Recyclage et Crowdfunding

Photo : Agnès Bergon.

Emmanuelle Morère fait appel au financement participatif pour lancer une ligne de vêtements fabriqués en France à partir de matières recyclées.

À quelques semaines de la fin de son master 2 en marketing digital à la Toulouse School of Management (ex-IAE), Emmanuelle Morère s’apprête à lancer une campagne de financement participatif via la plateforme Ulule. L’objectif pour la jeune femme est de financer la fabrication en petites séries d’une première ligne de vêtements réalisés à partir de matières recyclées. Un projet qu’elle mûrit depuis trois ans.

C’est en s’intéressant aux chiffres de l’industrie de la mode qui « sont catastrophiques pour l’environnement comme sur le plan du droit du travail » que la jeune femme, en quête de « plus de transparence » et passionnée par les questions de développement durable, a décidé de se lancer.

« Je me suis dit qu’il fallait complètement réinventer le modèle de création de vêtement ». Son regard se porte alors naturellement sur le recyclage. « Mais c’est difficile de trouver des vêtements recyclés à la fois féminins et modernes », concède-t-elle.

De fait, ce sera le point de départ de sa start-up qui porte les prénoms de ses grands-mères, Pierrette & Yvonne, des prénoms qui évoquent « le made in France » et « l’authenticité ».

Au cours des six derniers mois, Emmanuelle Morère a sourcé les fibres recyclées, les ateliers de tissage et les façonniers, « toujours dans une logique écoresponsable puisque ces acteurs, tout comme moi, veulent valoriser le savoir-faire français et sont engagés dans une démarche de développement durable ». Issue de filières de recyclage tarnaises ou espagnoles, la fibre est ainsi tissée par une entreprise castraise et les vêtements confectionnés à Cap Breton, dans les Landes. La jeune femme s’est aussi entourée de professionnels pour élaborer les trois prototypes qui composent la première gamme.

Via la campagne de crowdfunding qui se déroulera du 27 mai au 30 juin, la jeune femme ambitionne de collecter de l’ordre de 8 000 €, sachant qu’un pourcentage des bénéfices sera reversé aux associations Aves France et Surfrider Foundation Europe qui militent pour la sauvegarde des espèces menacées et luttent pour la protection des océans.