Reims Business Angels, le vent dans le dos des start-up

Jean-François Dorkel, secrétaire général de Reims Business Angels. (Photo: Agathe Cèbe)

Les Reims Business Angels ont désormais cinq ans et envisagent de faire évoluer leur modèle en 2019. Des propositions ont été faites lors de leur dernière assemblée générale.

À Reims, comme ailleurs en France, les Business Angels ont pour vocation d’aider des start-up en prenant des parts dans leur capital. Reims BA fait partie du premier réseau d’investisseurs en amorçage du Grand-Est. Avec 135 membres et 1,3 M€ investis dans 17 start-up en 2018, Est Angels affiche un effet de levier à 7,5 et un engagement fort auprès de ses entreprises soutenues, chiffré à hauteur de 9500 heures d’accompagnement et de conseils.

Avec une capacité d’investissement de 250 000 € par an, les RBA étudient de nombreux dossiers et ont un devoir de sélection aiguisé. Et pour cause, les dirigeants installés autour de la table des décisionnaires ne s’engagent pas à moitié auprès de ces jeunes start-up : « Nous avons besoin de transparence, comme gage de sérieux. Chaque start-up doit être en mesure de mettre en valeur son concept, son produit, son inventivité, sa technicité, mais aussi son plan commercial », énumère Jean-François Dorkel, secrétaire général des Reims Business Angels, aguerri au processus de sélection des candidats. Car, outre l’investissement capitalistique, les Business Angels accompagnent ensuite la start-up en lui prodiguant des conseils et en lui ouvrant leurs carnets d’adresses.

DE NOUVELLES ASPIRATIONS

Le 28 mars, lors de leur assemblée générale, les membres du conseil d’administration – Éric Poncin, président, Vincent Chaudré, trésorier, Jean-François Dorkel, secrétaire général, Frédéric Grünblatt et Maxime Valette – ont présenté leur bilan de l’année 2018 et leurs grandes inspirations pour 2019. Sur 17 dossiers étudiés, seulement deux ont été investis, entraînant une légère baisse des investissements. Et les critères de sélection ne sont pas les seuls en cause : « Notre club obéit à un modèle qui a, semble-t-il, atteint ses limites », observe le secrétaire général.

Pour y remédier, les Reims Business Angels envisagent deux évolutions significatives : « Nous aimerions nous ouvrir à d’autres territoires et étendre notre champ d’action aux Ardennes et aux villes marnaises d’Épernay, Châlons-en-Champagne et Vitry- le-François » annonce-t-il.

Et pour investir sur de nouveaux territoires, mais aussi pour que l’activité bénévole des BA se professionnalise et consolide sa pérennité, le club rémois envisage la création d’une société d’investissement des Business Angels, la SIBA. « Nous souhaitons valoriser les tickets d’entrée mais aussi, pourquoi pas, intervenir sur des entreprises déjà en activité », précise Jean-François Dorkel. Ce fond d’investissement pourrait capitaliser à hauteur de 600 000 € et permettrait de doter de cinq à sept start-up par an.

Le système de la SIBA a été présenté aux membres et partenaires de RBA lors de l’assemblée générale, par Bernard Fliegans, président d’Alsace Business Angels, et qui a déjà formé quatre SIBA, dont la dernière en date, en 2018, au capital de 709 K€. De quoi inspirer confiance… « C’est un modèle qui fonctionne et dont nous allons nous inspirer, confie le secrétaire général, tout le monde est d’accord et nous avons déjà acquis un capital de 200 000 €, mais nous restons encore prudents tant que rien n’est plus solide… ».

De belles perspectives, donc, pour les Reims Business Angels qui ne s’essoufflent pas, et comptent bien, au contraire, contribuer encore plus au succès de la nouvelle génération entrepreneuriale.