Rendez-vous des entrepreneurs : (Re)structurer son équipe

Avec Integral Foods, Carlos Liguori et Tiffany Schmit proposent des épices premium et des sauces 100 % naturelles.

Six mois après avoir rencontré nos trois entrepreneurs aventuriers, nous les avons recontacté pour faire un bilan.

Après vous avoir présenté nos trois aventuriers de l’entreprenariat, nous faisons le bilan six mois plus tard. Il semble que la restructuration des équipes ait été au cœur des préoccupations des trois start-up, tout comme l’affinement de l’offre sur leur site Internet, un des piliers clés de la réussite.

« Nous sommes prêts ! », assure Sébastien Bricout, fondateur de Domaine du goût. Une start-up qui propose des box sous forme de Vinottes afin de pouvoir goûter le vin avant de le commander. Prêts… pour Noël 2019 ! Pris de cours l’année dernière sur son offre de calendrier de l’Avent, le jeune entrepreneur a anticipé cette fin d’année. Toute l’équipe est dans les starting block avec deux mois d’avance. « Les produits sont prêts avec un nouveau design et une offre supplémentaire via un calendrier de spiritueux », précise Sébastien Bricout. Il mise 80 % de son chiffre d’affaires sur la fin de l’année. Plusieurs contrats sont en cours avec les grandes enseignes de la distribution, les aéroports (avec des produits exclusivement « made in France »), et les cavistes. Durant ces derniers mois, l’équipe s’est étoffée et a évolué. Domaine du goût comptera bientôt sept personnes, dont une embauche en CDI à plein temps, pour booster la période intense qui s’annonce. Sébastien Bricout a embauché plusieurs chefs de produit pour repenser son offre et internaliser un développeur web afin de pouvoir être réactif sur les modifications et ajustements nécessaires sur le site Internet. Grâce à un tchat en ligne qu’il suit en permanence jusqu’à minuit tous les soirs et les week-end compris, le chef d’entreprise s’est beaucoup appuyé sur les retours clients pour améliorer son offre. « J’essaie d’être réactif et de répondre de manière personnalisée à chaque client », confie-t-il. Les entreprises peuvent, par exemple, proposer ce coffret cadeau avec leur logo sur le packaging et un mot personnel à l’intérieur.

L’idée de base du concept à beaucoup évoluée depuis son origine. C’est ce qui fait la force de la start-up aujourd’hui. « S’attaquer à un marché B to C est beaucoup plus long que ce que j’imaginais. Surtout pour se construire une communauté et atteindre les volumes escomptés », avoue Sébastien Bricout. Côté international, l’offre n’a pas séduit l’Asie. « Nous avons peut-être été trop vite avec un produit qui n’était pas totalement abouti », relève Sébastien Bricout. En revanche, l’Europe de l’ouest est plus convaincue avec notamment l’Allemagne, la Suisse et le Bénélux.

Un conseil aux futurs entrepreneurs ? Ne pas hésiter à se lancer, quitte à améliorer son produit par la suite. Il faut savoir s’adapter et être flexible.

Objectif pour le prochain trimestre ? Vendre le plus de calendriers de l’Avent possible !

C’EST LA PERSONNE QUI FAIT LE PROJET !

Pour Vaovert, la plateforme de réservation d’hébergements durables, la période intense de l’été s’est bien passée. Le planning a oscillé entre restructuration en profondeur de la structure – Qui fait quoi ? – et des ajustements techniques sur le site Internet. Depuis notre dernière rencontre en mars, la communauté Vaovert est passé à 12 000 fans sur Facebook avec en parallèle un lancement sur Instagram, et surtout l’entreprise a passé la barre des 250 hébergements référencés. Des chiffres qui dépassent déjà les objectifs fixés pour la fin de l’année. Il faut dire que la start-up dijonnaise s’est faite remarquée dans plu- sieurs magazines nationaux, tels que l’Express, TourMag et Eco-tourisme Magazine. Une belle preuve de légitimité. Avant l’été, Mélanie Mambré a même été invitée au Centre Régional de Tourisme de Bretagne pour présenter sa solution à plus de 250 hôteliers engagés dans le développement durable. « Beaucoup ont été emballés par mon projet car je suis la seule en France à proposer une alternative aux grandes plateformes, telle que Booking, qui ne correspond pas à leurs valeurs », se souvient la jeune entrepreneuse dynamique. L’équipe s’est étoffée et compte désormais quatre personnes. « Pour l’instant, je ne me verse pas de salaire. Mon objectif est d’intégrer officiellement l’entreprise à partir de novembre », confie Mélanie Mambré.

