Le plan de reprise vise à détecter le plus tôt possible les fragilités des entreprises, à les orienter vers le meilleur dispositif possible et à leur proposer les solutions les mieux adaptées à leur situation.
À l’heure de la fin annoncée du « quoi qu’il en coûte », le gouvernement veut accompagner le monde économique dans la phase de reprise. « L’Etat a pris ses responsabilités dans le cadre de cette crise au travers des outils comme le PGE ou le fonds de solidarité, le chômage partiel, entre autres », rappelle Pierre N’Gahane, préfet de la Marne. « Le PGE représente plus d’un milliard d’euros rien que dans la Marne, le fonds de solidarité 340 millions d’euros, les étalements de charges de l’URSSAF c’est 340 millions aussi, et le chômage partiel s’est élevé à 200 millions d’euros dans le département. On n’a jamais mobilisé autant de moyens », rappelle-t-il. Et alors que la conjoncture donne des signaux positifs (faible activité des tribunaux de commerce, bilans globalement bons des entreprises, confiance en hausse…) le gouvernement a engagé un processus de diminution progressive des aides aux entreprises.
Mais pour qu’il n’y ait pas de rupture ou de casse, il met en place un dispositif de sortie de crise. « Nous entrons dans un nouveau temps, puisque les dispositifs vont diminuer progressivement, avec des critères de moins en moins généreux », précise Laurent Fourquet directeur départemental des Finances publiques de la Marne. Pour accompagner le retour des entreprises « dans une atmosphère normale », Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, et Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, ont lancé, début juin 2021, un plan d’action visant à soutenir la reprise d’activité des entreprises.
UN COMITÉ DÉPARTEMENTAL DÉDIÉ
Elaboré en concertation avec une trentaine de signataires, partenaires du monde de l’entreprise (Banque de France, URSSAF, experts-comptables, administrateurs et mandataires judiciaires, associations professionnelles, chambres consulaires…), ce plan s’articule autour de trois axes : détecter le plus tôt possible les fragilités financières des entreprises, orienter les entreprises en difficulté vers le meilleur dispositif possible et proposer à chaque entreprise les solutions les mieux adaptées à sa situation. Au niveau local, le Comité départemental de sortie de crise, réuni sous la présidence du préfet et la vice-présidence du directeur départemental des Finances publiques, sera l’instance de suivi et de coordination de la mise en œuvre du plan d’action. Dans la Marne, l’animation du Comité a été confiée à Dominique Mari, directeur adjoint de la division Pilotage du réseau et action économique des Finances publiques de la Marne.
Chaque entreprise en difficulté ou ayant une question à lui poser, pourra joindre le Comité à un numéro vert :
0806 000 245
ce numéro assurera le lien entre les entreprises et les représentants des dispositifs. D’ailleurs, le gouvernement a lancé plusieurs chantiers pour proposer rapidement de nouvelles mesures.
Tandis que PGE devrait s’achever fin 2021, tout comme la prolongation du prêt exceptionnel aux petites entreprises (moins de 50 salariés), un fonds de transition pour les ETI et les grandes entreprises est mis en place, ainsi qu’un plan d’apurement des dettes fiscales. « Le gouvernement a demandé la création d’un mandat ad hoc de sortie de crise, avec une procédure amiable simplifiée », explique Laurent Fourquet.
CONFIANCE DANS LA REPRISE GLOBALE
C’est donc la fin de l’ère des grandes solidarités comme l’expliquent les représentants de l’Etat, remplacée par l’ère de l’accompagnement à la reprise. Une reprise qui se fait jour si l’on en croit Louis Retornaz, directeur Marne de la Banque de France, selon qui, en règle générale, les entreprises ont ainsi vu leurs bilans renforcés au niveau des fonds propres, parallèlement à un niveau d’endettement en hausse. Le niveau d’endettement des entreprises était en effet de 1683 milliards d’euros fin 2019, il est de 1893 milliards d’euros fin avril 2021. Le niveau de trésorerie des entreprises était quant à lui de 689 milliards d’euros fin 2019, il est de 897 milliards d’euros fin avril 2021.
De quoi envisager la fin de l’année 2021 avec confiance, exception faite des situations particulières compliquées, rappelle Louis Retornaz : « les projections actualisées de la banque de France tablent sur un niveau de croissance de l’ordre de 5,75% contre 5,5% en mars », souligne-t-il. « Cela confirme notre confiance dans la reprise, plus que de l’optimisme ».