Socater sauvé par un groupe lyonnais

Bertrand Pongan (à gauche) continuera de gérer les relations commerciales de Socater, rachetée par Serpollet, présidée par Sébastien Bonnet. (Photo : Journal du Palais)

Mise en liquidation judiciaire fin mai, l’entreprise dijonnaise spécialiste des infrastructures de réseaux vient de trouver un repreneur in extremis, Serpollet. Cette filiale de Serfim promet de conserver la quasi-totalité de la masse salariale.

Il s’en est fallu de peu pour que l’affaire ne se conclut pas. Mais Socater, entreprise spécialisée dans l’installation des réseaux, créée il y a 40 ans par Guy Pongan et reprise par son fils Bertrand Pongan il y a 11 ans, ne mettra finalement pas la clef sous la porte. La proposition de rachat par l’entreprise Serpollet devrait être approuvée le 9 juillet par le tribunal de commerce de Dijon, qui a rendu un avis favorable lors de l’audience du 3 juillet. Placée en liquidation judiciaire avec poursuite d’activité, Socater avait jusqu’au 28 août pour trouver une issue favorable. La procédure fait suite à de nombreux plans de redressements d’une entreprise familiale qui n’est pas parvenue à corriger le cap ces dix dernières années, malgré un carnet de commandes rempli et une belle réputation dans le BTP local.

« L’entreprise Socater était viable mais nous avons eu un début d’année compliqué avec des délais de paiements de certains clients qui se sont allongés », témoigne Bertrand Pongan, aujourd’hui évidemment soulagé d’une telle fin. Serpollet était en quelque sorte le dernier va-tout de la société dijonnaise qui cherchait depuis longtemps à renforcer ses fonds propres en s’alliant avec une entreprise. Filiale du groupe indépendant lyonnais de travaux publics Serfim – qui compte 2.000 collaborateurs – spécialisée depuis 140 ans dans le domaine des travaux publics, elle développe des compétences dans la création des réseaux d’énergie.

Les deux patrons se connaissent pour avoir déjà monté des dossiers en commun. Leurs entreprises partagent des valeurs humaines et un état d’esprit assez similaire. L’activité de Socater, complémentaire à celle de Serpollet, constitue pour cette dernière, une vraie force de développement. « Si on se montre assez habile, on sera capable d’allier les forces des deux entités pour aller chercher de nouveaux marchés », estime Sébastien Bonnet, PDG de Serpollet.

INSTALLATION DU SIÈGE SOCIAL À DIJON

Convaincu du potentiel dans la région, Serpollet souhaite inscrire ce rachat dans la durée. « Il y a six mois, on a lancé Serpollet Centre-Est dans l’idée de se développer sur le nord Bourgogne. En rachetant Socater, on va venir installer notre siège social pour l’instant basé à Sens, à Dijon », détaille le président directeur général. Surtout, la proposition de reprise montre aussi la volonté d’un groupe aux valeurs familiales, de conserver la masse salariale. Sur les 81 postes, quatre personnes vont être licenciées (des mécaniciens pour la plupart) mais 77 seront maintenus. « On s’est engagé pour reprendre la quasi-totalité du personnel, on est vraiment là pour que les choses soient pérennes », insiste Sébastien Bonnet. Déjà présente dans la région lyonnaise ainsi qu’à Paris, l’implantation de Serpollet, en pleine phase de croissance, dans la région n’est pas neutre. « Nous avons mis en place un plan de développement en Île-de-France en 2014-2015. Nous avons ouvert Serpollet Centre-Est fin 2018. En deux ans, on est passé de 500 à 800 personnes, ce rachat, c’est une belle opportunité pour nous », ajoute le repreneur. L’opération, dont le montant est resté confidentiel, table sur un retour à l’équilibre financier d’ici 2021:
« Nous allons devoir investir dans les deux ans à venir, des sommes assez importantes, de l’ordre de 2,5 millions». Bertrand Pongan quant à lui devrait assurer la direction commerciale de Socater, qui pourrait prendre le nom de Socater Dijon. Il reste président de sa holding qui détient une autre filiale, le bureau d’études dijonnais Rétys. Spécialisé dans les infrastructures de réseaux, ce dernier devrait assez logiquement être amené à travailler main dans la main avec Serpollet.