Pour mener de front son projet, rappelons queVaovert a été sélectionné en mars pour intégrer le Réseau Entreprendre. « Mon parrain me permet d’éviter de faire des mauvais choix dans la gestion de l’entreprise. Il est également d’un grand soutien moral quand je ne sais pas vers qui me tourner », avoue la chef d’entreprise. Et pour tenir cette position en tant que femme, elle a également intégré le (Mouves) Mouvement des entrepreneurs sociaux avec le programme LeadHER, qui met en relation des chefs d’entreprise féminins avec de jeunes créatrices.

Un conseil aux jeunes entrepreneurs qui voudraient se lancer ? C’est la personne qui fait le projet ! Conduisez le bus pour que tout le monde aille dans la même direction. Il faut avoir cette vision en perspective, garder de la hauteur, avoir un esprit ouvert et en veille, et dès que l’on rentre dans l’opérationnel, pou- voir le confier à son équipe.

Objectifs du prochain trimestre ? La création de packages d’établissements afin que ceux-ci puissent mettre en valeur leurs engagements durables pour sensibiliser les voyageurs à leur démarche et à la communauté Vaovert ; rassoir notre image avec une nouvelle charte graphique, quelques ajustements sur le fonctionnement du site pour passer en réservation directe auprès des établissements.

NE PAS METTRE LA CHARRUE AVANT LES BŒUFS

Une restructuration importante également pour Integral Foods qui propose des épices premium et des sauces 100 % naturelles. La start-up a dû se séparer de son brigadier numérique en avril. « Une rupture assez brutale », confie Tiffany Schmit, le brigadier scientifique. « Les relations humaines ne sont pas toujours évidentes à gérer… Nous n’avions plus les mêmes visions », poursuit-elle. Après réflexions, avec le fondateur, chef de brigade, Carlos Ligori, il a été décidé d’engager un brigadier gastronomique, Mickaël Danon, en CDD. « Nous, nous savons pourquoi nos épices sont les meilleurs, lui sait communiquer avec les restaurateurs sur les recettes à élaborer. Il a cette légitimité face aux chefs cuisiniers », explique Tiffany Schmit. Ce dernier est chargé d’une partie de la démarche commerciale et de la communication sur les réseaux sociaux également.

Côté développement, Integral Foods est désormais référencé dans les cent entrepôts de METRO sur l’ensemble du territoire français. La start-up dijonnaise a bénéficié d’une deuxième sélection dans le magazine premium de la célèbre enseigne pour présenter deux de ses épices : le cocum et le piment de Baniwa. Il faut souligner que Integral Foods est l’unique fournisseur en France sur ces produits rares. Le piment de Baniwa provient exclusivement d’une tribu amérindienne qui ne fournit que 500 produits par an. Plusieurs publications ont également accéléré sa visibilité cet été, notamment dans les magazines Yam (le magazine des chefs), Avantages et Marie-Claire (avec l’huile de paprika proposée dans une box « apéro chic »). « Notre chiffre d’affaires est en constante progression, de 10% chaque mois », assure Carlos Liguori. Plusieurs projets de développement sont en cours. Une opération de co-brending avec un restaurant italien dijonnais devrait voir le jour d’ici quelques semaines.
« Le restaurateur nous a demandé de pouvoir vendre nos produits, afin que ses clients puissent réaliser la recette du plat qu’ils auront dégusté dans l’établissement », explique Tiffany Schmit.

Un conseil aux futurs entrepreneurs ? Ne pas mettre la charrue avant les bœufs. En effet, lorsque METRO France les a référencés. La petite équipe s’est emballée et la gestion des stocks en interne n’a pas été facile. « Nous avons mal évalué notre timing car celui d’une start-up n’était pas le même que celui d’un partenaire national. Nous avons fait l’erreur de commander tout de suite une grande quantité de produits », constate le brigadier scientifique.

Objectifs pour le prochain trimestre ? Trouver un local de 150 mètres carrés minimum pour pouvoir héberger une cuisine expérimentale, faire du conditionnement d’épices, créer un atelier de transformation pour les sauces. Autre ambition : développer une gamme de produits avec des herbes aromatiques en provenance de la Grèce.

Mélanie Mambré a ouvert la première plateforme de réservation d’hébergements durables.

Chaque année, Sébastien Bricourt conçoit des calendriers de l’Avent avec des vins.