Sartech Packaging lance une nouvelle activité

Parce qu’elle était spécialisée dans la vaisselle en matière plastique réutilisable et recyclable à destination de l’évènementiel et des métiers de bouche et affiliés, Sartech Packaging a été touché de plein fouet par la pandémie.

En 2020, Sartech Packaging a perdu 40% de son activité. De quoi être désemparé quand on sait que cette entreprise en forte croissance avait réalisé un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros en 2019 avec un effectif de douze salariés. Décidant de valoriser son savoir-faire industriel dans la plasturgie, la PME bazeillaise afin de limiter la casse et trouver du travail à une partie de son personnel a alors réalisé un nouveau produit, le « Tecomask », adapté à la situation du moment mais aussi aux utilisations professionnelles et de loisirs.

Sous la conduite d’Yves Carcenac, son dirigeant fondateur, tout un processus de création, de réflexion et de R&D s’est mis en marche : études de marché, design, prototypage, industrialisation, optimisation pour arriver il y a un mois à la commercialisation du « Tecomask » via un site en ligne et sous la marque déposée « Sarprotec ». La PME de Bazeilles s’était déjà reconvertie une première fois en 2008, suite à la crise financière, en se restructurant dans la production d’emballages alimentaires plastique « premium » réutilisables. Cette fois, elle s’est positionnée sur la production de masques de protection éco-responsables en espérant atteindre un volume mensuel de 27 000 produits. Un pari forcé et complexe qui a pu être porté à maturité grâce à la politique d’investissement et de modernisation appliquée depuis plusieurs années dans l’entreprise (robotisation, automatisation), s’affichant comme un exemple du modèle de « l’industrie 4.0 ».

« L’ambition était de fabriquer un produit innovant et se démarquant de ceux déjà existants, en ciblant les défauts et limites des masques actuels, afin de proposer une solution alternative la plus aboutie et qualitative possible », explique Yves Carcenac. Réutilisable à l’infini si ce n’est le filtre à remplacer, le Tecomask est facile à porter et économique. 1 000 masques en plastique ont déjà été vendus à ce jour en attendant une utilisation plus intensive des réseaux sociaux. Public visé : les particuliers voulant se protéger des virus, du pollen et de la poussière, les artisans du BTP, les salariés des fonderies, les peintres, les plaquistes et les employés des services d’aide à la personne. Une alternative qui a permis de ne pas trop réduire la voilure en attendant un retour à la normale.

TSC A PROTÉGÉ SES EFFECTIFS

À Angecourt, à quelques kilomètres de là, l’entreprise TSC (Textiles Synthétiques cardés) a vécu elle aussi une métamorphose économique dès le premier confinement. En mars 2020, elle a opéré un véritable virage pour ne pas fermer rideau. Experte dans la confection de linges de maisons pour les hôtels et maisons de retraite, la PME dirigée par Olivier Wery, mise à mal par le Covid se réoriente dans la fabrication de masques et blouses jetables. D’abord à destination des personnels soignants, en lien avec l’ARS, puis pour les particuliers. « Il fallait innover pour survivre et pérenniser nos emplois ». Accompagnée par la Région Grand est, la société a investi 300 000 euros dans l’achat de deux machines et embauché des couturières. Elle a depuis fabriqué 7, 5 millions de masques chirurgicaux et 60 000 masques par semaine imprimés au logo de commerces, entreprises et collectivités locales de toute la France qui souhaitaient véhiculer leur communication. Mais au bout du compte, Olivier Wery est amer: « On m’a vite oublié et aujourd’hui, l’Etat passe par de grosses boîtes françaises pour importer des masques produits en Chine par containers. On nous a laissés progressivement sur le bord de la route et j’ai dû réduire mon nombre de salariés de 35 à 30 ». Ses principaux clients étant toujours inactifs, il craint pour la suite de l’année 2021.