« Reims nature », un grand projet pour une ville plus verte

Début avril, la Place Royale à Reims, s’est vue parée d’un tapis de verdure et de massifs fleuris pour inaugurer le projet “Reims Nature”.

La ville de Reims vient de lancer « Reims Nature », avec pour objectif de transformer durablement la cité des Sacres, en plaçant l’écologie et l’environnement au cœur des enjeux urbains de demain.

Si Reims n’a jamais véritablement bénéficié de l’image d’une ville « verte », avec des grands boulevards et beaucoup de minéralité dans les endroits clés de la ville, la nature y est en réalité beaucoup plus présente qu’on ne le pense. « Reims est la 8e ville de France possédant le plus de mètres carrés de parcs par habitants (classement Holidu, repris par Forbes), signale ainsi Laure Miller, adjointe au Maire, déléguée à l’écologie, à la nature en ville et aux aménagements publics. Nous possédons 126 parcs et squares et plus de 25 hectares de jardins familiaux. »

La ville a d’ailleurs fortement évoluée depuis 20 ans, sous les précédentes mandatures déjà, avec la piétonisation de la place d’Erlon ou encore la construction du réseau de tramways, diminuant ainsi considérablement la part des voitures dans certaines parties de la cité des Sacres. « Nous souhaitons aller plus loin et accroitre la place de la nature à Reims », indique pour autant Laure Miller. En effet, l’absence de verdure dans les grands projets de la Municipalité a souvent été pointée du doigt. Reims Nature semble donc être une réponse comme une démonstration, adressée à l’opposition, qui avait notamment fondé une majeure partie de son argumentaire de campagne aux élections municipales 2020 sur ce sujet. « Sur les projets à caractère « minéral », il faut avoir en tête qu’il existe toujours des contraintes plus ou moins fortes à l’occasion d’aménagements publics, qui ne permettent pas toujours de planter autant que l’on voudrait. Il s’agit de la nature du sol, de la présence de réseaux enterrés, ou encore de l’aspect historique, soumise à l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France. Ce fut le cas pour la place de l’hôtel de ville qui ne permettait pas de planter compte tenu de la présence de cavités », argumente Laure Miller.

UN ESPACE VERT À MOINS DE 300 MÈTRES POUR CHAQUE HABITANT

« On pourrait planter “pour planter”, parce que c’est dans l’air du temps. Mais on le ferait alors “n’importe comment”, sans se soucier des besoins des végétaux et sans se demander s’ils seront durables au regard du sol ou de la place qu’on veut bien leur laisser. C’est d’ailleurs une alerte lancée par de plus en plus de paysagistes. Nous préférons planter durablement c’est-à-dire là où les arbres seront en capacité de bien se développer, librement et pour longtemps », poursuit l’élue.

Aujourd’hui, Arnaud Robinet, dans le cadre de ce grand projet, formule l’engagement qu’à « moins de 300 mètres, un espace vert soit accessible à chaque habitant ». Ainsi, les aménagements effectués dépendront de multiples facteurs : des contraintes techniques, d’usages, archéologiques, d’urbanisme mais aussi du souhait et des envies des Rémois puisque l’ensemble des projets fera l’objet de concertations avec les habitants du quartier concerné. « Il pourra s’agir de petits espaces verts de respiration, d’espaces ludiques pour les enfants, d’espaces de sport, de détente ou encore de jardins potagers ou pédagogiques », détaille l’adjointe à l’écologie et aux aménagements publics.

Aux grands projets comme celui des Promenades, avec un budget considérable de 22,5 millions d’euros, répondront donc d’autres aménagements, plus petits et diffus mais tout aussi essentiels. Concernant la réhabilitation des Promenades néanmoins, Laure Miller insiste : « Au-delà de la polémique, oui, des arbres ont été abattus, parce qu’il fallait renouveler des sujets malades, mais aussi parce que transformer cet espace sans vie et motorisé pour en faire un lieu de vie nécessitait de replanter différemment. Sur les hautes promenades, nous avons replanté plus de 260 arbres. Sur les basses Promenades nous sommes en train d’en replanter plus de 200. Le bilan est largement positif et nous aurons bientôt, en lieu et place d’un parking, un immense espace vert de 16 000m2 en hyper centre-ville. »

Ailleurs, la philosophie de Reims Nature consiste à saisir toutes les occasions d’amener du végétal, qui sont parfois des petites interventions. « Les projets urbains prendront la forme de parcs ou de jardins, dans la ville de manière générale à travers des plantations sur les axes de circulation par exemple ou sur des espaces publics qui sont aujourd’hui à forte densité minérale (places, zones de stationnements, délaissés urbains). »

3 000 ARBRES PLANTÉS DANS L’HYPER-CENTRE

Sur d’autres endroits clés, comme le chantier de l’UCPA Sport Station et le chantier de l’Arena à proximité, là encore décriés pour leur minéralité, il est prévu des aménagements. « Cela n’est pas encore visible puisque le site n’est pas totalement ouvert et rendu aux Rémois mais la parcelle Sernam dispose d’un bilan de la végétation largement positif puisque l’ancienne friche ferroviaire était totalement dépourvue en végétation. Le projet d’aménagement a axé la réfection de ce secteur avec le paysage comme élément structurant du projet, pour assurer une perméabilité des sols à travers l’aménagement de noues, de pavés enherbés, d’implantation d’arbres sur les trottoirs, de deux forêts urbaines, et prochainement un jardin de poche inaccessible (réserve faune flore) va être aménagé au droit de l’entrée de Sport Station.Sur les espaces publics de cette parcelle, le bilan s’élève à plus de 3 000 arbres plantés. » En parallèle de ce Reims Nature, la Municipalité met en œuvre d’autres mesures afin d’ancrer la ville dans une démarche vertueuse et écologique avec la mise en place en 2022 des ZFE (voir PAMB 7903) ou le développement de l’écotourisme tourné vers la découverte de la nature et l’écologie urbaine en proposant de découvrir la ville à travers ses parcs (Jardin d’Horticulture, Promenades, Parc de Champagne… ) ou au fil de l’eau grâce à la coulée verte.

Le budget en investissements varie selon les années. Il est particulièrement important ces dernières années en raison du projet des Promenades. Il représentait 13 millions d’euros en 2019, soit 21% du budget investissements de la ville. Il était en 2020 de 7 millions et il est cette année de 11 millions d’euros, en raison du projet en cours des Basses Promenades. D’après l’observatoire des villes vertes, Reims est la 3e ville de France qui investit le plus dans sa végétalisation (palmarès des villes vertes 2020).

Rue Henri Paris, à la place de la friche d’1,3 ha, un parc paysager avec des jeux va être créé pour un budget total d’1,3 million d’euros. Lancement du chantier fin 2021.