Relancer la dynamique des mobilités pour éviter l’autosolisme

Divia

Une signalétique spécifique a été mise en place dans chaque véhicule et sur les quais pour rappeler le port du masque et favoriser le principe de distanciation physique du “un siège sur deux”.

L’agglomération dijonnaise est le seul cas en France où l’ensemble des services de
mobilité – bus, tramway, services aux personnes à mobilité réduite, parkings, stationnement en voirie, fourrière (automobile et vélo), vélos en libre-service et en location longue durée – est regroupé au sein d’une Délégation de service public (DSP) unique. Depuis le lundi 11 mai, DiviaMobilités a adapté son dispositif spécial “Coronavirus“ au déconfinement sur l’ensemble de ce contrat de mobilité globale. Rencontre avec Thomas Fontaine, directeur général Keolis Dijon Mobilités.

Le Journal du palais. Nouveau plan transport, obligation du port du masque à bord des bus & tram… Comment avez-vous appréhendé la sortie du confinement ?

Thomas Fontaine. Pour que la reprise se fasse dans les meilleures conditions possibles, l’offre de transport déployée sur le Réseau Divia s’est densifiée depuis le lundi 11 mai. Elle correspond à 70 % de l’offre habituelle avec des bus et des Tramway circulant de cinq à 22 heures. La fréquence des passages est de huit à neuf minutes pour les tramways et de dix à 15 minutes pour les bus.

Quid de la fréquentation et de l’application des gestes barrières ?

De fin mai à début juin, nous accompagnerons la montée en puissance progressive de l’activité tout en maintenant les conditions de sécurité pour les usagers. En fin de première semaine de déconfinement, la fréquentation affichait 20 % sur le réseau bus et tramway. Les gestes barrières et la distanciation physique sont bien appliqués. Entre 90 et 95 % des voyageurs respectent l’obligation du port du masque. Trente à 40 collaborateurs Divia sont présents en stations et à bord des véhicules pour accompagner, informer les voyageurs et faire respecter les gestes barrières. Ils sont également en mesure, si besoin, de distribuer des masques aux passagers qui auraient des difficultés à s’en procurer. Rappelons toutefois que ce geste restera exceptionnel et que l’absence du port de masque est passible d’une amende de 135 euros. Pour l’application des consignes sanitaires de prévention, la pédagogie, la sensibilisation et l’information restent néanmoins de mise. Une signalétique spécifique a été mise en place dans chaque véhicule et sur les quais pour rappeler le port du masque et favoriser le principe de distanciation physique du “un siège sur deux”.

Comment imaginez-vous le maintien strict de ses mesures avec la montée en puissance progressive de l’activité, dans les semaines à venir ?

En juin, si nous entrons dans un schéma de baisse forte de l’épidémie, la reprise des cafés, restaurants devrait être effective. Pour nous, celle-ci devrait s’accompagner d’une reprise des horaires nocturnes et d’une augmentation significative de la fréquentation. Dans ces conditions, nous privilégierons le maintien de l’obligation du port du masque pour garantir la sécurité sanitaire des voyageurs.

Avez-vous pris des dispositions particulières sur le nettoyage de vos véhicules ?

Les procédures de nettoyage et de désinfection ont été renforcées pour accompagner cette période de reprise (augmentation de la fréquence, nettoyage systématique en terminus des barres de maintien et autres zones de contact, utilisation de produits virucides, désinfection du matériel roulant la nuit au dépôt, notamment par nébulisation, mise en place d’une équipe volante de nettoyage sur l’ensemble du réseau…). Cette désinfection est une priorité forte pour nous, car elle répond à une nécessité sanitaire mais aussi parce qu’elle doit permettre aux usagers de retrouver un sentiment de sécurité sur notre réseau. Face à cette crise, on constate une tendance du public à revenir à des modes de déplacement privilégiant l’automobile avec un unique passager : ce que l’on nomme “l’autosolisme“. Si ce comportement s’explique par une angoisse réelle face au Covid-19, notre priorité est de ramener les citoyens vers les bus et les tramways. Les transports en commun restant « La » solution des problèmes de mobilité en lien avec les notions de respect de l’environnement et de développement durable.

Le vélo peut-il être également une solution pour éviter le retour de la voiture individuelle ?

C’est un élément phare de la mobilité globale et l’outil idéal pour mixer ses modes de déplacement, en période de déconfinement. C’est pourquoi nous avons choisi de renforcer notre offre Divia Vélo, de location de vélo longue durée. Celle-ci sera couplée, jusqu’au vendredi 31 juillet, à des abonnements bus-tram offerts. Ainsi, une location de Divia Vélo d’un à trois mois donnera accès à un pass 10+1 voyages bus-tram gratuits et un contrat plus long de six, neuf ou 12 mois sera combiné à un abonnement bus-tram d’un mois gratuit. Ce sont ainsi plus de 400 Divia Vélo qui viendront en complément des 400 vélos en libre-service DiviaVélodi dont la gratuité d’utilisation mise en place pendant le confinement est maintenue jusqu’au 2 juin, en appliquant le code 042020 directement sur la borne d’une des 40 stations. À noter également, la réouverture du DiviaVéloPark de la Gare.

Les entreprises font-elles aussi partie de vos cibles ?

Tout à fait. Nous travaillons avec elles sur leur plan de déplacement entreprise. Nous sommes en mesure de leur proposer des contrats de renforts, en complément de leurs propres dispositifs, mais également nouer avec elles des partenariats sur-mesure intégrant des offres spécifiques mixant Tram-bus et vélo.

Enfin, que pouvez-vous nous dire sur les mesures spéciales stationnement Divia-Park ?

Pendant le confinement, nous avons suspendu la verbalisation du stationnement en voirie à Dijon, à l’exception des stationnements gênants. Cette dernière reprend ce lundi 25 mai. Sur la gestion du parc, notre objectif reste de garantir un bon taux de rotation des véhicules. Avant la crise nous étions dans une très bonne dynamique avec un taux de rotation de 4,5 véhicules par place et par jour. De même, nous avions une croissance de la part du vélo de 30 % sur l’année 2019, par rapport à 2018. C’est pourquoi, aujourd’hui rassurer nos clients et relancer cette dynamique des mobilités est indispensable.