Satt Sayens : catalyseur régional d’innovations depuis 2013

Cet été, la Société d’accélération du transfert de technologies (SATT) Sayens en Lorraine, Sud Champagne-Ardenne et Bourgogne Franche-Comté publiait son rapport d’activité 2019 et annonçait le renouvellement du soutien financier de l’État, pour la mise en place d’un nouveau plan stratégique sur la période 2020-2022. L’occasion de retracer les succès et avancées qui ont rythmé la vie de cette structure née fin 2013.

Engagée au quotidien pour soutenir et articuler les mondes de la recherche et de l’entreprise autour de l’innovation, la Satt Sayens a détecté 650 projets d’innovation et a investi 21 millions d’euros dans 108 de ces projets depuis sa création fin 2013. La société a conclu 61 contrats de licence qui ont généré deux millions d’euros de revenus. En matière de coopérations R&D, activité assurée pour le compte de l’université de Bourgogne et AgroSup Dijon, Sayens enregistre un chiffre d’affaires de six millions d’euros, en croissance constante. Elle compte 200 collaborateurs (ingénieurs, techniciens) et chercheurs impliqués au travers de huit expertises métiers (agro-environnement, agroalimentaire, vigne et vin, Santé et dispositifs médicaux et bien-être, matériaux et technologies, modélisation et simulation numérique, Technologies de l’information et de la communication (TIC) et Sciences humaines et sociales (SHS), bio-Industries).

Devenu également un acteur tremplin de l’écosystème deeptech, l’organisme a généré la création de 22 start-up, dont 12 sont issues de projets de maturation. Elle compte quelque 348 projets en portefeuille répartis comme suit : 8 % en Santé et dispositifs médicaux (SDM), 30 % en Matériaux, procédés, chimie (MPC), 23 % en TIC et en SHS, 19 % en Agrosciences, ressources naturelles et environnement (ARNE). Pour Sayens, l’année 2019 a été marquée par l’organisation et sa participation à un ensemble d’actions phares dédiées au transfert de technologie et à la création de start-up : l’opération « Team-to-market » menée en partenariat avec les SATT Conectus (Bas-Rhin), et SATT Nord avec le soutien financier de la région Grand Est, pour détecter des entrepreneurs susceptibles de renforcer et développer les start-up « maturées » par les SATT ; le lancement du premier hackathon de la recherche publique « Immersion Deeptech » en coopération étroite avec la délégation CNRS Centre Est ; le Deeptech Tour de Bpifrance ; l’Odyssée de l’Innovation dans le cadre du partenariat avec la French Tech Lorraine – Lorn’Tech, visant à stimuler le transfert de technologie et l’émergence de start-up deeptech en Lorraine ; et enfin, la récompense de deux projets start-up détectés et soutenus par Sayens au concours i-PhD, créé par le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, en partenariat avec Bpi-france. « Grand Prix » du concours, le projet dijonnais SON propose une solution pour améliorer les procédés catalytiques dans le cadre de la fabrication de produits chimiques en grande quantité, et le projet bisontin Aniopac, « lauréat 2019 », développe quant à lui une mini-pile à hydrogène pour révolutionner le marché des « portables » (voir encadrés). Pour l’avenir, le plan 2020-2022 ambitionne d’être encore davantage en phase avec les enjeux et attentes. D’être à l’écoute de ce dernier pour accroître les réponses aux besoins d’innovation des entreprises et créer des opportunités concrètes pour les équipes de recherche de ses actionnaires, de ses partenaires et de son territoire. La reconduction de l’activité de la Satt par le gouvernement, annoncée en juin dernier, s’accompagne de la dotation d’une nouvelle tranche de financement de 14 millions d’euros. « Le travail de Sayens porte ses fruits, nous sommes ravis de la reconnaissance de l’État qui mobilise un nouveau financement pour soutenir l’innovation française et celle de notre territoire. Plus que jamais notre société a besoin d’une recherche forte et créative, qui sait répondre aux besoins et enjeux d’innovation des entreprises », a souligné Catherine Guillemin, président de Sayens.

Une mini-pile à hydrogène aux applications multiples

Docteur en science des matériaux, Maya Geagea s’attelle au projet Aniopac en 2018 pour deux ans de maturation. Né de plusieurs années de recherche menées par Bernard Gauthier-Manuel, chercheur CNRS au sein de l’Institut bisontin Femto-ST ; le projet a fait l’objet d’un financement par la Satt Sayens dans le but de donner naissance à une startup. Aniopac, c’est une mini pile à combustible basse température à conduction anionique fonctionnant avec une source de dihydrogène intégrée. Elle est constituée essentiellement de silicium et usinée par des procédés de micro-fabrication facilement transposables et à faible coût. La mini pile possède deux avantages forts : supprimer le platine, un catalyseur cher et rare, et permettre la miniaturisation du produit. Elle peut être utilisée pour des applications nomades : portables, cartes à puces, capteurs, IoT (internet des objets). La membrane en silicium peut, quant à elle, être utilisée pour d’autres applications tels que les capteurs, l’électrolyse.

SON : catalyseur moins polluant et réutilisable

Près de 90 % des transformations chimiques en milieu industriel font appel à des réactions de catalyse (accélération) pour la synthèse de produits chimiques en grande quantité. Porté par le docteur en chimie et entrepreneur deeptech Jérémy Paris et l’Institut de chimie moléculaire de l’université de Bourgogne (ICMUB), le projet SON propose une solution sur mesure, originale et complète pour améliorer les procédés catalytiques. Le cœur de cette solution est le développement de nouveaux nanocatalyseurs. Ces derniers offrent l’avantage d’une meilleure performance de catalyse, d’une chimie moins polluante mais surtout d’une récupération facilitée et leur réutilisation pour une nouvelle catalyse.