Pour une maison plus verte

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Cédric Laurent a lancé une gamme de peintures à base de composants naturels qui absorbent la pollution.

Une peinture sans la toxicité des hydrocarbures, et en plus qui dépollue la pièce où elle est appliquée ? La promesse paraît trop belle pour être vraie. Et pourtant, Cédric Laurent, le fondateur des produits Colibri l’affirme : pour 30 % en plus du prix d’une peinture classique premium, ses peintures sont non seulement constituées de composants naturels (huile de lin, huile de pin et de ricin, algues rouges…) mais en plus, les nanocapteurs qu’elles incluent « absorbent les molécules polluantes comme le formaldéhyde, très toxique et cancérigène. Le nanocapteur transforme cela en une légère vapeur d’eau, et protège le mur pendant sept à huit ans », promet l’entrepreneur. Professionnel de la rénovation de logements depuis plus de 10 ans, cela faisait longtemps que Cédric Laurent rêvait d’utiliser des peintures d’origine naturelle pour ses clients ; il a décidé de créer Colibri lorsqu’il y a un an, il a dû « à regret » utiliser un produit pétrochimique pour peindre la chambre de son fils.

Depuis, il a trouvé un industriel en France « qui a accepté de jouer le jeu, ce qui n’était pas facile car la majorité d’entre eux sont axés sur le pétrochimique, et parce qu’il faut créer un outil de production propre et sain » : 13 000 litres ont été ainsi produits en moins d’un an, et Colibri lancera le mois prochain une nouvelle laque pour les boiseries en intérieur et extérieur, qui aura la particularité de protéger des UV, là aussi grâce à des composants naturels — « comme quoi la Nature est bien faite ! », sourit Cédric Laurent. Hébergée par l’accélérateur de start-up WeSprint, Colibri compte, au bout des cinq mois d’accompagnement, lancer « une levée de fonds entre 1,5 M€ et 2 M€ pour nous développer dans toute l’Europe ». En particulier dans les marchés francophones (Belgique, Suisse, Luxembourg), où le panier d’achat moyen sur le site web est « en général deux fois plus élevé qu’en France », où celui-ci atteint néanmoins un peu plus de 200 €, « signe qu’il y a une confiance dans le produit et dans le fait d’acheter sur internet, ce qui est un peu étonnant, concède Cédric Laurent. Donc il va nous falloir rassurer le Français, et le convaincre d’acheter sa peinture en ligne, alors qu’il aime généralement aller en magasin de bricolage ».

150 particuliers en France ont déjà acheté des peintures Colibri ; sans oublier les professionnels, car si le grand public reste « les meilleurs prescripteurs du produit », l’artisan entrepreneur tente surtout de séduire ses confrères du bâtiment, en participant « au chantier à prix coûtant, voire en offrant une partie des peintures, pour qu’ils les testent et soient convaincus – ce qui est le cas, puisqu’on a un taux de réussite de 100 % chez les professionnels, qui se rendent compte qu’on a le même rendement qu’une peinture acrylique, le même taux de couverture et la même opacité », affirme Cédric Laurent.