Pour lutter contre la fracture numérique et pallier la fermeture des guichets dans les gares, la SNCF et la Région Bourgogne-Franche-Comté mettent en place de nouvelles solutions pour acheter son billet TER.
La mobilité partout et pour tous. Le message martelé par Michel Neugnot, vice- président du Conseil régional de Bourgogne-Franche- Comté en charge notamment des questions sur le transport, le 17 juillet à Dijon, est on ne peut plus clair. Avec la disparition programmée des guichets dans les gares régionales, la collectivité devait trouver une alternative pour permettre à tout-un-chacun d’acheter son billet.
C’est chose faite avec la mise en place depuis mi-juillet d’un nouveau canal de distribution des titres de transports régionaux, via les buralistes. « Une manière, justifie Michel Neugnot, de mettre le titre de transport à portée de pied ». Comprenez, d’éviter d’utiliser sa voiture pour aller acheter à la gare son billet de train.
Une initiative qui paraît détonner dans la palette numérique mise en place et de longue date par la SNCF. Selon elle, 80% des billets longue distance sont achetés de façon dématérialisée ; et un billet TER sur deux est aussi réservé par ce canal. « Cette évolution est forte, soulignait Éric Cinotti, directeur régional SNCF Mobilités TER, mais nous avons de plus en plus de personnes qui prennent le train et une certaine population est toujours en difficulté pour accéder à ces outils numériques ». En collaboration avec le Conseil régional, la SNCF développe donc une palette de solutions à contre-courant de la révolution numérique engagée ces dernières années. Depuis le 1er janvier, le voyageur peut déjà acheter son titre de transport par téléphone et le recevoir par La Poste dans un délai de 48 heures. Des commerces et lieux publics à forte amplitude horaire pourront demander à bénéficier du nouvel outil d’édition des titres de transport développé par l’entreprise ferroviaire. Il équipe déjà depuis mi-juillet un buraliste dans le Jura, le Tavellois à Tavaux, dans le cadre d’une convention de partenariat signée avec la confédération nationale des buralistes. Parmi les lieux identifiés pour ce type de distribution figurent légitimement des endroits plus éloignés des gares comme en Haute Côte- d’Or ou dans l’Auxois-Morvan. À partir du 8 octobre prochain, il sera aussi possible de voyager sans titre matériel grâce à la remise d’un code de dix chiffres par SMS ou téléphone.
ARCHITECTE DES MOBILITÉS
Derrière la question de la distribution de titres de voyage, c’est surtout l’enjeu des fermetures de guichets dans les gares qui se pose. « L’objectif d’ici 2021 est d’en fermer 20 sur les 39 de la région, mais uniquement si le maire accepte les solutions alternatives que nous proposons », précise Michel Neugnot. Dans un enjeu de développement durable et d’équilibre des territoires, la Région doit définir des périmètres de mobilité et organiser un système d’information multimodal. Cette nouvelle architecture des mobilités que le Conseil régional met progressivement en place prévoit notamment de définir une trentaine de bassins de mobilité combinant les 103 intercommunalités de la région. Mais aussi de réfléchir avec les collectivités locales, les entreprises, les syndicats professionnels – la mobilité pourrait devenir un thème de négociations salariales obligatoire selon le projet de loi – à mettre en place des interconnexions entre les transports en commun mais aussi la marche, l’automobile partagée ou encore le transport à la demande.
En chiffres
-60.000 voyageurs par jour
-600 TER circulent par jour en Bourgogne-Franche-Comté
-206 gares
-2.500 kilomètres de lignes exploitées
