Retraites : les avocats toujours mobilisés

Avocats

Ils sont toujours en colère. Les avocats du barreau de Reims et par extension, de toute la France, ont continué la grève qu’ils avaient débutée le 6 janvier dernier, en opposition à la réforme de leur système de retraite.

Ils étaient une centaine sur les marches du Palais de Justice, lundi dernier, pour réaffirmer leur farouche opposition à la réforme de leur système de retraite, décidée par le Gouvernement. Rapide rappel : il s’agit de faire passer les cotisations des avocats de 14 à 28% et de puiser dans la réserve de leur caisse dont la coquette somme s’élève à 2 milliards d’euros. « Notre caisse a son autonomie, elle se gère, s’assume, supporte des risques en ne demandant pas à l’État de compenser », indique Eric Raffin, bâtonnier de Reims. « Depuis plusieurs années maintenant, on tue la justice, on privilégie les statistiques au détriment de l’humain. C’est une attaque supplémentaire à l’encontre du monde du droit, déjà éprouvé par les nombreuses réformes », poursuivait-il, mégaphone en main.

20% DES AFFAIRES PÉNALES TRAITÉES

Les avocats du barreau de Reims défendent « un système solidaire, qui paye les retraites des plus âgés ». Ainsi, certains avocats déjà retraités, étaient venus soutenir leurs collègues en activité. « On se doit d’être solidaire, c’est un système qui fonctionne, qui est bénéficiaire, je ne vois pas pourquoi on y toucherait », relevait l’un d’entre eux. Le barreau de Reims est mobilisé depuis le 6 janvier et compte continuer le mouvement, « jusqu’au retrait de la réforme ». Concrètement, ce sont plus de 90% des avocats qui sont en grève, bloquant ainsi tout un système. La semaine du 6 janvier, seuls 20% des affaires pénales ont pu être traitées, « ce qui est certes handicapant, mais une grève pour qu’elle soit visible et efficace, doit bien avoir un impact. » « Nous avons exigé que des propositions soient formulées, que des garanties solides soient données pour préserver l’autonomie de notre régime et que les avocats ne perdent pas 1 euro », soulignait de son côté, Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des Barreaux, à la sortie de son entrevue avec Nicole Belloubet, le 13 janvier dernier.