Snam investit 25 M€ et veut embaucher plus de 600 personnes

SNAM

Installé à Viviez dans l’Aveyron, Snam est le leader européen du recyclage des batteries.

La PME aveyronnaise de 140 salariés vient de lancer un énorme projet pour produire des batteries neuves à partir de composants recyclés.

À Viviez, près de Decazeville, le projet Phoenix déploie ses ailes. Lancé, en 2018, par l’entreprise Snam, leader européen du recyclage des batteries, Phoenix devrait permettre à cette société de 140 salariés de s’envoler dans une nouvelle dimension. Pas moins de 25 M€ sont en effet prévus sur six ans, pour développer de nouveaux sites de production de batteries neuves, issus à 80 % de matériaux recyclés. Ce programme très ambitieux devrait générer la création de 645 emplois. Pour l’heure, deux nouveaux ateliers ont été mis en service, regroupant une cinquantaine de personnes.

« C’est l’aboutissement de plusieurs années de recherche avec le CEA Tech, précise Éric Nottez, le président de Snam. Nous avons développé au cours des années un savoir-faire unique pour traiter et recycler la quasi-totalité des composants de batteries de tous types. Avec ce nouveau projet, nous proposons un concept innovant permettant la réalisation d’un produit neuf à partir d’éléments de récupération. Ces batteries sont destinées au stockage d’électricité pour l’éolien, le photovoltaïque, les immeubles ou usines. Autant de marchés en plein essor qui offrent un potentiel énorme. »

Une nouvelle étape dans la diversification pour Snam qui a souvent été pionnière dans son domaine. Créée en 1977, en région lyonnaise, la Société nouvelle d’affinage des métaux a pris son essor avec la création du site aveyronnais en 1988, avant d’être reprise par le groupe belge Floridienne, en 2001.

UN MARCHÉ COLOSSAL

Investissements importants en R&D (1 M€ par an) et adaptation technologique permanente ont permis à l’entreprise de recycler tous types de batteries usagées, allant des téléphones portables aux équipements les plus lourds. Dès 2010, Snam était en pole position sur le marché européen des voitures électriques mais les volumes étaient alors très faibles. Cinq ans plus tard, la demande explosait.

« En 2015 et 2016, dans un contexte de ralentissement du secteur, nous avions déjà investi 12,5 M€ dans le traitement des batteries lithium-ion destinées à la mobilité électrique et aux véhicules hybrides », précise Éric Nottez. En trois ans, le tonnage de produits à recycler a doublé. Snam reçoit, aujourd’hui, 9 000 tonnes par an en provenance de 32 pays et réalise près de 9 M€ de CA. Il faut dire que l’entreprise travaille avec les plus grands constructeurs automobiles. Elle est même le recycleur exclusif de Toyota. L’entreprise exporte aussi son savoir-faire en Allemagne, en Scandinavie, aux États-Unis ou encore au Japon.

Le carnet de commandes déjà bien plein va se garnir un peu plus avec le programme Phoenix, soutenu par l’État et la Région. « Le marché européen représente 300 000 tonnes, c’est colossal, assure Éric Nottez. La concurrence est peu nombreuse mais de grands groupes veulent se lancer sur ce secteur très porteur. Avec Phoenix nous prenons une longueur d’avance. » Pour agrandir ses installations, Snam a fait le choix de revitaliser d’anciennes friches industrielles en Aveyron, en privilégiant les entreprises locales.

Reste à recruter plus de 600 salariés. Pas si simple, d’autant qu’il n’existe pas d’école pour ces métiers mais Snam est prête à former les nouveaux venus.