Notre feuilleton continue avec une nouvelle saison et trois nouveaux profils d’entrepreneurs que nous suivrons dans leur aventure durant une année.
Pour cette première rencontre, faisons connaissance avec nos trois candidats aux profils différents mais tous inspirés par des expériences à l’international : Carlos Liguori, Sébastien Bricout, Mélanie Mambré. Présentation.
CARLOS LIGUORI : CHEF DE LA BRIGADE DES ÉPICES
Les épices ? « Je suis tombé dedans quand j’étais petit ! », s’amuse à raconter le Brésilien de 52 ans. Son père a fondé une entreprise dans les épices en 1965. Un héritage qu’il n’a pas hésité à reprendre. L’entrepreneur est rapidement devenu passionné tant par les épices que par leurs richesses culturelles. Voyager, explorer, créer et importer, telle est l’aventure de sa vie! À son arrivée en France, l’ex-PDG de l’un des leaders du marché brésilien des épices souhaite créer une entreprise dans ce domaine. En 2017, le concept d’Integral Foods émerge. L’idée est d’aller chercher les meilleures épices directement chez les producteurs locaux, dans leur pays d’origine (Inde, Brésil, Hongrie). Ensuite, la Brigade des épices – c’est ainsi qu’il nomme son équipe composée d’un brigadier scientifique (Tiffany Schmit) et d’un brigadier numérique (Farouk Naimi) – les ramène pour offrir aux restaurateurs des produits méticuleusement choisis et des sauces 100 % naturelles pour assaisonner leurs plats. En mars 2018, les premiers produits sont lancés. Mais aujourd’hui, la société se retrouve face à un dilemme : « les professionnels de la restauration ne sont pas prêts à acheter leurs épices en ligne », confie Tiffany Schmit. Pourtant, le produit plaît. Les retours sur les différents salons sont très positifs. Le concept est peut-être en avance sur son temps… Qu’à cela ne tienne, la Brigade des épices a connu sa première grande réussite : se faire référencer chez Metro France en novembre dernier. Jusqu’à présent, l’entreprise est en autofinancement grâce à une activité de négoce d’épices pour les industriels. La start-up est hébergée dans les locaux de HOPE ! à Dijon et bénéficie de nombreux avantages, dont un laboratoire pour expérimenter ses recettes. Le défi actuel d’Integral Foods est de trouver un moyen de communiquer avec les restaurateurs pour leur expliquer le concept. Sa vision future ? Implanter son propre atelier de transformation à Dijon.
SÉBASTIEN BRICOUT : AMBASSADEUR DU GOÛT
Riche de ses années vécues à l’étranger dans des pays où le vin est reconnu (Espagne et Afrique du Sud), Sébastien Bricout a quitté sa situation de salarié dans un grand groupe pour créer sa société Domaine du Goût. Le concept ? Une box de vin sous forme d’échantillon, qui permet de goûter chez soi pour faire son choix. « J’ai souhaité une approche simple de cet univers », précise le fondateur. Dans chaque box, une plaquette explique comment réaliser sa dégustation en trois étapes (œil, nez, bouche). Chaque vin choisi méticuleusement par un sommelier, dispose d’une fiche qui précise le domaine, l’appellation et le cépage. Une fois que le client a choisi son vin, il reçoit trois bouteilles de son coup de cœur. Sébastien Bricout est un entrepreneur serein et encore dans l’euphorie de ce premier Noël qui a dépassé ses espérances. « Finalement ce ne sont pas forcément les offres qu’on avaient imaginé qui ont bien fonctionné », constate-t-il. Lancée en juin 2018 après seulement neuf mois de réflexion, la box de vin a connu son premier succès à l’occasion de la fête des pères. « Cela a confirmé que nous avions le bon produit », assure Sébastien Bricout. Après quelques déconvenues techniques sur le site Internet, l’idée d’un calendrier de l’Avent mûrit fin septembre. Sébastien Bricout séduit les comités d’entreprise avec son concept. Il parcourt les salons de vignerons indépendants de Lyon et de Dijon et les salons de Noël de Lyon et de Rennes. « Nous avons reçu un vrai coup de projecteur avec des retombées presse nationales ! », confie-t-il. Résultat : il a fallu recommander trois fois des cartons et cinq fois des vinottes ! Et la dernière semaine de novembre, le calendrier de l’Avent était en rupture de stock. Côté financement, Domaine du Goût a bénéficié d’un prêt d’honneur avec Réseau entreprendre, des financements de la région et de BPI France. « Au niveau régional, nous sommes vraiment bien accompagnés pour la création d’entreprise », constate Sébastien Bricout. D’autant plus qu’il bénéficie également d’un hébergement au Village By CA. La start-up voit loin et déjà à l’export. Ses prochains défis ? Continuer à structurer l’offre sur le site et préparer Noël 2019 !
MÉLANIE MAMBRÉ : VOYAGER RESPONSABLE EN FRANCE
De nature aventurière, Mélanie Mambré, 36 ans, a toujours parcouru le monde. Sa devise : un voyage en solitaire par an pour s’immerger totalement dans une culture. « Durant 11 ans, j’ai partagé ma vie professionnelle en tant que banquière d’affaire et ma vie d’exploratrice aux quatre coins du monde », confie la jeune femme. Jusqu’au jour où les valeurs acquises durant ses voyages ont pris le dessus : Mélanie Mambré devait monter sa propre société et ce serait dans l’écologie ! Après avoir constaté qu’aucun site en France ne répertoriait tous les hébergements responsables, ni ne valorisait ses valeurs engagées, elle décide de créer VaoVert, sa nouvelle aventure au quotidien. L’entreprise voit le jour en 2018. « Il s’agit d’une plateforme d’hébergements écologiques en France qui met en relation des établissements – qui ont un vrai ancrage dans l’économie solidaire et sociale – et des voyageurs qui cherchent des vacances en adéquation avec leurs valeurs ou tout simplement des curieux », décrit Mélanie Mambré. « Le site Internet a été mis en ligne en août 2018. Et la page Facebook a récolté en à peine quatre mois, plus de 8 000 fans ! », poursuit-elle. Plus de 160 établissements y sont déjà référencés. L’idée est de voyager en ayant une consommation plus responsable. VaoVert, c’est également un blog qui distille des écogestes et les dernières innovations dans ce domaine. « Notre objectif est de nous positionner comme référent et acteur dans le tourisme et dans des pratiques éco-responsables au quotidien », précise la chef d’entreprise. Face à un tel projet, tous les acteurs locaux (BPI, région BFC, Initiatives Côte-d’Or, l’Ardie, Réseau d’entrepreneur, la bourse French Tech) ont suivi. Résultat : 250.000 euros débloqués pour démarrer l’activité. Il faut dire que grâce à son expérience en banque, Mélanie Mambré connaissait les arguments pour convaincre les financiers… Objectifs dans les mois à venir ? Pouvoir référencer les Dom Tom et les pays francophones, tels que la Suisse (certains établissements ont déjà contacté VaoVert) ; développer une application (hors Google) ; atteindre les 200 établissements référencés d’ici l’été et 10 000 fans sur Facebook ; recruter un assistant administratif et commercial.
Mélanie Mambré. (Photo: JDP)
Sébastien Bricout. (Photo : JDP)
