Entreprendre en étant accompagné, bénéficier d’une marque et pouvoir compter sur un réseau, la franchise est aujourd’hui un concept présent dans tous les secteurs d’activité. « Une voie qui pourrait être une des solutions pour sortir de la crise », comme l’imagine Caroline Morizot, spécialiste conseil en franchise.
Au-sortir de cette crise économique induite par la crise sanitaire, la franchise pourrait avoir un intérêt pour de nombreux entrepreneurs. « D’ici la fin de l’année, il va y avoir beaucoup de surprises et il va falloir qu’on essaie de se réinventer. Certains métiers vont s’ouvrir, ce qui va recréer de l’emploi et je pense que cette crise peut être favorable à la franchise. Sûrement davantage aux réseaux qui nécessitent un investissement accessible d’ailleurs. Les gens vont devoir se repositionner professionnellement », imagine Caroline Morizot. Pour cette spécialiste de la franchise, ce modèle d’entrepreneuriat « peut même être une des solutions pour sortir de cette crise ».
Si aujourd’hui, les métiers de service représentent plus de 50 % des réseaux, tous les secteurs d’activités sont concernés par la franchises. « Elle a permis de professionnaliser beaucoup de secteurs, explique Caroline Morizot. Finalement, la franchise, c’est la mise à disposition d’une marque enseigne, d’un savoir-faire ou d’un mode opératoire et d’un accompagnement, tant technique que commercial ». Véritable projet d’entreprise, être franchisé revient avant tout à être entrepreneur.
« Généralement, quand on rentre dans un réseau, c’est qu’il y a un marché, et quand on a l’autorisation de s’implanter, c’est qu’il y a un potentiel marché. Mais cela n’exclut pas de faire une étude de marché préalable pour s’assurer qu’en fonction des critères imposés par la tête de réseau, on s’implante au bon endroit », tient-elle tout de même à préciser, avant d’ajouter que « le modèle de la franchise est très intéressant pour quelqu’un qui veut monter son projet, mais qui ne voudrait pas le faire seul ».
LA FRANCE COMPTE UN PEU PLUS DE 2.000 RÉSEAUX DE FRANCHISE
« La franchise est un bon moyen pour se mettre à son compte. Ce n’est pas forcément cher et c’est l’occasion de capitaliser et de réaliser son projet. » Comme pour entreprendre en franchise, devenir franchiseur demande une importante préparation. « Il faut déjà avoir un concept qui tienne la route, qui soit duplicable et rentable. Il faut pouvoir l’avoir expérimenté avant, indique Caroline Morizot. Comme on monte une entreprise, pour devenir franchiseur, il faut créer une entité à part entière pour pouvoir monter un réseau de franchisés qui seront recrutés et qui paieront des droits d’entrée et des redevances ».
En moyenne, pour rentrer dans un réseau de franchise, il faut compter entre quatre mois et un an, et entre six mois et un an pour créer sa propre franchise.
UNE RÉGION À FORT POTENTIEL
Onzième région économique sur treize, avec une part du PIB national à 3,5 % en 2018, la Bourgogne Franche-Comté n’est pas des plus actives sur la question de la franchise. Un constat somme toute logique d’après Caroline Morizot qui explique que « nous avons un fonctionnement globalement bon, mais il y a encore beaucoup de travail. Il est toutefois évident que la région regorge d’un certain potentiel à développer des enseignes en franchise ».
Besançon accueille un nouvel American Way
Depuis 2013, Romuald Ferrant travaille à faire grandir son concept, American Way. D’un premier restaurant à Dijon, parc Valmy, est né un deuxième établissement à Chenôve en 2015. Après l’ouverture d’un troisième établissement, en franchise, à Chalon-sur-Saône, Besançon peut aussi maintenant profiter de ce concept. En effet, Hugues-Raphaël Camp, Caroline Morizot et Thierry Favier se sont associés pour ouvrir un établissement sous la franchise American Way, au sein du Game Factory, sur la zone commerciale de Chateaufarine, avec un investissement de quelque 500.000 euros.
« Composé d’un bowling, d’un karting et d’un espace de réalité virtuelle, entre autres espaces de jeux, le pôle d’activité s’inscrit dans un contexte et une ambiance de jeux qui collait vraiment au concept de l’American Way, un endroit festif de dinner’s américain avec une décoration digne de Las Vegas », explique Thierry Favier. Une complémentarité entre deux concepts franchisés qui a déjà fait ses preuves. En effet, Romuald Ferrant avait déjà associé au Game Factory dijonnais un établissement de restauration au décor digne de Disney, Le refuge des pirates. « L’American Way Besançon est totalement intégré au Game Factory, de sorte que les clients puissent consommer entre deux parties », complète Thierry Favier. Ouvert sur les horaires de l’établissement de jeux, American Way peut accueillir jusqu’à 100 couverts par service et emploie aujourd’hui huit salariés. Le franchisé ne cache d’ailleurs pas sa volonté d’accroître ses effectifs jusqu’à dix ou douze salariés, « si l’établissement fonctionne suffisamment bien ».