Face au maire sortant, Franck Leroy, trois listes font campagne, menées par les conseillers municipaux sortants Jean- Paul Angers (Liste Epernay en Commun), Cindy Demange (Rassemblement National) et une nouvelle venue, Laurence d’Albaret (Lutte Ouvrière).
En lice pour un quatrième mandat consécutif, Franck Leroy, 57 ans, part à la reconquête de la mairie d’Epernay à la tête d’une liste sans étiquette.
Alors que le scrutin de 2014 avait vu six listes se présenter, un record pour Epernay, Franck Leroy avait été élu avec 56,55% des voix au second tour à l’issue d’une quadrangulaire inédite, devant le candidat du Front national Sébastien Durançois (18,14%) et Jean-Paul Angers (divers gauche, 17,12%).
Cette année, le maire sortant retrouvera à nouveau Jean-Paul Angers, conseiller municipal d’opposition, candidat pour la troisième fois à la tête d’une liste d’union de la gauche. La liste Rassemblement National sera quant à elle emmenée par la conseillère régionale Cindy Demange, conseillère municipale d’opposition. La quatrième liste en cours est menée par Laurence d’Albaret pour Lutte Ouvrière.
NOUVEAU MONDE ET NOUVELLES OPPORTUNITÉS
Franck Leroy, qui brigue un quatrième mandat, souhaite « poursuivre et amplifier le travail de transformation, de modernisation et d’embellissement d’Epernay », revendiquant 94% de réalisation de son programme de 2014. Pour la prochaine mandature c’est donc un projet de plus de 100 propositions qu’il soumet aux Sparnaciens mais aussi dans le cadre de l’agglomération, dans la continuité de ses mandats précédents tout en rappelant le contexte de baisse de dotations de l’Etat.
« Pour une ville comme Epernay cela représente une baisse de 10 M € sur le mandat, soit une année complète d’investissement ».
En matière d’aménagement et de qualité de vie, l’élu revendique une volonté de prendre compte des nouvelles aspirations des citoyens. « Qu’elles soient écologiques, numériques ou énergétiques, de nombreuses transitions s’opèrent, de manière plus ou moins subies d’ailleurs. Aucune commune ne pourra continuer à se développer comme elle le faisait hier. À nous de prendre en compte ce nouveau monde qui s’ouvre avec ses nouvelles opportunités et ses nouveaux modes de consommation ».
Il veut « travailler sur la qualité de vie », notamment en matière de logement et en faisant la chasse aux fameuses « dents creuses », qui dénaturent les villes. Et à ceux qui lui reprochent d’œuvrer essentiellement en faveur du centre-ville, Franck Leroy rétorque : « les projets menés sur le quartier de Bernon ces dernières années représentent 100 M€ d’investissement, soit 14 fois plus que l’avenue de Champagne ».
Le projet des Berges de Marne, dont les premières étapes ont été lancées au cours des derniers mois devrait être un des programmes phare du mandat. « C’est surtout le projet des trois prochains mandats », précise Franck Leroy. « C’est une ville nouvelle qui va se construire dans Epernay. Nous voulons en faire un quartier écologiquement exemplaire, qui va offrir des activités nouvelles et des circulations douces ».
PRIORITÉ À L’EMPLOI ET À L’ÉCOLOGIE
Candidat d’une gauche sparnacienne unie, Jean-Paul Angers met la priorité sur une « reterritorialisation de l’économie ».
« Si nous sommes élus nous irons frapper à la porte du Medef et des acteurs susceptibles d’investir sur le territoire pour mener des projets liés à l’utilisation des biomatériaux et du bois au niveau local », souligne celui qui se présente pour la troisième fois.
Attentif à une viticulture propre, le candidat souhaite également promouvoir la production de petits équipements agri-viti sur le territoire, alors que le vignoble champenois s’apprête à mettre fin à l’utilisation d’herbicides d’ici 2025.
Des enjeux économiques qui devraient bénéficier à l’emploi. « C’est à ce prix que l’on conservera la jeunesse sur notre territoire », insiste Jean-Paul Angers. « Casser l’esprit dans lequel est attribué le marché en lotissant davantage pour que les entreprises locales, mêmes les plus petites, puissent y répondre ».
Il projette également de mettre en place un plan de maraîchage bio sur le secteur sparnacien, mais aussi la création d’un centre de formation du cheval viticole, un enjeu d’avenir selon lui, puisque le vignoble champenois pourrait se saisir de cette tech- nique pour se démarquer.
Parmi les projets structurants du territoire, le conseiller municipal d’opposition souhaite impliquer Epernay dans la modification de l’axe de circulation Epernay-Reims et notamment le doublement du tunnel de Rilly-la-montagne. « C’est un investissement de très longue durée qui permettrait de réduire le temps de trajet entre les deux villes ».
DES HYDROLIENNES SUR LA MARNE
La candidate du Rassemble- ment National Cindy Demange base quant à elle la partie économique de son programme sur « la redynamisation du centre-ville d’Epernay. C’est le commerce de proximité qui permettra de rebooster le centre-ville. Cela passe par la mise en place d’animations de rue pour que les gens sortent le soir, par exemple ».
Si elle est élue, Cindy Demange prévoit de faire réaliser en premier lieu « un audit complet des finances de la ville » et promet, côté fiscalité, de baisser les taux d’imposition communaux. Critique sur l’aménagement du ballon captif, dont la SEM aurait coûté 1,8 million d’euros aux Sparnaciens, la candidate envisage de privatiser l’équipement.
En matière de projets, la conseillère municipale envisage de revoir le projet Berges de Marne, déjà engagé par le maire sortant mais pour lequel elle prévoit d’aller plus loin notamment en matière énergétique. « Nous proposons de créer avec ce parc un parc d’hydroliennes fluviales pour s’alimenter directement avec l’énergie de la Marne ».