Cette année encore, SNCF Réseau poursuit ses efforts pour moderniser les infrastructures ferroviaires régionales. Au programme : 250 chantiers dont 39 chantiers de plus de un million d’euros, avec trois objectifs en ligne de mire : renforcer la sécurité, améliorer la régularité des trains et innover pour plus de performance.
Faisant suite à un diagnostic du réseau ferroviaire régional, ligne par ligne – pour donner une vision globale de l’état de l’infrastructure et alimenter la réflexion sur les perspectives de développement des lignes de desserte fine du territoire et des lignes dédiées au fret- en 2020 et 2021 SNCF Réseau Bourgogne Franche-Comté aura investi près de 800 millions d’euros, dont plus de 220 millions d’euros (soit 27 %) cofinancés notamment par l’État, la région et l’Union européenne. Cet investissement s’ajoute aux 100 millions d’euros consacrés chaque année à la maintenance quotidienne du réseau. Chaque jour, 3.600 collaborateurs de SNCF Réseau sont mobilisés sur le territoire pour relever ces défis. Ces fonds débloqués visent trois objectifs fondamentaux : renforcer la sécurité des circulations (216,3 millions investis en 2021), améliorer la régularité des trains (142,4 millions d’euros) et investir dans les nouvelles fonctionnalités du réseau (30,2 millions d’euros).
PRÉVENIR L’USURE DU RÉSEAU
En matière de sécurité, l’essentiel de l’enveloppe porte sur la modernisation des voies. En effet, les voies ferrées ont une durée de vie limitée. Les conditions climatiques, les circulations, le tonnage des trains, la fréquence de passage et la vitesse déforment les rails et le ballast avec le temps. On retire alors les rails, les traverses et le ballast usagés pour le remplacer par des éléments neufs. Un budget de 180,6 millions d’euros a été débloqué en Bourgogne Franche-Comté, avec pour les deux plus importants chantiers en termes d’investissement : la modernisation de la voie entre Châtel-Gérard (89) et Thoste (21) sur la LGV Paris / Lyon pour 55 millions d’euros et celle de la ligne des horlogers entre Besançon et Le Locle en Suisse pour 49 millions d’euros co-financés, dans le cadre du contrat de plan État/région, par le Conseil régional (19,417 millions d’euros), l’État (19,417 millions d’euros), Interreg (six millions d’euros) et SNCF Réseau (4,165 millions d’euros). Viennent ensuite 19,5 millions d’euros investis dans un vaste chantier de renouvellement d’aiguillages, 10,6 millions d’euros consacrés à la modernisation d’ouvrages d’art et enfin, 5,6 millions d’euros dédiés à la modernisation des passages à niveau. Sur cette thématique, SNCF Réseau innove en proposant depuis l’automne, en partenariat avecWaze et la société Coyote une fonctionnalité qui avertit les utilisateurs de ces applications lorsqu’ils approchent d’un passage à niveau. Ces deux outils représentent une aide supplémentaire précieuse de renforcement de la vigilance à l’approche d’un passage à niveau, complétant la signalisation, et la vigilance indispensable au respect des règles du code de la route.
Sur la question de la régularité, 142,4 millions d’euros sont fléchés dans de grands chantiers de modernisation de la signalisation et des installations électriques : informatisation de poste d’aiguillage, enfouissement des câbles, installation de dispositifs de sécurité contre la faune sauvage, modernisation de la sous-station électrique et de portique caténaire, ou encore, déploiement de la fibre optique et du système GSM-R (standard européen de télé- communications ferroviaires sans fil). Ce dernier permet de relier les équipes à bord des trains aux équipes au sol chargées de la régulation, de la circulation et de la maintenance du réseau.
La commune d’Arbois (39) est la première commune dotée d’un pylône GSM-R en Bourgogne Franche-Comté. À terme, ce sont 14 pylônes qui seront installés le long de la ligne ferroviaire d’ici 2022, dans le cadre du contrat de plan État-région pour un montant total de 13 millions d’euros.
GARES ACCESSIBLES ET INNOVATION AU SERVICE DE LA PERFORMANCE
La Bourgogne Franche-Comté compte 205 gares. Parmi elles, on dénombre 13 gares nationales et 20 gares régionales inscrites au Schéma directeur régional d’accessibilité (SDRA). Dix gares régionales sont désormais accessibles aux personnes à mobilité réduite, dont quatre gares TGV : Montbéliard, Beaune, Dole, Belfort, Lons-le-Saunier, Cosne-Cours-sur-Loire, Belfort-Montbéliard TGV, Besançon Franche-Comté TGV, Mâcon Loché et Le Creusot-Montceau TGV, soit un montant total de près de 40 millions d’euros investis entre 2018-2020. Huit gares régionales seront accessibles ou en travaux d’ici fin 2021 : Dijon-Ville,Besançon-Viotte,Montbard, Auxerre, Avallon, Clamecy, Morteau et Le Valdahon, pour un montant de 70,4 millions d’euros. Treize autres gares régionales sont à l’étude par SNCF Gares & Connexions : Chalon-sur-Saône, Mâcon, Nevers, Vesoul, Pontarlier, Lure, Tournus, Saint-Jean-de-Losne, Sens, Saint-Claude, Mouchard, Decize et Montchanin. Concernant plus spécifiquement la gare de Dijon, qui accueille envrion 16.000 voyageurs chaque jour, les travaux ont débuté en février 2020. Avec un budget de 39,4 millions d’euros cofinancés par l’État (56 %), la région (39 %) et Dijon métropole (5 %), ce chantier verra sa première phase s’achever au premier trimestre 2021 avec la mise en service des ascenseurs sur le quais 4 et 5 (voies de G à J). Dès le 15 février, les travaux vont se poursuivre pour la mise en accessibilité des quais restants d’ici à la fin de l’année.
Levier essentiel de la performance du réseau ferré de demain, l’innovation fait l’objet d’une véritable ambition chez SNCF Réseau. En BFC, depuis 2017, par le biais de sa filiale Altametris, l’entreprise déploie une combinaison de drones et d’intelligences artificielles pour surveiller plus de 3.100 kilomètres de voies et 3.600 ouvrages d’art. Les technologies numériques ne sont pas en reste avec des tablettes nomades qui permettent aux agents de la maintenance de disposer des informations nécessaires et d’en collecter en direct sur le terrain : photos, mesures, données… Développé avec la Start-up Itesens, le coupon connecté envoie automatiquement les données de température aux agents qui peuvent ainsi surveiller les installations en temps réel. Enfin, les capteursVigizone permettent d’anticiper la dégradation des circuits de voie permettant l’espacement des trains pour une circulation en toute sécurité. Quand une baisse de performance est détectée, une équipe de maintenance est dépêchée sur place pour une intervention avant la survenue de l’incident.