Quand demain s’écrit avec hier

Les mobilités douces ont le vent en poupe : vélo, véhicules électriques, véhicules autonomes… une armada de technologies prétendent aujourd’hui réinventer demain. À Lormes, dans la Nièvre, c’est dans le rétroviseur que la municipalité a trouvé la réponse à ses problématiques, en utilisant une valeur sûre, le cheval. Tous les jeudis, une calèche des “attelages de Mamanilou”, installés à Cervon, transporte gratuitement les Lormois au fil d’un circuit qui les conduit au marché. « L’objectif est d’empêcher le stationnement anarchique », explique le maire Fabien Bazin. Financée par le département de la Nièvre, l’opération s’inscrit dans la démarche “Village du Futur” qui encourage toutes les expérimentations. « Notre rôle d’élu est d’essayer. Quitte à se tromper parfois. La seule chose que l’on peut nous reprocher c’est de ne pas essayer. »

Si le terme d’hippomobilité – terme officiel pour désigner un usage séculaire – fait sourire Fabien Bazin : « oui, c’est un cheval et une calèche quoi… on n’invente rien ! », l’essai semble vouloir se transformer. Au-delà de l’aspect ludique, l’hippomobilité pourrait bien devenir une réponse à des enjeux plus ambitieux : « tous les jours, les élèves de l’école doivent rejoindre la cantine à 1,5 kilomètre avec un bus qui vient de Corbigny… Vingt-huit kilomètres aller-retour pour faire faire trois kilomètres aux enfants ». Une situation ubuesque pour le maire qui, là aussi, trouve une réponse dans les us et coutumes. « Un peu après la rentrée, nous allons expérimenter le transport en calèche de l’école à la cantine. Il y a un intérêt écologique, mais aussi pédagogique », détaille-t-il. Un peu après la rentrée car, pour l’heure, le prestataire interviendra auprès des vignerons pour le transport du raisin… une autre expérimentation qui pourrait bien faire du cheval l’une des réponses oubliées des enjeux de la mobilité du futur.