Remival : un engagement de grande ampleur

Frédéric Madelin, directeur régional Véolia, Catherine Vautrin, présidente du Grand Reims, Jacques Lucbereilh, sous-préfet de Reims et Arnaud Robinet, maire de Reims, découvre le nouveau parcours pédagogique du site Remival. (Photo : Agathe Cèbe)

Le Centre de Valorisation Energétique des déchets Remival a inauguré, jeudi 6 juin, la fin de ses travaux (10M€) et le début d’une nouvelle ère de performance énergétique.

Aujourd’hui, ce sont 76 000 tonnes de déchets ultimes, produits par les habitants de l’agglomération rémoise, qui sont incinérées, chaque année, à Remival. Et pour que cette incinération ne soit pas vaine, le site entreprend, depuis plusieurs années, de requalifier les effets de la combustion en énergies positives et nécessaires. Le site Remival, dont le renouvellement de délégation de service public a été signé fin 2017 pour neuf ans, a souhaité asseoir cette DSP sur les bases saines d’une optimisation énergétique aboutie. Fier de ses quatre certifications (ISO 9001, 14001, 18001 et 50001), le site a entrepris, il y a 18 mois maintenant, d’importants travaux d’aménagements pour un montant total de 10 M€. Les deux fours du site rémois brûlent jusqu’à cinq tonnes de déchets par heure, avec un cœur de combustion à 1200°C. La mise en place d’un groupe turbo-alternateur (GTA) permet de produire 12000 MWh d’électricité dont 30% sont utilisés en auto-consommation. Les 70% restants sont revendus à ENEDIS.

Mais le GTA permet aussi de collecter la vapeur à haute pression issue des fumées produites par la combustion, en la transformant en eau surchauffée pour alimenter entièrement le quartier Croix Rouge ainsi que le CHU. Enfin, le mâchefer, derniers résidus solides à l’issue de la combustion, est aussi récupéré et acheminé vers les industries sidérurgiques ou une plateforme de valorisation (telle que Trivalfer), afin d’être réutilisé notamment dans le secteur de la voirie.

DE PROGRÈS EN INNOVATION

Les fumées de Remival bénéficient aussi de la plus grande attention, avec une capture assidue des polluants. Aujourd’hui, elles sont essentiellement épurées. La cheminée, construite en 1988 et haute de 80m, pourrait, grâce aux progrès en élimination des dioxines, ne mesurer que 10 mètres, sans que cela ne représente de danger pour la population.

Enfin, autre engagement quant à l’optimisation et la valorisation énergétique : la récupération des eaux pluviales du site. Le terrain en friche situé à l’arrière a été totalement aménagé afin de recueillir, au gré de trois mares, 200 m3 d’eaux pluviales en instantané. Ensuite, 1600 m2 de parcelles d’infiltrations se déploient et permettent une recolonisation végétale et animale, puisque, outre les larves aquatiques, des canards et même un faucon pélerin ont investi les lieux, et ce à quelques mètres seulement du site d’incinération des déchets ultimes rémois.

UN PREMIER PAS

Ces travaux ont été qualifiés par Frédéric Madelin, directeur régional de Veolia, de « première phase » quant à cette DSP renouvelée. « Nous souhaitons mener des actions cohérentes avec les enjeux environnementaux », précise-t-il, avant d’estimer les économies d’énergie réalisées à 3,1 M€ pour 2019.

Un engagement également valorisé par Catherine Vautrin, Présidente du Grand Reims, qui entend faire valoir les objectifs fondamentaux de ces travaux : améliorer l’impact environnemental, maîtriser l’évolution des taxes, innover techniquement, garantir la continuité du service, prendre soin de la biodiversité mais aussi sensibiliser la population.
Dans cette optique, un parcours pédagogique a été créé, au gré du site Remival, pour accueillir des groupes de visiteurs. Notamment des jeunes collégiens et lycéens, qui représentent toute une génération à conscientiser quant aux enjeux de leur mode de consommation et du respect de l’environnement, pour le présent et l’avenir.

La récupération des eaux pluviales du site permet la réapparition d’un biotope naturel.