Quand la médecine et la banque se répondent

Eric Châtel, Dominique Wein, Bach-Nga Pham, Philippe Forteguerre et Guillaume Gellé, réunis pour la Fondation de l’URCA. (Photo : Agathe Cèbe)

Créée en décembre 2015, la Fondation de l’URCA s’inscrit pleinement dans le projet stratégique de l’université rémoise. Lors d’une soirée, mercredi 12 juin, plusieurs actions ont été mises en lumière.

La Fondation de URCA collecte des fonds pour financer des projets, de la recherche, de la formation, de l’entrepreneuriat. Elle se place dans la lignée du projet de l’Université et travaille sur quatre grands axes stratégiques de l’Université : la bio-économie, le numérique, les sciences de l’homme et de la société, et la santé. « À ce jour, 860 000€ de fonds ont été levés et 240 000 € de projets ont été financés, pour des bourses, des contrats doctoraux et des missions à l’international », précise Éric Châtel, directeur de la Fondation de l’Université. Un rayonnement conduit par les six membres co- fondateurs, Ardenne Métropole, Châlons-en-Champagne Agglo, la Caisse d’Epargne Grand Est, Atos, Demathieu Bard mais aussi la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne, co-organisatrice de la soirée, sur le thème de la santé. Un regard croisé, entre la santé et la banque, à travers le prisme de trois grands thèmes : l’inclusion territoriale, l’éthique et l’innovation.

« Relier la banque et la santé, c’est relier deux mondes différents mais avec beaucoup de sujets en commun », annonce Philippe Forteguerre, directeur Département Marne de la BPALC.

L’inclusion et la présence territoriale concernent le milieu bancaire, qui tend à s’adresser à tous les clients « pour une banque universelle et une vision 360 » précise Philippe Forteguerre. Mais elles concernent aussi la santé, avec un défi de plus en plus accru en matière de démographie médicale : « Nous devons faire face à un déficit en matière de densité médicale : les jeunes médecins doivent nécessairement rester sur notre territoire », s’inquiète Bach-Nga Pham, doyen de la Faculté de Médecine de Reims. Un changement de comportement sociologique donc, doublé d’une recherche de nouveaux modèles avec, dans les deux cas, « l’humain et la proximité au centre des problématiques », ajoute-t-elle.

L’éthique met aussi la banque et la santé sur un même socle de préoccupation. Amélie Servettaz, professeur de médecine interne, relève l’éthique fondamentale de la profession de médecin, à la fois dans son lien « à l’intime et à la douleur », mais aussi dans la juste mesure à observer quant aux grandes innovations : « Les patients ne doivent jamais pâtir de la recherche thérapeutique », prévient-elle, prenant entre autres exemples celui du dossier médical partagé, qui va prochainement demander précaution et vigilance dans son utilisation. La banque aussi est évidemment soumise à une éthique formelle, surtout suite à la crise financière de 2008 : « Nous avons été directement impactés, rappelle Anthony Clément, Directeur du Réseau d’agence BPALC, mais nous avons continué à accompagner au mieux nos clients, dans un processus vertueux de recherche de la réussite ». Une vertu entendue comme éthique par la BPALC qui souhaite travailler avec plus de transparence, envers ses collaborateurs et ses clients, même les plus fragiles.

L’innovation, enfin, est présentée par Christophe Richard, directeur Transformation Digitale à la BPALC, comme « une nouvelle culture », voire même un « challenge » pour les banques. « Le changement de comportement des clients, notamment avec l’usage d’internet et des smartphones, nous pousse à trouver des solutions digitales toujours plus innovantes », précise-t-il. En 2018, ce sont 250 projets informatiques et digitaux qui ont vus le jour à la BPALC, proposant par exemple une automatisation des procédures, notamment avec la digitalisation des envois de documents. La collecte et l’utilisation des datas, via l’Intelligence Artificielle, sont aussi en cours d’étude et de recherche.
L’IA est bien présente dans le milieu de la médecine : un véritable progrès, défini par Alexandre Denoyer, professeur ophtalmologiste à l’Université de Reims, comme « un accroissement du bien-être perçu » et qui doit être « pensé dans un contexte juste » en envisageant une véritable « complémentarité des compétences ». « Aujourd’hui, les étudiants en 1ère année d’internat passent d’abord par le simulateur avant d’opérer un patient », explique Alexandre Denoyer avant d’évoquer aussi la miniaturisation des interventions par des robots pilotés par des médecins : « Ces innovations apportent beaucoup de confort aux médecins, mais aussi et surtout de la sécurité et des gestes opératoires moins invasifs ».

Les trois tables rondes de la soirée démontrent le bien fondé des initiatives de la Fondation URCA, mais aussi le lien indéfectible entre l’université, l’économie et l’entreprise.
« Toutes agissent pour le bien commun », conclut Dominique Wein, directeur général de la BPALC, rejoint par Guillaume Gellé, président de l’Université de Reims : « Il nous faut, ensemble, construire une société de progrès, avec l’éthique et la déontologie au cœur du processus ».

(Photo : Agathe Cèbe)