Question d’esprit au Wine & Business Club

Pivot-Thomas

Bernard Pivot et Jean-Philippe Thomas (vice-président du Wine & Business Club de Reims).

Autour de l’entreprise et du vin, ces deux passions qui animent les membres du Wine & Business Club de Reims, doit se cristalliser « l’esprit club » que le bureau appelle de ses vœux. À ce titre, la réunion de novembre a constitué un excellent début.

Se réunir régulièrement, se connaître, se retrouver avec plaisir et, finalement, partager au sens large, voilà l’esprit même d’un club. C’est vers cela que Rodolphe Lefèvre, président du Wine & Business Club de Reims, veut tendre. La création d’un site Internet dédié aux membres doit y contribuer, de même que, deux fois par saison, une soirée du Wine qui leur soit exclusivement réservée. Comme celle du mois de novembre, par exemple, où les 56 membres du club accueillaient de prestigieux invités: Bernard Pivot, Margareth Henriquez et Stéphanie de Boüard-Rivoal.

TIRE-BOUCHON ET ROMANÉE-CONTI

Pour ce qui est de l’esprit, justement, on sait que Bernard Pivot n’en manque pas ! Pour faire bonne mesure, Jean-Philippe Thomas, vice-président du Wine désigné volontaire pour interviewer l’invité d’honneur, demandait à la salle de l’applaudir sachant… qu’il n’aime pas cela.

Bernard Pivot, en sa qualité de président de l’académie Goncourt, notait tout de suite que chez Drouant, où siège le jury du célèbre prix, « on parle d’abord puis on boit et mange ensuite, tandis qu’au Wine & Business Club c’est l’inverse… ».

Évoquant sa carrière, Bernard Pivot estimait qu’il avait eu beaucoup de chance dans sa vie. À commencer par son entrée au Figaro littéraire alors que, de son propre aveu il n’avait pas lu grand-chose, mais que le rédacteur en chef aimait bien le beaujolais et qu’ils avaient parlé de ce vin (on sait Bernard Pivot d’origine lyonnaise) lors de son entretien d’embauche – à quoi tient une carrière de journaliste littéraire.

Au fil de l’interview, construit sur le mode sérieux mâtiné d’humour, les membres du Wine ont appris que Bernard Pivot aimerait être réincarné en cep de vigne de la romanée-conti – tant qu’à faire ; qu’il souhaite que la Veuve Clicquot entre au Panthéon pour la joie et le bonheur qu’elle a apportés au monde ; que son bruit préféré est celui du tire-bouchon ; qu’il est favorable à l’enseignement de l’histoire culturelle du vin dans les établissements scolaires de France et de Navarre…

Quoi qu’il en soit, Bernard Pivot, Magareth Henriquez et Stéphanie de Boüard-Rivoal ont su faire partager leur passion du vin à un auditoire admiratif. Et c’est bien dans l’esprit du Wine & Business Club de Reims.


Margareth Henriquez

Champagne Krug: une perpétuelle grande année

Chez Krug, on produit bien sûr des champagnes millésimés lors des meilleures années. Mais, tout bien réfléchi, pourquoi attendre les grandes années pour faire un grand champagne ? C’est la question que s’est posée Joseph Krug, fondateur de la Maison en 1843, avec la volonté de réaliser un « grand champagne » tous les ans. En 1848, sur un petit carnet dans lequel il consignait toutes ses observations et réflexions, il indiquait la marche à suivre. Ce « petit carnet » a été retrouvé en 2010 et Margareth Henriquez, la présidente de la Maison Krug, s’en est largement inspirée pour redonner à la Maison et aux vins l’esprit du fondateur. Imagine-t-on, par exemple, que dans un flacon de la Grande Cuvée (le… brut sans année de Krug), comme celui de la 167e édition en l’occurrence, servi à l’apéritif, pas moins de 191 vins, issus de 13 années (choisies entre 1995 et 2011), sont convoqués pour réaliser un chef-d’œuvre ? Joseph Krug avait raison…


S. de Boüard-Rivoal-R. Lefèvre

Château Angélus : cabernet franc et Stéphanie de Boüard-Rivoal

Saint-Emilion 1er Grand Cru Classé A, le château Angélus se distingue par la fraîcheur que lui confère une forte proportion de cabernet franc (46 % de l’encépagement du domaine). Et, aussi, par la présence de Stéphanie de Boüard-Rivoal, troisième femme à la tête de ce domaine resté familial depuis sa création, représentant la 8e génération. Un domaine qui l’a vu naître et grandir, donc. Même si, dès l’âge de 7 ans, la gorgée dominicale d’Angélus n’était pas… sa tasse de thé, elle a compris plus tard que son père lui avait ainsi développé le goût.

Et, lorsqu’il l’appela, en 2010, pour lui succéder, elle était prête (par ses études et un début de carrière dans le milieu de la finance, également) à assumer cette responsabilité dont elle a d’ailleurs toujours porté la volonté, si ce n’est la certitude : « J’appartiens à mes terres bien davantage que l’inverse ».

L’esprit Angélus, en somme.