RTE accompagne les ambitions régionales sur l’électricité verte

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En Bourgogne Franche-Comté, la filiale d’EDF chargée du transport de l’électricité annonce 164 millions d’euros d’investissement d’ici 2021 dans le renouvellement du réseau et sa numérisation. Favoriser l’accueil de nouveaux sites de production d’énergies renouvelables (ENR) fait aussi partie de ses objectifs.

Si l’électricité arrive à bon port chez les particuliers comme chez les plus gros industriels, on le doit à RTE, Le Réseau de transport d’électricité filiale d’EDF. La délégation Bourgogne Franche-Comté (BFC) déploie sur le territoire 190 postes électriques, plus de 7 000 kilomètres de ligne à haute et très haute tension, gérés par 119 salariés sur sept sites. Elle a investi 46,4 millions euros en 2018 pour le renouvellement du réseau, sa numérisation et le raccordement de nouveaux sites de production d’électricité, classique ou verte, et s’engage sur un plan de 164 millions d’ici 2021. Dans une région où le parc d’électricité verte constitue 80 % du parc régional de production (voir encadré) et qui s’est donné pour objectif de devenir une région à énergie positive à horizon 2050, RTE a un rôle à jouer pour favoriser le développement de la production d’ENR. « Nous avons besoin des investissements portés par RTE pour déployer un mix énergétique en région », a rappelé Frédérique Colas, vice-présidente de la Région en charge de la transition écologique et de l’environnement, lors de la présentation du bilan régional de RTE à l’hôtel de région, début mai. Cet enjeu fait d’ailleurs l’objet de travaux communs menés dans le cadre du renouvellement du Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) : « Le schéma va être révisé pour mettre en cohérence les objectifs du Sraddet et les capacités de raccordement possibles sur le territoire. Notre point fort étant que RTE est dans cette dynamique d’adapter le réseau en direction de la transition énergétique ».

RACCORDER ET GÉRER LES ENR

Les 164 millions d’euros d’investissement programmés par RTE, s’ils ne servent pas uniquement à accueillir le développement des énergies renouvelables, sont toutefois destinés à des actions qui en favoriseront l’intégration, qu’il s’agisse de l’amélioration du réseau ou de sa numérisation. Elisabeth Bertin, déléguée RTE BFC, a d’ailleurs rappelé l’ambition du groupe de « devenir le premier réseau de transport européen qui allie l’électrique et le numérique ».

Ce dernier est destiné à apporter en particulier une meilleure connaissance du réseau en temps réel pour l’exploiter au plus près de ses capacités, un atout lorsque l’on est confronté à des flux d’énergies renouvelables par nature plus variables. Avec le développement des ENR, ces flux variables vont augmenter dans le mix énergétique, ce qui conduit RTE à expérimenter le stockage d’énergie sur trois sites pilotes en France, dont un sur la commune de Fontenelle (21), via le programme de test Ringo : « Si en face des pointes de production nous n’avons pas la consommation, comment faire ? Nous devons inventer de nouvelles solutions, l’une d’entre elles étant le stockage temporaire dans des batteries de grande taille », a précisé Elisabeth Bertin.

46,4 millions d’euros d’investissement en 2018 pour RTE
Construction d’un poste électrique (Doubs).
Reconstruction de 20km de ligne aérienne et 2,5 km de ligne souterraine (Saône-et-Loire).
Nouvelle ligne souterraine de 6km en construction (Yonne).
Pour 2019 : mise en service de Ringo, création d’un poste électrique aux Varoilles (Doubs) pour accueillir des énergies renouvelables.

Des ENR en développement mais pas d’autonomie énergétique
Le parc d’ENR se développe : le parc éolien a augmenté sa capacité de 10,6 %, les bioénergies de 75,4 %, le solaire de 12, 9 %.
Les ENR représentent 80 % du parc de production mais assure une autonomie équivalente à 12 % (9,5 % en 2017) des besoins en consommation, contre 23% au national. La région importe 75 % de son électricité auprès des régions voisines.
La production régionale est en croissance de 20 %, à hauteur de 3,5 TWh, avec une forte augmentation de la part des ENR : bioénergies (+37,5 %), hydraulique (+29 %), solaire (+24 %) et éolienne (+19 %). L’éolien représente dans la région 40 % de la production d’énergies devant l’hydraulique (24 %).
La consommation, 20 TWH, est stable (-1,5 % en 2018), en Bourgogne Franche-Comté comme en France, depuis 2010.