Les prévisionnistes de la Commission européenne ne sont pas très optimistes.
Dans un contexte international incertain, la Commission européenne a présenté ses prévisions économiques pour 2020 et 2021 laissant envisager une relative stagnation de l’économie des vingt-sept États membres selon notamment les différents indicateurs de croissance, d’inflation et de monnaie.
Bruxelles a maintenu à 1,2 % ses prévisions de croissance pour 2020 et 2021 en zone euro et à 1,4 % pour l’ensemble de l’Union européenne, en baisse par rapport à 2019. La conjoncture internationale pèse en effet sur ces chiffres. L’économie européenne souffre de la décélération du commerce mondial et des difficultés que rencontrent les pays émergents mais également des tensions entre Washington et Téhéran.
Les prévisions d’inflation sont de 1,3% pour 2020 et de 1,4% pour 2021, soit une hausse de 0,1 point pour chaque année par rapport aux prévisions économiques de novembre 2019. Cette révision à la hausse est liée à l’apparition de signes semblant indiquer que les hausses de salaires commencent à se répercuter sur les prix de la consommation et un léger relèvement des hypothèses de prix du pétrole. La prévision du taux d’inflation de l’ensemble de l’Union européenne pour 2020 a également été relevée de 0,1 point, soit 1,5 % et 1,6 % pour 2021.
Les monnaies européennes souffrent également de ce contexte international. En effet, l’euro a atteint son niveau le plus bas depuis mai 2017. À l’extérieur de la zone euro, les devises des pays d’Europe centrale ont de ce fait concédé entre 2 % et 5 % cette année, en raison de l’importance des exportations au sein de leur économie. Toutefois la baisse de l’euro a redonné un peu de compétitivité aux exportateurs et a fait remonter l’inflation.
La bonne tenue des créations d’emplois, la croissance soutenue des salaires et un dosage macroéconomique approprié devraient aider l’économie européenne à se maintenir sur une trajectoire de croissance modérée. La consommation privée et l’investissement, en particulier dans le secteur de la construction continueront à alimenter la croissance économique. Les investissements publics, en particulier dans les infrastructures numériques et de transport devraient augmenter de manière significative dans un certain nombre d’états membres.
L’accord commercial « Phase 1 » entre les États-Unis et la Chine a contribué à réduire les aléas baissiers mais le degré élevé d’incertitude qui entoure de la politique commerciale des États-Unis empêche une amélioration plus généralisée du climat des affaires. De même, les relations futures entre l’Union européenne et le Royaume-Uni sont encore à définir et sont empreintes de nombreuses interrogations sans réponse immédiate.
Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif de la Commission européenne, en charge de l’Économie au service des personnes, a confirmé une faible croissance dans un contexte de forces qui se neutralisent. Le prochain exercice de prévisions économiques de la Commission européenne sera réalisé au printemps 2020 et l’on pourra observer et mesurer l’influence des nombreuses variables existantes au sein de l’Union européenne et à l’international.