SNCF Réseau met le paquet sur les trains du quotidien

Crédit: SNCF Réseau.

L’établissement public va investir 2 Mds€ sur 10 ans pour rénover le réseau existant en Occitanie.

Près de 380 M€, c’est ce que SNCF Réseau prévoit d’investir cette année sur le réseau ferré national en Occitanie. Au total, près de quarante sites sont affectés par ces travaux d’ampleur qui concernent aussi bien des opérations de modernisation des voies, le renouvellement de caténaires, des travaux de signalisation, la suppression de passages à niveaux (dont ceux de Muret et de Montaudran, pour 23 et 50 M€), des renouvellements d’aiguillages que l’érection d’ouvrages d’art avec notamment la création d’un pont ferroviaire à Paulilles dans les Pyrénées-Orientales, la mise en accessibilité des gares ou encore la construction pour un coût de 95 M€ de la gare de Nîmes Pont du Gard sur la ligne à grande vitesse de l’axe Paris-Barcelone, qui doit ouvrir en décembre 2019. Parmi ces gros chantiers figure celui de Matabiau, qui accueille chaque jour 430 trains et 50 000 voyageurs contre 150 000 demain lorsqu’elle sera connectée à la troisième ligne de métro. Le nœud toulousain fait partie d’un vaste projet d’aménagement urbain dont le chantier perturbe fortement la circulation aux abords de la gare. Mais au long des voies, d’autres travaux mobilisent les équipes de SNCF Réseau en vue de fluidifier la gestion du trafic ferroviaire : les postes d’aiguillages de ce carrefour devraient être d’ici, l’an prochain, regroupés dans une même tour de contrôle qui pilotera la circulation des trains de Muret à Villefranche-de-Laura-gais et Castelnaudary.

RENFORCEMENT DES TRANSPORTS DU QUOTIDIEN

L’objectif de ses travaux, qui devraient s’élever, sur 10 ans, à près de 2 Mds€ en Occitanie – sur un total de 34 Mds€ investis dans l’ensemble de l’Hexagone au cours de la décennie dans le cadre du contrat pluriannuel de performance conclu entre l’État et SNCF Réseau –, est de « faire rouler plus de trains là où c’est pertinent pour anticiper la hausse du trafic attendue par l’ouverture à la concurrence et la densification des métropoles ». Selon Pierre Boutier, directeur territorial Occitanie de SNCF Réseau, l’établissement public, qui, via ses 3800 collaborateurs, est en charge de l’entretien, de la maintenance et le développement de l’infrastructure ferroviaire en France, l’Occitanie fait en effet face à « une véritable dynamique du trafic ferroviaire », liée à la poussée démographique régionale. « La priorité est de rénover le réseau existant, poursuit Pierre Boutier, ce ne sont plus les lignes nouvelles », rappelant les propos d’Élisabeth Borne, la ministre chargée des Transports, alors que s’engagent au Parlement les discussions sur le projet de loi d’orientation des mobilités (Lom) et que les élus de la Région bataillent toujours pour sauver ce qui reste de la future ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse.

OUVERTURE À LA CONCURRENCE

Du fait de l’entrée en vigueur du nouveau pacte ferroviaire et de la mise en concurrence des activités de transport de voyageurs, une nouvelle gouvernance doit se mettre en place d’ici 2020. Le plan prévoit en effet la création d’une société holding, dénommée SNCF, et de deux sociétés anonymes filiales, SNCF Réseau et SNCF Mobilités, qui regroupera toutes les activités de transport de personnes. Les régions pourront ainsi dès décembre 2019 attribuer le marché des TER à d’autres opérateurs que SNCF Mobilités. À la différence de l’Occitanie qui a renouvelé sa confiance à l’opérateur historique, trois régions ont décidé d’organiser des appels d’offres en ce sens : Paca, les Hauts-de-France et les Pays-de-la-Loire. L’État lui-même prévoit d’ouvrir à la concurrence deux lignes de train d’équilibre du territoire, Nantes-Bordeaux et Nantes-Lyon, en 2022. Du côté du fret, soumis à la concurrence depuis plusieurs années, une cinquième autoroute ferroviaire vient d’ouvrir à la mi-février en Occitanie. Reliant Barcelone à Bettembourg au Luxembourg, elle équivaut à 25 000 camions en moins par an. Une goutte d’eau sachant qu’on table sur une croissance de 30 % du trafic de marchandises d’ici 2030, soit un million de camions supplémentaires sur les routes européennes…