Reprise des chantiers pour « mieux vivre sa ville »

Les grues ont grignoté plusieurs immeubles pour laisser la place, à terme, à des îlots de circulation.

Après deux mois d’arrêt, les chantiers de la Ville de Reims ont redémarré, dont celui situé à Croix Rouge, et avec eux, la reprise du Nouveau Programme de Renouvellement Urbain (NPRU), chiffré à 34 millions d’euros pour la seule année 2020. En parallèle et afin de marquer le coup, les élus et bailleurs sociaux ont signé une charte de « gestion des chantiers ».

Les pelleteuses ont repris du service dans le quartier Croix Rouge, après avoir été à l’arrêt durant la période de confinement. Pour sceller la reprise de ce chantier d’envergure, faisant partie du Nouveau Programme de Renouvellement Urbain (NPRU) mis en place par l’État sur la période 2014-2024 et dont ont été listés 200 quartiers qualifiés « d’intérêt national », les élus du Grand Reims ainsi que les bailleurs sociaux se sont réunis pour ré-affirmer la volonté de métamorphoser quatre grands quartiers rémois : Croix-Rouge, Orgeval, Europe et Châtillons.

34 MILLIONS D’EUROS SUR 2020

« Nous nous félicitons de la reprise des chantiers après une période compliquée. Le renouvellement urbain est un enjeu majeur sur Reims car quatre quartiers sont engagés dans ce processus pour un montant de 370 millions d’euros », indique Alain Nicole, Directeur général de Plurial Novilia, bailleur social. Dans le détail, ce sont, sur les quatre quartiers, 1 783 logements démolis, 2 520 à réhabiliter, 3 149 à résidentialiser et 400 logements en accession à réaliser.

Cette opération d’envergure mobilise pour la seule année 2020, plus de 34 millions d’euros sur les quartiers Croix-du-Sud, Pays-de-France et Orgeval. L’objectif premier, détaillé par le maire de Reims, Arnaud Robinet est de « mettre l’humain au centre de l’urbain, en dédensifiant l’habitat ». « Le renouvellement urbain ne se fera pas sans les habitants, insiste le maire. Il faut ouvrir le quartier vers l’extérieur, redonner de la qualité de vie, de ville. » C’est pourquoi, des ilots de circulation ainsi que des espaces réaménagés publics et privés vont voir le jour en lieu et place des immeubles détruits. Les travaux engagés sont importants et donc, se tiennent sur plusieurs mois, sans compter les retards dûs à la crise sanitaire. La signature de la charte intervient afin « d’assurer sécurité et un minimum de tranquillité au riverains », impactés par les chantiers. « Il faut corriger les erreurs et les errements du passé en matière d’aménagement urbain », reconnaît Arnaud Robinet pour qui « repenser les quartiers pour les rendre attractifs » est un des enjeux de son nouveau mandat.

« Le marché de l’immobilier rémois n’est pas un marché tendu », précise pour sa part la présidente du Grand Reims, Catherine Vautrin, insistant : « Ce dont ont besoin les habitants c’est d’espace, de clarté et de verdure. » À la lumière du confinement, certaines opérations d’aménagement sont donc appelées à évoluer, avec par exemple « la création de balcons là où ça n’était pas forcément prévu au départ ». Le plan de renouvellement urbain, s’il doit apporter une meilleure qualité de vie aux habitants aura aussi permis à d’autres d’investir d’autres quartiers de la ville puisque dans le cadre du programme de relogement, suite à l’accompagnement personnalisé qui a été mené en partenariat avec les bailleurs sociaux, 44% des habitants ont choisi de rester dans le quartier Croix-Rouge quand 56% ont décidé de le quitter.

La reprise du NPRU signe aussi symboliquement, celle de la reprise de l’activité économique de la Ville. « Le logement, c’est autour de 20% de l’activité du BTP, ça fait travailler des entreprises locales. De tels chantiers, sont une vitrine pour les compétences de nos compagnons, car souvent ce sont les bailleurs sociaux qui font évoluer la technicité dans le bâtiment », précise Louis-Xavier Forest, secrétaire général de la FFB Grand Est.

« En mai, nous étions à -17% du PIB sur une semaine type, rappelle le sous-préfet Jacques Lucbereilh. En juin, ce chiffre est tombé à -9%. » La reprise de la commande publique garantit aussi la bonne santé économique d’un territoire, le NPRU de Reims représentant sur la période 2016-2024, 370 millions d’euros d’investissement.