Quentin et Pierre-Élie Chapuis : bières maisons et arts numériques

En mars 2020, « Un Singe en Hiver », fabrique de bières et de curiosité, porté par la volonté commune de deux frères dijonnais, ouvrira ses portes à côté de la Cité de la Gastronomie.

Si les micro-brasseries se développent un peu partout dans la région, le concept imaginé par Quentin et Pierre-Élie Chapuis est plus inattendu. Avec leur établissement baptisé « Un singe en hiver », les deux frères ont souhaité faire émerger un lieu atypique au cœur de la ville qui les a vu naître et grandir. Comme un écho au livre et au long-métrage éponymes, ce lieu hybride réunit sur deux étages, à deux pas de la future Cité de la Gastronomie et du Vin, une fabrique de bière, un bar de caractère et un espace de programmation culturelle éclectique.Un modèle que l’on retrouve plus volontiers sur le continent nord-américain, qu’à Dijon. Quentin, maître-brasseur nomade depuis près de dix ans a développé une précieuse maîtrise de son art dans le sud de la France mais aussi en Afrique,autant pour de grands groupes brassicoles que pour des établissements à production artisanale. Dès l’hiver 2016, lassé du manque de liberté quant au choix des produits qu’il distribue, il nourrit l’idée de se mettre à son compte. Un an plus tard, après un long et minutieux travail de prospection, l’achat d’une ancienne minoterie rue François Robert, vient concrétiser un peu plus le projet. Les travaux débutent au mois de mars 2019 avec comme mot d’ordre la préservation de l’héritage patrimonial du bâtiment, seuls l’isolation phonique et les sols ont été refaits. Côté déco : bois du Jura et ferronerie beaunoise cohabiteront.Designer par Quentin, la salle à brasser, présentée en verrière, est dotée de six fermenteurs d’une capacité utile de 500 litres chacun permettant la production de 25 hectolitres répartis en cinq bières distinctes. Les brevages, dégustables confortablement installé dans deux fauteuils Voltaire ou attablé par groupe de quatre, six ou dix, présenteront des périodes de fermentation comprises entre quatre et six semaines. Au-delà des bières, un ensemble de produits du terroir sélectionnés avec minutie sera proposé (vins natures, jus de fruits biologiques, assortiments de charcuteries et fromages locaux…).

Attaché à l’idée d’adjoindre au lieu une identité culturelle forte, il s’associe à Pierre-Élie son frère cadet rompu à l’exercice de l’animation, de la production artistique et de la programmation culturelle. « l’idée est de contribuer à l’essor des formes d’expression contemporaines en proposant régulièrement un ensemble d’évènements et d’expositions faisant la part belle à l’art numérique, aux musiques actuelles et à la création audiovisuelle, précise Pierre-Élie Chapuis. Pour ce faire, nous disposons à l’étage d’un plateau de 150 mètres carrés disposant d’un système d’intelligence audio offrant un son qui ne varie pas quelque soit l’endroit où l’on se trouve dans la pièce. La programmation artistique voulue ambitieuse fera dialoguer installations d’art numérique interactives et immersives – comme ce clavier, mis à disposition du public, projetant un ciel changeant en fonction des notes jouées – des projections vidéos (courts métrages, films d’animation, cinéma de patrimoine, créations documentaires) et des concerts de musiques amplifiées autour d’une thématique commune et singulière. Présentées en cycles bimestriels, ces propositions artistiques reposeront largement sur les synergies nées de collaborations étroites avec les acteurs culturels dijonnais, tout en intégrant autant que possible la programmation de festivals locaux et nationaux ».