Progression remarquable de l’hôtellerie haut de gamme

Au centre-ville de Reims, c'est l'hôtel Marriott Caserne Chanzy qui renouvelle l'offre haut de gamme. (Droits réservés)

L’hôtellerie régionale a perdu 180 établissements et 900 chambres dans les quatre dernières années, une période marquée par un fort renouvellement qualitatif de l’offre.

Les 1 290 hôtels régionaux, répertoriés au 1er Janvier 2019, place le parc du Grand Est au sixième rang des régions métropolitaines. Entre 2015 et 2019, le nombre d’établissements a diminué de 5,9%, soit un recul trois fois plus important qu’au niveau hexagonal.

Cependant, la baisse de la capacité d’accueil (-2%) est moins sensible, même si elle s’oppose à une évolution inverse (+0,2%) du niveau national. Ce recul atténué du nombre de chambres correspond à des créations d’hôtels à plus forte capacité que celle des établissements disparus. Près de la moitié des chambres de l’hôtellerie du Grand Est (44 110 en 2019 contre 45 000 en 2015) est recensée dans les deux départements alsaciens, le quart en Moselle et dans la Marne, soit trois des quatre départements les plus peuplés du Grand Est. Dans les quatre dernières années, le nombre de chambres baissent dans huit départements et augmente dans l’Aube (+11%) et dans le Bas-Rhin (+3,2%).

BAISSE PLUS PRONONCÉE POUR L’HÔTELLERIE RURALE

Si les zones rurales accueillent 41% du nombre d’hôtels, elles ne pèsent, (hébergeant des plus petites structures), que 26% de la capacité régionale d’accueil. La capacité de ces zones, hors massifs accueillant du ski, baissent deux fois plus vite qu’en milieu urbain. Le taux d’occupation y est de 49% contre 62% en milieu urbain. L’hébergement touristique collectif et les offres de particuliers, via Internet, concurrencent largement l’hôtellerie rurale.

La capacité d’accueil est en progression dans le haut de gamme et les établissements de chaîne, au détriment des entreprises indépendantes. Le nombre de chambres de l’hôtellerie indépendante, très présente dans le rural, a baissé de 8,3% en quatre ans. Il a progressé de 7,2% pour les chaînes.

LE HAUT DE GAMME PROGRESSE DE 25%

La baisse du nombre de chambres est particulièrement marquée dans la catégorie 1 à 2 étoiles (-28%), elle touche à un moindre degré (-8,3%) celle des 3 étoiles. A contrario, les 4 et 5 étoiles voient leur capacité augmenter de 25%. Les non-classés progressent de 34%.

Compte tenu des contraintes liées aux mises aux normes, 173 hôtels du Grand Est, 1 à 3 étoiles, sont devenus des hôtels non-classés, 72 autres ont disparu ou se sont reconvertis. Après les Hauts-de-France, le Grand Est est la deuxième région de la Métropole touché par ce phénomène. Entre 2015 et 2019, ce sont 13% du parc régional contre 11% en moyenne nationale, soit 180 hôtels, qui ont disparu. Cette proportion est la 2e la plus élevée de France métropolitaine, derrière l’Occitanie et devant l’Auvergne-Rhône-Alpes.

Les fermetures et les reconversions de ces établissements équivalent à la disparition de 3 680 chambres en quatre ans. Dans le même temps, 98 hôtels ont été créés, soit l’équivalent de 2 790 nouvelles chambres. Le renouvellement du parc régional se réalise au détriment du rural qui supporte 49% des créations et 57% des fermetures. L’urbain totalise ainsi 68% du total de la nouvelle capacité d’accueil du Grand Est et les 3 à 5 étoiles 46% de cette capacité. Globalement les hausses du nombre de chambres concernent les 4 et 5 étoiles et les non-classés, ainsi que les hôtels de chaîne.

Plus des deux tiers de la capacité d’accueil créée concerne l’espace urbain. Par département, l’évolution de la capacité d’accueil est surtout négative en Haute-Marne (-20%) et dans les Ardennes (-6,8%). La Marne (11,3% du total des chambres hôtelières du Grand Est) accuse un recul de 5,6%, soit une perte de 300 chambres en quatre ans.

Source : INSEE Flash Septembre 2019