Réma’Vert : encore près de 600 logements d’ici 2025

Location, accession, logements adaptés aux familles et aux personnes âgées, Réma’Vert met en avant la mixité sous toutes ses formes dans son éco-quartier. (Photo : Philippe Demoor)

Le vaste éco-quartier rémois aménagé par Plurial Novilia à proximité de l’hypermarché de Cernay-lès-Reims prend forme avec la livraison d’une centaine de logements. Le programme mise sur le développement durable mais aussi sur l’innovation.

La recette pour concevoir un éco-quartier : bien orienter les bâtiments, soigner l’aménagement paysager, minimiser la place de la voiture, choisir des matériaux biosourcés, tendre vers le bâtiment passif, utiliser une chaudière biomasse et enfin sensibiliser les habitants au développement durable et à la vie en collectivité. C’est ce que prépare Plurial Novilia depuis 2012 sur le site Réma’Vert, à la place d’une ancienne friche industrielle. « Nous avons livré une centaine de logements et 130 sont actuellement en construction », indique Alain Nicole, le directeur général du bailleur rémois.

À terme, d’ici 2025, le programme comprendra 730 logements en mêlant location et accession à la propriété, dont quelque 600 portés directement par Plurial Novilia. L’aménageur investit 80 M€ en précisant que 60 % des entreprises impliquées dans ces chantiers proviennent de la Marne et que les autres se répartissent dans des départements voisins (Aisne, Ardennes, Aube et Seine-et-Marne). Sans oublier que l’architecte (cabinet Di Legge) et le paysagiste (Savart) proviennent aussi du territoire.

Pour définir cet espace de 11 hectares à proximité de l’hypermarché de Cernay- lès-Reims, Jean-Claude Walterspieler, président de Plurial Novilia, parle de « projet aux multiples facettes ». Sur le plan environnemental, cela passe par l’aménagement paysager, la limitation de la circulation ou encore la mise en service d’une chaufferie biomasse.
Opérationnelle depuis 2016, sa capacité est de 2 100 tonnes de bois par an, principalement en provenance d’Epernay, pour permettre d’éviter 1 100 tonnes de CO2 annuelle et réduire la facture des locataires de 30 %. Les élus rémois, Catherine Vautrin (présidente de l’agglomération) et Arnaud Robinet (maire) saluent aussi sur ce plan la transformation d’une friche qui, non seulement revitalise le territoire mais aussi évite de consommer des terres agricoles.

À la croisée du développement durable et de l’innovation, Réma’Vert disposera d’un immeuble en ossature bois (68 appartements), dont une partie en R+4. Réalisée par le Bâtiment Associé, cette grande première pour un immeuble de cette taille sera livrée au deuxième trimestre 2020. Elle a nécessité un savoir-faire spécifique pour l’acoustique ou encore la réglementation incendie. « Réma’Vert est un chantier expérimental à ciel ouvert, nous avons voulu être audacieux », affirme le président. Future révolution dans la construction, l’impression 3D fera aussi son apparition dans cet éco-quartier avec le projet Viliaprint (lire ancien article) de construction de cinq maisons individuelles.

MIXITÉ SOCIALE

L’innovation est aussi sociale, ce que Jean-Claude Walterspieler résume en utilisant le terme de « maîtrise d’usage », expliquant que ce sont les habitants qui doivent s’approprier leur quartier : « Nous les accompagnons pour créer une dynamique collective ». Parmi les pistes, citons la création de jardins collectifs ou encore la gestion commune d’une salle de convivialité.

Pour Plurial Novilia, l’enjeu est aussi de répondre à la demande des citoyens et des collectivités en favorisant l’accession à la propriété. Une résidence de 28 appartements a déjà été livrée et, à terme, cela représente près de 300 logements qui permettront à des foyers, y compris modestes, de devenir propriétaires. Si le bailleur est l’aménageur de Réma’Vert, ce chiffre tient compte de l’implication de deux promoteurs privés. En 2020, Kauffman& Broad aura livré 78 logements et Elgéa en aura construit 85 fin 2021.

UN LONG TRAVAIL PRÉPARATOIRE
Imaginée en 2012, la transformation de la friche industrielle de l’usine Rémafer (fabricant de matériel ferroviaire jusqu’en 1999) a pris du temps. Elle a nécessité de dépolluer le sol, d’effectuer les différentes démarches administratives, de mener à bien les travaux de voirie puis d’établir une programmation progressive des différents îlots. Si les premiers locataires sont arrivés fin 2016, il faudra attendre 2023 voire 2025 pour que l’éco-quartier soit pleinement terminé et accueille 730 foyers, mais aussi des cellules commerciales et des bureaux.

Sur une superficie de 3 800 m2, une construction de 68 foyers se décompose en deux bâtiments implantés perpendiculairement (un R+2 et un R+4). Si le parking souterrain et le rez-de-chaussée utilisent le béton, les étages (murs et planchers) sont réalisés en ossature bois. C’est une première en Champagne-Ardenne.

Plurial Novilia et ses partenaires ont mis au point un procédé de construction de mur béton en impression 3D. Le permis de construire vient d’être déposé et la technologie est en cours de certification, avant de débuter la construction de cinq maisons en 2020 au sein de l’éco-quartier Réma’Vert. Pour utiliser cette innovation, le bailleur s’est rapproché d’un spécialiste de la fabrication additive (XtreeE) et d’un fabricant de béton (Vicat) pour fabriquer des murs courbés imaginés par l’agence Coste Architectures. La construction sera ensuite pilotée par Demathieu Bard et la société Soprema interviendra également pour les toits végétalisés. Depuis un an, les partenaires ont progressé pour réduire le coût du projet (près d’1,4 M€) et optimiser le futur chantier. Cette technique a notamment pour avantage de réduire les délais des chantiers.