et aux aménagements paysagers. C’est ainsi que l’entreprise Roc et Gravillon a ouvert ses portes en mars 2020. On peut d’ores et déjà y découvrir des monolithes, en forme de stalactites de 2 mètres de haut avec un cône de 40 cm de large, des galets de la taille d’un ballon de football, des plaques d’ardoise de 1,50 m de long, 40 cm de large et 20 d’épaisseur, des grosses pierres à trou en calcaire de Bourgogne de 3 ou 4 tonnes.
« Notre objectif est de faire découvrir les pierres aux gens, des petits gravillons jusqu’aux pierres allant jusqu’à 5 tonnes, en passant par les petits galets. On veut leur montrer que l’on peut réaliser des aménagements avec de la rocaille, de la terre. Et leur donner l’idée de planter de beaux arbres et d’installer des pierres pour réaliser une haie par exemple », explique le chef d’entreprise aubois, qui propose également un service de location de pierres. Avant d’ajouter : « Nous prenons le temps d’aménager l’espace et n’avons pas de business plan. Nous avons acheté un poids lourd et nous avons trouvé un terrain idéalement situé, en bordure de rocade. J’aimerais pouvoir y réaliser un showroom, avec de la pierre, du bois et du métal, dans différentes ambiances… avec un bassin sur le site ».
Même si l’entreprise n’a pu ouvrir que très peu de temps avant le commencement du confinement imposé par le Covid-19, Sandra et Olivier, respectivement DG et président de la SAS, ont pu déjà ressentir l’engouement des visiteurs : « Les gens ont envie de matières naturelles et reviennent au bois et à la pierre. L’avantage de la pierre, c’est qu’elle peut décorer – à l’intérieur comme à l’extérieur – une maison moderne, comme une maison ancienne. Et dans la pierre, on va retrouver la personnalité de celui ou celle qui l’a choisie ».
De belles rencontres, c’est ce que leur permet aussi l’activité de Roc et Gravillon. « Nous avons rencontré un mineur d’ardoise, en Belgique, un des derniers à travailler en horizontal. Il a accepté de nous vendre de l’ardoise à la seule condition que nous visitions la mine. Il a réussi à nous convaincre – même si Sandra est claustrophobe – à descendre sous la terre pour découvrir son travail. Nous étions comme dans un tunnel et trempés à observer l’extraction de l’ardoise à l’ancienne, à la mini-pelle et à la pelleteuse. Et on a rapporté de l’ardoise », se félicite-t-il.
Olivier Baquet a également noué un partenariat avec le sculpteur Jean-François Lemaire pour créer des incrustations de verre sur des plaques d’ardoise. « Le résultat est assez bluffant, fait-il valoir. D’ailleurs, je trouve que toutes mes pierres sont des sculptures ».
