Réconcilier propriétaires et locataires fragiles

Assimo

Avec son équipe, Julien Fougeray souhaite donner plus d’accessibilité aux locataires en situation de fragilité, grâce à l’agence Assimo.

Depuis fin 2018, l’agence immobilière à vocation sociale Assimo, soutenue par le conseil départemental de la Nièvre et l’État, permet aux personnes en difficulté d’avoir accès au parc privé locatif via un contrat gagnant-gagnant.

Mixité sociale. Si le terme est à la mode, pour Julien Fougeray, chef du service logement de l’association Le Relais, c’est avant tout une réalité quotidienne : « Nous mélangeons les populations, entre personnes salariées, sans emploi, aux minima sociaux dans le parc privé ». Si Assimo fonctionne comme une agence immobilière classique, par mandat, elle repose sur un contrat gagnant-gagnant. D’un côté, les propriétaires privés s’engagent à proposer des logements à loyer correct et bénéficient de la garantie en cas d’impayés de loyer, pris en charge par l’association, mais aussi d’un accompagnement de l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) dans la gestion énergétique des logements, le tout leur donnant accès à une défiscalisation pouvant atteindre 85 %. Du côté des locataires, des loyers accessibles, sans caution ni garant extérieur, mais surtout un suivi de l’association grâce à des travailleurs sociaux en cas de difficultés : « Nous sommes attentifs aux locataires. S’ils rencontrent des difficultés dans leurs démarches ou de paiement, nous prenons immédiatement contact avec eux et les dirigeons vers les structures ad hoc », explique Julien Fougeray, avant d’ajouter : « Nous sommes en train de créer une structure importante qui va permettre d’offrir un accompagnement vers la formation de ces personnes et vers l’emploi ! »

DIFFICILE DE CONVAINCRE

Derrière cette démarche, une réalité : malgré la baisse démographique du département de la Nièvre et une vacance estimée à 3.000 logements dans le parc social, de plus en plus de postulants peinent à convaincre : « Aujourd’hui, on estime que 65 % de la population a un droit d’accès aux logement sociaux. Chez Assimo, 60 % des locataires sont au RSA ou aux minima sociaux. Mais il reste une mauvaise image des personnes en difficulté ». Une erreur de jugement donc, car avec un plafond de revenu à 20.870 euros par an pour une personne seule, Assimo s’adresse aussi bien aux bénéficiaires du RSA qu’à des étudiants, des personnes en interim et même des salariés au Smic et comme le rappelle Julien Fougeray : « Il y a beaucoup moins de risques à louer son logement à une personne aux minima sociaux, dont une grande partie du loyer est prise en charge, qu’à quelqu’un qui ne bénéficie d’aucune aide au logement ». Mais on le sait, les préjugés ont la vie dure !

Antoine Gavory