L’objectif fixé à l’échelle européenne pour 2020 est atteint mais reste insuffisant pour contrer la menace du réchauffement climatique.
Selon Eurostat, l’office européen des statistiques, les états membres ont réduit leurs émissions de CO2 de 2,5% en 2018 par rapport à l’année précédente. Malgré tout, l’Union européenne est entrée vendredi 10 mai en « déficit écologique ». Ce qui signifie que si l’ensemble de l’humanité vivait comme les Européens, elle aurait déjà épuisé les ressources que la Terre est capable de régénérer en une année.
Si elles ont atteint « un niveau sans précédent dans le monde » en 2018, les émissions de CO2 ont cependant baissé dans l’Union européenne au cours de la même période. Une diminution néanmoins limitée par d’importantes hausses en Pologne et en Slovaquie. Dans ces deux pays, les émissions de gaz carbonique ont respectivement augmenté de 3,5 % et 2,4 %. Sur les 28 États membres, 20 ont diminué leurs rejets de CO2 dans l’atmosphère. Par rapport à 2017, les baisses les plus importantes ont été enregistrées au Portugal (-9 %), en Bulgarie (-8,1 %), en Irlande (-6,8 %) et en Allemagne (-5,4 %). Elles ont cependant continué d’augmenter en Lituanie (+0,6 %), en Finlande (+1,9 %), en Slovaquie (+2,4 %), en Pologne (+3,5 %), au Luxembourg (+3,7 %), en Estonie (+4,5 %), à Malte (+6,7 %) et en Lettonie (+8,5 %).
La Lettonie ne représente toutefois que 0,2 % des émissions de gaz carbonique de l’UE, tandis que l’Allemagne a contribué pour 22 % des émissions de CO2 dans l’UE en 2018, suivie par le Royaume-Uni (11,4 %), la Pologne (10 %), la France (10 %) et l’Italie (10 %).
Il faut rappeler que l’Union européenne s’est engagée à une réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 20 % en 2020, par rapport aux niveaux de 1990, et de 40 % d’ici 2030. L’objectif de 2020 est pour l’instant atteint, mais les efforts de l’UE sont bien loin d’être suffisants à l’heure actuelle pour mettre un terme aux profonds périls climatiques et environnementaux engendrés par l’activité des Européens.
Dans un communiqué l’ONG WWF indique que 2,8 planètes seraient nécessaires pour vivre chaque année si tous les habitants de la Terre utilisaient autant de ressources que les citoyens de l’Union européenne. Alors que la Chine a une empreinte écologique totale deux fois supérieure à celle des États-Unis et de l’UE, les habitants de l’UE ont une empreinte par personne supérieure.
Il faut toutefois constater que l’empreinte écologique moyenne des résidents de l’UE est en baisse depuis 2007 (-19 %), et qu’en 2007, l’UE avait atteint le « jour du dépassement » le 23 avril.
Huit pays de l’UE (France, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Portugal, Espagne, Danemark et Suède) ont lancé un appel pour « agir maintenant », et pour que la lutte contre le changement climatique soit la clef de voute de l’agenda stratégique européen pour la période 2019-2024. Pour les pays signataires de l’appel, l’objectif est d’atteindre zéro émission de gaz à effet de serre net d’ici 2050 au plus tard et que 25 % du budget européen soient consacrés à des projets destinés à lutter contre le changement climatique.